Après les 35 heures, la droite veut abolir le repos dominical

dimanche 16 décembre 2007.
 

L’oeuvre de détricotage du droit du travail continue. Toujours en catimini. Comme des rats. Morceau après morceau, la droite s’en donne cependant à coeur joie.

Ainsi, hier soir, en séance de nuit, un amendement au projet de loi sur la concurrence (sic) déposé par Isabelle Débré (belle-soeur de Jean-Louis Debré, voyez comme le monde est petit...) a été adopté par le Sénat et vise à permettre aux magasins d’ameublement d’ouvrir le dimanche.

Amendement téléguidé par le gouvernement et par le Medef. Qui a une influence telle sur les députés et les sénateurs que l’on commence à se demander si les valises de billets de Denis Gautier-Sauvagnac étaient destinées à "fluidifier les relations sociales", ou à "fluidifier" les relations avec les parlementaires. Mais passons.

D’ailleurs, ces grandes surfaces sont déjà largement ouvertes le dimanche, et un certain nombre a été condamné à des astreintes parfois importantes. Ces enseignes avaient d’ailleurs déposé des conclusions devant les tribunaux pour demander la suspension des actions judiciaires afin de ne pas payer les amendes. Et le Sénat a donc validé leur comportements illégal, interférant ainsi dans des affaires en cours devant la justice, pour blanchir les patrons-voyous.

Il parait que "les français veulent travailler plus, pour gagner plus". Le gouvernement a expliqué que "la législation de 1906 n’est plus adaptée" et que certains salariés préfèrent travailler le dimanche et la nuit.

Faux. Une fois de plus. Dans un sondage paru dimanche dans Le Journal du Dimanche une large majorité de Français se dit hostile au travail le dimanche. 53% des personnes interrogées écartent cette hypothèse, contre 26% d’entre eux qui n’y verraient pas d’inconvénient. Suivant la même logique, ils sont 59% à ne pas vouloir renoncer à leur repos dominical, même pour "gagner plus". Au contraire, 41% seraient prêts à sacrifier leur week-end pour un meilleur salaire.

Les seuls qui veulent le travail le dimanche, c’est le Medef. C’est le Medef qui guide, actuellement, l’esprit du gouvernement et du législateur : fin des 35 heures, réécriture à sa façon du Code du travail, et aujourd’hui travail du dimanche sans négociation, le gouvernement a choisi son camp.

Ainsi, le Sénat a modifié le code du travail sans aucune négociation. Contrairement à ce qu’il a toujours promis ("nous ne toucherons pas au code du travail sans concertation avec les organisations syndicales").

A l’intérêt général, dont la loi est sensée être l’expression, la droite préfère les intérêts particuliers de grandes enseignes important des produits farbriqués dans cette grande démocratie qu’est la Chine, remettant en cause l’un des plus importants acquis des luttes ouvrières et sociales. Gageons que les électeurs sauront s’en souvenir.


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