Assemblée extraordinaire du PCF (résolution et revue de presse L’Humanité, Nouvel Obs, Le Monde, Ouest-France, Libération, L’Express, France2)

mardi 11 décembre 2007.
 

Ce week-end, le PCF se réunit en Assemblée extraordinaire nationale, sorte de congrès sans vote où environ 1200 délégués de sections vont débattre de l’avenir du PCF. Sur ce site, nous mettrons en ligne quatre articles avant l’Assemblée (numérotés 5,6,7,8) et quatre après (numérotés 1,2,3,4).

Mandat de l’assemblée générale extraordinaire des 8 et 9 décembre 2007

La riposte au capitalisme, à la politique de Nicolas Sarkozy et la construction d’un rassemblement qui ouvre au plus vite une alternative de changement ont été au cœur des débats de l’Assemblée nationale extraordinaire du PCF. Les premiers mouvements sociaux engagés contre cette politique, comme l’état de la gauche, ont souligné l’urgence de la reprise d’initiative politique des communistes pour amplifier les résistances qui se manifestent déjà, et ouvrir de nouvelles perspectives.

Le débat est ouvert. L’assemblée des 8 et 9 décembre est une première étape dans un processus extraordinaire de préparation de notre congrès de fin 2008. Ce processus, qui aura donc duré plus d’un an, permettra ainsi de produire tous ensemble l’immense effort d’élaboration et de création théorique, politique et organisationnelle indispensable pour redonner un véritable élan à notre combat pour l’émancipation humaine.

Les communistes sont conscients de l’importance historique de l’enjeu. Mondialisé, financiarisé, militarisé et productiviste, le capitalisme creuse au sein de chaque peuple, et entre eux, des fractures très dangereuses. Il met en péril l’équilibre écologique global. En quelques décennies, il a profondément transformé le monde, nos modes de vie, de communication et nos cultures, aggravé les inégalités sociales, attisé toutes les concurrences et les tensions. Nicolas Sarkozy veut insérer à marche forcée notre pays dans le dispositif de combat de ces forces capitalistes mondialisées.

Résister à ses projets, battre sa politique, dépasser ce système est plus nécessaire que jamais. Il s’agit pour nous de hisser notre combat révolutionnaire à la hauteur de cette situation inédite pour notre peuple comme pour l’ensemble des forces de la transformation sociale ! C’est un véritable défi politique, qui nécessite que nous tirions toutes les leçons des échecs, que nous transformions en profondeur nos conceptions, notre organisation et nos pratiques pour les porter au niveau de ces nouveaux enjeux. Nous voulons en finir avec les injustices, les violences, l’exploitation et les dominations ; redonner un espoir à nos concitoyen-ne-s. Nous voulons devenir la grande force politique de gauche de demain qui le permettra !

A l’étape actuelle, les débats font ressortir l’idée que les exigences de la lutte de classes dans les conditions de notre époque actualisent la notion de communisme, et qu’il est nécessaire pour mener cette lutte que vive et rayonne un parti qui s’y réfère explicitement. Au fil de nos congrès, nous avons tiré des leçons sur la façon dont le communisme a été incarné dans l’expérience dite du socialisme réel et des partis communistes au XXe siècle, des apports et des échecs qui s’en sont suivi. Aux yeux des communistes, elles n’invalident pas le fait que dans l’affrontement actuel entre le capitalisme mondialisé et les peuples, le communisme reste une visée et un projet de notre temps. Dans les discussions, les communistes sont conscients que « nous ne pouvons pas continuer comme ça ». Nous sommes devant un défi existentiel, à un moment charnière de notre histoire mais également de celle d’une gauche de véritable transformation sociale dans la France d’aujourd’hui. Il est un devoir d’invention à faire sous peine de disparaître et, avec nous, la possibilité d’œuvrer à une voie révolutionnaire. C’est à cet objectif que doit travailler le PCF avec la force que constitue son collectif militant mais également avec toutes celles et tous ceux qui partagent notre volonté de travailler à de nouveaux chemins du développement, de la démocratie et de l’émancipation humaine.

Les discussions explorent toutes les opinions en présence. Des avis et des prises de position multiples existent. Chacun exprime à la fois des convictions et de très nombreuses questions, et veut du temps pour se construire son opinion. Les discussions mettent en débat les nombreuses exigences de renouvellement du combat communiste et de l’organisation pour le mener efficacement. Chacun-e cherche et structure son point de vue au fil des échanges.

