Refus de la privatisation de l’eau : Rafael Correa (président de l’Equateur) déclarerait illégitime une dette de 20 millions de dollars envers la Banque Mondiale

jeudi 3 janvier 2008.
 

Le président de l’Equateur, Rafael Correa, a signalé samedi 15 décembre 2007 qu’il déclarera illégitime une dette de 20 millions de dollars avec la Banque Mondiale (BM), si sont décelées des irrégularités dans un projet financé par la Banque qui a apparemment détruit le réseau des institutions de contrôle de la distribution d’eau du pays.

Lors de son programme de radio du samedi, Correa a rappelé que quelques années auparavant, la Banque Mondiale, « dans sa folie privatisatrice et néolibérale », a fait un projet qui « ne sert à rien, avec la complicité des bureaucrates équatoriens », endettant l’Equateur pour 20 millions de dollars, et « ils ont détruit tout le système institutionnel en charge de la gestion de l’eau ».

« Cette dette, nous sommes en train de l’étudier afin de la déclarer illégitime, de ne pas verser deux réals de plus, et d’intenter une action en dommages et intérêts à cette bureaucratie qui nous fait subir ses méthodes », a indiqué Correa.

Cependant, le président n’a pas précisé si cette action sera intentée contre les fonctionnaires de la Banque mondiale ou contre les « bureaucrates équatoriens » qu’il n’a pas identifiés.

Le mois d’avril dernier, le gouvernement équatorien a déclaré le représentant de la Banque Mondiale, Eduardo Somensatto, « persona no grata » et l’a expulsé du pays.

Ricardo Patiño, qui était alors ministre de l’Economie, a expliqué que cette mesure avait été prise car cet organisme voulait traiter le pays « comme une colonie » en bloquant, en 2005, un prêt de 100 millions de dollars préalablement approuvé.

Patiño avait expliqué qu’à ce moment là l’Equateur avait rempli une série de « conditionnalités perverses de la Banque Mondiale », en 2004, pour obtenir le prêt, et celui-ci n’avait pas été versé parce que le pays avait pris la « décision souveraine de réformer l’utilisation de fonds absolument anti-éthiques et anti-techniques ».

Au cours de l’année 2005, le gouvernement équatorien, au sein duquel Correa était alors ministre de l’Economie, avait réformé la loi du Feirep (un fond pétrolier) qui obligeait le pays à « utiliser 70% de l’excédent du prix du pétrole pour payer la dette externe privée ».

En novembre dernier, le président équatorien a prévenu qu’il s’éloignera de la Banque Interaméricaine de Développement (BID) et de la Corporation Andine de Développement (CAF) si ces organismes ne répondent pas aux intérêts du pays, bien qu’il reconnaissait alors que pour le moment ce n’était pas le cas.

Rafael Correa a signalé aujourd’hui lors de son programme de radio que la nouvelle Constitution, qui sera rédigée par l’Assemblée, interdira la privatisation de l’eau et que l’on créera la Superintendance des Ressources Hydriques qui sera chargée de contrôler et de réguler l’utilisation efficace de l’eau.

URL : http://www.cadtm.org

Source : aporrea.org Traduction : Cécile (CADTM)


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