Pompes funèbres : racket sur la mort

mercredi 5 novembre 2025.
 

Non, le capitalisme n’a pas inventé les cyclones et les milliardaires n’ont pas soufflé les vents d’une incroyable violence qui ont ravagé la Jamaïque et la région, mais à dix jours maintenant de la COP30 qui va se tenir à Belém, au Brésil, dix ans après l’accord de Paris, dont les engagements de lutte contre le réchauffement climatique avaient été salués par les États participants, le temps n’est plus à en rester aux bonnes intentions.

Jamais les phénomènes extrêmes n’ont été aussi fréquents, liés pour l’essentiel aux émissions de gaz à effet de serre, le CO2, avec pour ce qui concerne les ouragans et les cyclones, la montée en température des océans.

Dans un rapport publié mercredi, les experts de la revue scientifique britannique The Lancet dressent un constat déjà dramatique de la situation. Alors que 2,5 millions de décès chaque année dans le monde sont liés à la pollution de l’air due aux combustibles fossiles, les cent géants mondiaux du secteur ont augmenté leur production, dépassant de trois fois d’ici à 2040 les niveaux qui permettraient de limiter le réchauffement à 1,5 degré.

Les 40 banques qui participent à leur financement ont augmenté leurs investissements de 29 % par rapport à 2023. Il faut servir les actionnaires. Il y a un mois, à la tribune même des Nations unies, Donald Trump déclarait que le réchauffement climatique était une « arnaque ».

La responsabilité de la première puissance mondiale est écrasante mais, plus largement, la question des inégalités est au cœur de la question climatique. On sait qu’un membre des 0,1 % de la population la plus riche produit autant de CO2 en une seule journée qu’un membre des 50 % de la population la plus pauvre en un an. La conjuration dans le monde des hyper-riches et des puissants est devenue une menace pour l’humanité.

Ici même, les débats à l’Assemblée autour de la taxation, d’une manière ou d’une autre, des plus fortunés sont à la fois scandaleux et pathétiques tant ils déshonorent celles et ceux qui s’y opposent dans un déni cynique de réalité. C’est évidemment une question de justice mais c’est aussi l’avenir de la planète qui se joue maintenant.

Maurice Ulrich, L’Humanité


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