Les discussions expriment très largement l’attachement politique des communistes au PCF, la nécessité de faire vivre et se développer leur parti pendant l’année 2008. Ils souhaitent que des efforts importants soient consacrés, notamment par la direction nationale, à impulser son activité et son renforcement.

Le débat du congrès de 2008 devra confronter toutes les opinions sans en exclure aucune a priori. Nos statuts garantissent cette confrontation démocratique pluraliste. Les communistes veulent aller ensemble au bout de la confrontation d’idées qu’ils ont engagé, le faire dans l’action et le débat, en travaillant toutes les pistes de manière ouverte et innovante. Toutes les questions qui traversent le PCF sont appréhendées dans un esprit d’ouverture et de construction partagée, avec la volonté fermement exprimée que les militants communistes maîtrisent de bout en bout les décisions qui seront prises. Cette volonté restera première tout au long de nos travaux.

La volonté s’exprime fortement d’« un bilan critique, constructif et créatif » de la période passée. Nous devons procéder aux indispensables ruptures pour construire dans les conditions d’aujourd’hui une nouvelle cohérence de notre combat : travailler à donner un sens actuel à une visée d’émancipation humaine que nous appelons communisme, construire un projet politique tourné vers l’avenir, inventer les formes de rassemblements adaptés aux réalités françaises, européennes et mondiales d’aujourd’hui, travailler aux transformations profondes de notre organisation et de son fonctionnement pour le porter. Décisions de l’Assemblée nationale des 8 et 9 décembre :

1/ Le débat des communistes quant à l’avenir doit continuer à être mené de manière transparente et pluraliste. A partir de l’Assemblée extraordinaire, est engagée la préparation du Congrès de 2008. Il ne s’agit d’exclure aucune hypothèse concernant le Parti ou sa stratégie, ni de prendre d’avance une orientation que les communistes choisiront à leur congrès. Au terme de cette phase de réflexion, de débat et d’action, qui pourra se poursuivre jusqu’à l’été, la procédure statutaire permettra aux communistes de faire démocratiquement leurs choix. La préparation du 34e Congrès doit être un processus ouvert et créatif, maîtrisé de bout en bout par les militantes et les militants communistes. Elle doit permettre de comprendre toutes les raisons de notre perte d’influence et de redonner un élan à notre combat émancipateur. Nous devons pour cela donner un sens nouveau et clair à ce que nous appelons communisme dans les conditions de notre temps. Cela nous engage à approfondir notre compréhension des transformations du capitalisme, de toutes les dominations comme des contradictions et des potentialités qu’elles génèrent. Il nous faut aussi approfondir les conditions politiques contemporaines de la transformation sociale en France et en Europe et travailler à une transformation profonde des conceptions et pratiques de la politique. C’est ainsi que nous pourrons dégager des convergences, construire un projet politique et travailler à une nouvelle conscience de classe indispensable au combat émancipateur.

2/ La question du projet, du sens de notre combat est apparue centrale dans le débat des communistes. L’absence de projet de transformation progressiste de la société contribue à gauche, à la prépondérance de l’idée qu’il faut s’adapter au capitalisme. C’est un immense chantier qui s’ouvre devant nous. Un dispositif exceptionnel est nécessaire permettant de répondre aux quelques grandes questions posées au monde d’aujourd’hui. Quel changement dans la mondialisation ? Comment reconstruire l’unité du salariat (salariés, précaires, exclus du travail) ? Est-il possible de changer la société à l’échelle de la nation ? Comment agir sur la crise du politique, de la démocratie ? Quel type de développement pour affronter le défi d’une révolution écologique ? Quelle est notre conception du changement et de la transformation sociale, de la réforme et de la révolution, de la démocratie comme but et comme moyen de ce processus ? Sur toutes ces questions, le Conseil national mettra en place un groupe d’animation afin de développer le travail de réflexion théorique et politique nécessaire avec l’apport de tous les communistes et, au-delà des personnes, des forces souhaitant y être associées. Cela donnera lieu à des ateliers ainsi qu’à la tenue de conférences nationales sur ces questions.

3/ Face à l’urgence sociale et aux contre-réformes du gouvernement, nous voulons que se développent les rassemblements les plus larges possible pour riposter et faire grandir une alternative politique à gauche. Cela est vrai pour les élections municipales, avec les cantonales, qui en mars prochain, vont constituer un grand moment de lutte et le premier test électoral contre de la droite au pouvoir : nous voulons les réussir et appelons à créer dès le premier tour de ces élections les conditions du plus large rassemblement à gauche. C’est est aussi le cas sur la question référendaire. Pour y aider l’assemblée décide notamment d’engager quatre campagnes populaires :

1) Pour de nouvelles solidarités basées sur une juste répartition des richesses, contre le démantèlement des retraites et de la protection sociale.

