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Le budget du pays, ce ne sont pas des chiffres, mais de l’humain. Depuis le début de la polémique avec la macronie à propos du budget, nous disons qu’il s’agit de la confrontation entre deux types de visions de l’économie et de la manière de la traiter.
Nous récusons l’approche purement comptable qui raisonne en vue d’un équilibre des chiffres apparents. Plus simplement l’équilibre, en partant des chiffres actuels, serait atteint surtout en coupant dans les dépenses. Et pour les recettes, en augmentant les impôts et taxes sur le grand nombre, et en diminuant ceux des autres : l’oligarchie des très riches, censés investir ensuite (ce qu’ils ne font pas). Vision simpliste et surtout totalement inefficace. Elle est appliquée depuis des décennies. Elle n’a produit qu’un appauvrissement de l’État et de la population, d’un côté. Et, de l’autre, un spectaculaire enrichissement des très riches : ils ont doublé leur fortune depuis l’arrivée de Macron et de l’application féroce de cette recette. L’équilibre n’a jamais été atteint et la logique mathématique convoquée ne tient aucun compte des facteurs humains en jeu. Le seul résultat, ce sont les bénéfices des ultra-riches.
Le budget Lecornu est dans le droit fil de cette médecine de rebouteux. En effet, selon l’OFCE, le budget Lecornu va diminuer la croissance de 0,8 % en 2026. Explication : ses coupes budgétaires diminuent le pouvoir d’achat des gens (- 0,4 %). Pendant ce temps, l’investissement des entreprises continuera de baisser : – 1,6 %. Ici, deux facteurs entrent en jeu selon nous : la baisse de la demande des consommateurs, dont les ressources sont diminuées. Et ensuite la cupidité des patrons du Medef, qui préfèrent servir des dividendes plutôt que d’investir. Au total, c’est donc moins d’activité. Donc moins de recettes pour l’État. Donc davantage de déficit l’année suivante. Les Mozart de la finance sont toujours à l’œuvre. À noter : la macronie fait 40 milliards de coupes budgétaires, le PS demande 20 milliards, le RN 60 milliards. Les trois sont dans la même ligne d’action. Notre orientation budgétaire est l’exact inverse. Nous partons d’un objectif de relance écologique et sociale. Les dépenses supplémentaires relancent l’activité qui relance les recettes fiscales. La priorité est alors à l’investissement humain et matériel. Et le résultat est le bénéfice humain pour tout le monde.
Droite, extrême droite et extrême centre main dans la main : ça se fait partout par étapes successives. D’abord les idées et les slogans partagés, puis la complicité concrète dans la chasse à l’immigré, à la gauche et aux idées progressistes. Enfin l’accord en bonne et due forme. C’est ce qui s’annonce en Suède. L’ancien paradis de la social-démocratie est devenu le cloaque où le pire du pays s’unit par un accord politique officiel. Le processus est en cours en France, mais d’une manière plus rude. Le RN a peut-être raté son opération d’absorption de LR à l’Assemblée, comme le disent et répètent certains. Mais au Sénat, sur le terrain et même dans les couloirs de l’Assemblée, l’affaire est réglée. L’occasion est seulement reportée.
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