C’est officiel : Bush n’a jamais été élu !

dimanche 30 décembre 2007.
 

La nouvelle est venue de l’Ohio ce jour, samedi 15 décembre dans une relative indifférence. On se souvient que lors des dernières élections en 2004, cet Etat avait joué un rôle-clé, Kerry pouvant encore l’emporter si l’Ohio versait démocrate. Cela ne fut pas le cas, mais très vite, lors de la soirée même d’élection, des voix s’étaient fait entendre pour accuser le clan Bush de trucage et de malversations. Le soir même, alors que l’issue est encore incertaine et que les blogs passent la soirée à comparer les sondages au sortir des urnes aux résultats qui apparaissent sur les téléviseurs, le monde s’inquiète. W. Bush pas vraiment : il sait qu’il va gagner. Et pour cause.

C’est la deuxième fois que ça se produit, l’élection de 2000 ayant vu l’épisode épique du recomptage des fiches cartonnées de la Floride occuper plusieurs semaines les écrans américains. Pour mémoire, le perdant c’était le nouveau prix Nobel, Al Gore, qui avait donc lui aussi était... élu président des Etats-Unis ! Bush, le lendemain de sa seconde élection avait surpris les commentateurs en montrant une étrange quiétude, dans son ranch, la même qu’il affichera au fond d’une école pendant les attentats contre le WTC. Bush sait quelque chose, mais ne peut dire quoi. En l’occurence pour l’Ohio que son ami Diebold a mis en place des machines à voter qui, quoi qu’il arrive, lui assurent d’être élu. Les machines étaient vérolées, tout le monde s’en doutait. Mais aujourd’hui, on en a la preuve formelle.

C’est Jennifer Brunner, la nouvelle responsable du vote dans l’Etat de l’Ohio, qui le dit ce jour, elle qui restera peut être dans l’Histoire pour affirmer que si le matériel dont elle a la charge n’est pas assez sûr pour fonctionner en 2008, cela revient à dire qu’en 2004 cela ne l’était pas plus, et que par conséquent l’élection en Ohio a été flouée. Et la présidentielle avec."It was worse than I anticipated" ("c’est pire que prévu"), dit-elle aujourd’ui à propos des cinq modèles différents de machines à voter installés dans l’Etat. Tous les moyens de fraude découverts par Mme Brunner avaient été détectés depuis longtemps par des activistes tels BradBlog et BlackBox, et raillés en direct avec brio par John Stewart , lors d’une émission restée culte du Daily Show avec l’ineffable John Hogman, que d’aucuns connaissent ailleurs.

"At polling stations, teams working on the study were able to pick locks to access memory cards and use hand-held devices to plug false vote counts into machines. At boards of election, they were able to introduce malignant software into servers." Les votes, dans le système Diebold, étaient stockés sur des cartes PCMCIA verrouillées par une clé du modèle de ceux qui figurent sur les bars de chambre d’hôtel, à savoir un modèle répandu partout et copiable à n’importe quelle échoppe du coin. Le remplacement en 15 secondes de cette carte par un autre modèle muni d’un logiciel faisant 4 lignes de code seulement était capable de modifier tous les décomptes, en faveur de tel ou tel candidat. La démonstration a été faite également par BradBlog.

Le soir, les camionnettes pick-up qui ramassaient les cartes les entassaient dans des sacs type sac de sport non fermés, sans aucun scellé, à l’arrière, le véhicule portant un superbe autocollant de soutien à la campagne de W. Bush. La feuille d’émargement des bureaux de vote, contenant en filigrane le logo de l’Etat ou un insigne fédéral avait été remplacées par de simples photocopies. Bref, les deux élections consécutives de W. Bush ont été entachées de graves malversations, dont l’Ohio a été l’endroit privilégié, l’Etat étant un pion obligatoire sur l’échiquier de la conquête électorale et de la statégie républicaine.

Trois ans après les faits, on apprend donc que ce ne sont pas les urnes qui ont porté W. Bush au pouvoir, mais les ordinateurs. Brunner propose purement et simplement de remplacer dans 50 des 88 comtés de l’Ohio TOUTES les machines de type Diebold et consorts, et de les remplacer par des modèles à scanner, qui liront le vote effectué sur une feuille remplie à la main par le votant. C’est un gigantesque pas en arrière, au coût exhorbitant, mais nécessaire selon elle pour respecter pleinement le droit de vote, floué en Ohio. Comme ailleurs. Brunner a en fait mis trois ans pour amasser toute les preuves d’une forfaiture manifeste, celle de son prédécesseur, J. Kenneth Blackwell, responsable de la tenue des élections en 2004 pour tout l’Etat alors qu’il était vice-président de la direction de la campagne de W. Bush en Ohio. Il avait été en 2000 en Floride "principal electoral system adviser’’ pour l’équipe Bush durant le recompte en Floride. En 2004, il a vainement tenté de devenir gouverneur de l’Ohio, avant d’être distancé par un démocrate.

Le travail de Brunner a d’abord consisté à prendre en compte les plaintes d’électeurs, dont celles du comté de Cuyahoga County, qui inclut la ville de Cleveland, dans lequel des employés chargés du décompte des voix avaient manifestement et maladroitement trafiqué les résultats. Ils n’étaient pas les seuls, car dans d’autres W. Bush s’est retrouvé à deux reprises avoir plus de voix à lui seul que d’inscrits. A côté, Jean Tiberi, à Paris, a joué voici quelques années dans la catégorie des poids mouches. Le décompte des votes a été extrêmement difficile à établir, voire impossible : Blackwell, avant de quitter son poste, avait tout simplement détruit les récépissés de vote de 56 des 88 comtés en Ohio. "Accidentellement" bien entendu, selon la thèse officielle. Les preuves auraient dû être gardées pendant 22 mois après l’élection, selon la loi fédérale.

