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Condamnation (Inde) : sur la déclaration de Trump concernant la reprise des essais nucléaires Toutes les versions de cet article : [English] [français] mardi 4 novembre 2025, par CNDP (India)
mailfacebooklinkedinnetvibesprinterreddittechnoratitumblrtwitterviadeo Chine Etats-Unis Hiroshima & Nagasaki (1945) Russie Corée du Nord Inde Pakistan (Fr) Essais nucléaires Biélorussie / Belarus TRUMP Donald Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) Le spectre d’un Armageddon nucléaire accompagne l’humanité depuis le massacre criminel perpétré à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en août 1945, à Hiroshima et Nagasaki. Après une accalmie relative avec la fin de la guerre froide, cette menace semble à nouveau de plus en plus réelle et imminente. L’horloge de l’apocalypse, qui sert à indiquer l’imminence du cataclysme final, est désormais réglée à 89 secondes avant minuit, soit le niveau le plus proche jamais atteint. Pour mémoire, l’horloge avait reculé jusqu’à 17 minutes avant minuit en 1991, à la suite de la signature du traité de réduction des armes stratégiques (START I) entre les États-Unis et l’Union soviétique et de la fin de la période de stagnation de la guerre froide. C’était le niveau le plus bas en 78 ans d’histoire de l’horloge de l’apocalypse.
Il est alarmant de constater que ces dernières années, l’horloge s’est rapprochée de minuit. Le 24 février 2022, jour du début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe Poutine avait annoncé dans un discours que » quiconque tenterait de se mettre en travers de notre chemin » devait savoir que la Russie riposterait et que les « conséquences seraient telles que vous n’en avez jamais vu dans toute votre histoire ». Cette déclaration a été suivie de menaces nucléaires répétées, encore moins voilées, de sa part et de celle de ses adjoints. Si les États-Unis demeurent le principal coupable du fait qu’ils ont installé des armes nucléaires en dehors de leurs frontières territoriales dans une multitude de pays alliés, la Russie les a désormais rejoints pour devenir le deuxiéme pays à installer des armes nucléaires dans un autre pays, à savoir la Biélorussie. Toutes les puissances nucléaires ont développé et testé des systèmes de lancement améliorés, le plus récemment la Russie avec son drone nucléaire sous-marin « Poséidon » et son missile de croisière à propulsion nucléaire « Burevestnik ».
Cependant, le 30 octobre, quelques heures avant sa rencontre avec le président chinois Xi Jinping, le président américain Donald Trump a encore aggravé les menaces nucléaires par un message publié sur les réseaux sociaux : « En raison des programmes d’essais menés par d’autres pays, j’ai donné instruction au département de la Guerre [le Pentagone] de commencer à tester nos armes nucléaires dans les mêmes conditions. Cela commencera immédiatement. » Cette annonce marque un revirement par rapport à des décennies de politique nucléaire américaine. La dernière explosion nucléaire testée par les États-Unis remonte à 1992. À l’exception de la Corée du Nord, aucun pays n’a testé d’armes nucléaires depuis la fin des années 1990, et le Traité d’interdiction totale des essais nucléaires TICE ) de 1997 a été signé par 187 États.
La Maison Blanche n’a pas encore précisé si des essais proprement dits allaient reprendre prochainement ou si cette annonce ne concernait que des essais à caractère plus général et non explosifs de ses systèmes d’armes. Quoi qu’il en soit, cette annonce ne peut qu’avoir un effet profondément déstabilisateur à l’échelle mondiale, car les États-Unis ont été, pendant presque toute la durée de l’ère nucléaire, le principal moteur de la course aux armements nucléaires. Si les États-Unis avaient ratifié le TICE plus tôt, la Chine aurait suivi, la Russie n’aurait pas annulé sa ratification en novembre 2023 et d’autres puissances nucléaires comme l’Inde, le Pakistan, voire la Corée du Nord et Israël, auraient subi une pression mondiale considérable pour signer et ratifier le TICE. Si les États-Unis reprenaient leurs essais nucléaires (ce qui prendrait plusieurs mois à préparer), cela inciterait certainement leurs deux principaux concurrents, la Russie et la Chine, à faire de même, ainsi que l’Inde et le Pakistan, qui n’ont pas procédé à de tels essais depuis 1998.
C’est pourquoi la Coalition pour le désarmement nucléaire et la paix (CNDP) en Inde condamne sans équivoque et avec la plus grande fermeté la dernière déclaration d’intention du président américain. Elle appelle également l’opinion publique mondiale en général, et les organisations de la société civile qui luttent pour le désarmement nucléaire universel et la paix en particulier, à élever leur voix pour dénoncer ce projet effroyable.
Coalition for Nuclear Disarmament and Peace (CNDP) (Coalition pour le désarmement nucléaire et la paix)
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