Un juge chargé de l’affaire n’hésitant pas à dire "but the rule of law says that when evidence is destroyed it creates a presumption that the people who destroyed evidence did so because it would have proved the contention of the other side". A savoir que ceux qui ont détruit l’on fait sciemment, pour cacher leurs manigances et la preuve surtout que le parti adverse l’avait emporté ! Parmi celles-ci, la découverte d’étrangetés, telles que des votes accordés à Bush dans la "BibleBelt", la partie la plus conservatrice de l’Etat et qui portaient deux lignes plus loin l’acquiescement à un vote portant sur le mariage gay (on vote pour plusieurs choses en même temps aux Etats-Unis). Ou des voix venues de nulle part ayant apporté un soutien non négligeables non pas à Kerry, mais à d’obscurs candidats démocrates situés en bas des feuilles de vote, privant le premier de scores importants. La meilleure étant encore celle du comté de Warren County, où, en raison d’une hypothétique "attaque terroriste" annoncée par la CIA (au nom du Homeland Security), tous les bulletins de vote avaient été portés dans une salle qui est restée fermée plusieurs heures... avec au final la découverte de 22 000 bulletins de trop...

Ou à Clermont, où là on a utilisé une autre technique : des autocollants blancs placés sur le nom de Kerry, pour leurrer les machines à lecture optique du comté... Sans oublier les 129 000 bulletins rejetés pour diverses raisons, dont... 94 000 en provenance de bureaux de votes favorables à Kerry, qui auraient dû lui apporter selon les observateurs au moins 26 000 votes de plus. Selon d’autres observateurs, douze moyens différents de tricher ont été employés. Au total, on évalue à quelques 350 000 le nombre de bulletins volés à Kerry, qui perd au final avec 136 483 bulletins d’écart seulement.

La différence entre les prévisions, devenues comme en France efficaces à 1 ou 2 % maxi prêt, ont étonné également tous les observateurs. Selon CNN, les sondages de sortie de bureau de vote ("exit polls") (on a le droit de le faire aux Etats-Unis), donnent Kerry gagnant avec 4,2 % des votes. La petite Wonkette, l’un des plus fins observateurs de la vie politique américaine, le soir même, en direct, annonce exactement la même chose, et affirme que Kerry a déjà gagné. Pour elle, c’est plié... mais très vite elle constate en direct à la télévision que que les "fromages" Excel changent de sens, et s’en inquiète en direct. Bush l’emporte le lendemain avec 2,5 % d’avance, ce qui fait un écart prévisionnel de 6,7 %, ce qui semble tout simplement impossible.

Les nouveaux votants aussi sont en nombre extraordinaire, et ce, dans trois comtés principalement. à Warren County, qui a vu sa population croître de 14,75 % par rapport à 2000, le nombre de nouveaux électeurs passe à 29,66 %. La marge des bulletins de Bush y passe de 29 176 votes à 41 124 votes. A Clermont County, la population augmente de 4,39 %, et le nombre de votants de 10,20 % : le nombre de bulletins pour Bush passe de 26 202 votes à 36 376 votes. Enfin à Butler County qui n’augmente que de 3,12 % sa population, les votants passent à 10,06 % de plus, et les votes pro-Bush de 40 197 votes à 52 550 votes. Au total, sur trois comtés seulement, Bush engrange 130 050 voix de différence... alors qu’il emporte l’Ohio avec 136 483 votes d’écart seulement...

Dans cette découverte sensationnelle, on notera au passage qu’il n’y a eu aucune théorie de complot, simplement des preuves retrouvées après de longues vérifications. Mais ces découvertes, qui posent le problème de la légitimité même de la présence au sommet de l’Etat de W. Bush en appellent automatiquement d’autres : un homme qui a réussi à deux reprises à tromper autant ces concitoyens peut aller encore plus haut dans l’abject. Y compris celle de tout faire pour arriver à ces fins, quel que soit l’obstacle. En 2001, W. Bush souhaite entrer en guerre par tous les moyens contre Saddam Hussein. N’y arrivant pas, il va d’abord créer le mythe des armes de destruction massive, en créant si besoin était de fausses preuves. Un article récent d’Agoravox nous a montré ce long cheminement médiatique pour influer sur l’opinion américaine, et y arriver en définitive. Y arriver grâce à un événement extraordinaire, l’effondrement du World Trade Center.

Maintenant, à vous de savoir si un président, qui a manipulé à ce point la démocratie en réussissant à se faire sacrer deux fois sans avoir gagné réellement, est digne de confiance quand il nous balance des explications abracadabrantesques sur d’extraordinaires pilotes après 20 heures de leçon seulement sur un simple Cessna, qui deviennent capables de voler en rase-mottes avec un engin de plus de cent tonnes, ou de réussir à viser en pleine ville des tours après avoir réussi un arrondi parfait à 650 km/h, malgré les vents tourbillonnants et l’absence de guidage au sol ? Ce qu’ils ont fait, aucun pilote ne l’aurait fait, pour paraphraser Guillaumet.

Personnellement, comme pour la récente affaire iranienne, j’ai toujours eu du mal à faire confiance à ce président-menteur en chef. Cet homme a toujours menti, depuis le début. Ceux qui croient encore à sa reconversion religieuse et à son abstinence alcoolique en seront bientôt pour leur frais eux aussi. W. Bush restera dans l’Histoire comme le président du mensonge. C’est désormais indéniable. Pire : ça vient juste d’être prouvé.


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