2) Pour une Europe démocratisée, sociale, écologique, d’égalité, de paix et de liberté, contre le « nouveau traité européen ».

3) Pour une sécurisation des parcours professionnels et l’augmentation des salaires et des minima sociaux, contre l’action gouvernementale sur les questions de travail, emploi, service public et pouvoir d’achat.

4) Pour la construction d’une 6e République laïque, démocratique et citoyenne, contre la réforme constitutionnelle en cours, pour une réelle information des citoyens et pour le pluralisme des médias.

De même nous sommes disponibles pour participer et assurer la réussite de toutes les mobilisations qui participent à la lutte et à la résistance contre les politiques de la droite et du Medef, s’inscrivent dans une perspective de développement social et humain.

4/ Le Conseil national prendra les initiatives nécessaires pour assurer tout au long de l’année 2008 la présence du PCF, son rayonnement, son développement dans le combat politique, les débats d’idées et également pour faire vivre façon nouvelle notre visée et projet communiste dans la société. Le parti donnera une priorité à l’implantation et à l’activité sur les lieux de travail. Le parti travaillera à la multiplication des efforts de formation et d’éducation populaire. De même, nous devons reprendre l’initiative dans les quartiers populaires. Le Conseil national devra également créer les conditions d’un débat, d’une évaluation de notre fonctionnement, de celui des directions, pour nous permettre d’avancer plus efficacement sur les choix à faire lors de notre congrès.

5/ Durant l’année 2008, le Conseil national explorera dans l’autonomie de notre Parti, les possibilités et les formes nouvelles de rassemblements pour combattre le capitalisme. Dans une construction partagée avec les hommes et les femmes, les forces qui ont cet objectif d’émancipation humaine, nous voulons ainsi développer et expérimenter des convergences, des coopérations originales, des « fronts » d’idées et d’actions nouvelles dynamiques politiques et citoyennes à vocation majoritaire.

6/ Face au capitalisme mondialisé, nous avons besoin d’imaginer un nouvel internationalisme. Notre engagement européen et international doit franchir une nouvelle étape. Cela appelle dès 2008 la construction d’une initiative internationale donnant corps à cette ambition et, face aux enjeux européens, une coopération renforcée, pour l’élaboration de projets communs et pour l’action, avec le PGE et toutes les forces favorables à une refondation de l’Union européenne.

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Revue de presse

1) Le PCF lance sa rénovation( France 2)

L’assemblée extraordinaire du PCF, réunie ce week-end à la Défense, a ouvert le chantier de la rénovation du parti

Cette réunion avait été convoquée par la direction pour cadrer les débats en vue du 34e congrès, après le 1,93% de Marie-George Buffet à la présidentielle de mai 2007, qui a marqué le déclin historique du parti depuis un quart de siècle.

Les 1.179 délégués ont adopté à 72% un "mandat" qui laisse ouvert le champ des possibles pour le futur du PCF.

"Il ne faut exclure aucune hypothèse concernant le parti ou sa stratégie", ni fixer "d’avance aucune orientation" avant le Congrès de 2008, stipule le texte.

Théoriquement, les courants rénovateurs devraient donc pouvoir défendre leurs thèses, et notamment l’idée de créer une nouvelle force politique, face aux orthodoxes qui redoutent "la dissolution" du parti.

Le texte adopté dimanche souligne néanmoins le très large "attachement politique des communistes au PCF" et prône des initiatives pour son renforcement.

Ainsi, pour Marie George Buffet, la numéro un du parti, il faut désormais "révolutionner le PCF" en "revisitant sa visée et son projet". Visiblement inquiète d’un éclatement, elle a tenu à faire voter l’idée d’engagement à l’ouverture, d’abord ôtée du texte par les courants "orthodoxes".

Après l’expérience de l’union de la gauche et l’échec de rapprochement avec les antilibéraux, Mme Buffet a estimé qu’il "faut changer notre fusil d’épaule" et a appelé à la "constitution de fronts citoyens et populaires" avec d’autres forces sur des sujets précis.

http://info.france2.fr/france/37258...

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2) Marie-George Buffet veut "écrire une nouvelle page du communisme" (Nouvel Obs)

"Un communisme qui ne soit ni un doux rêve toujours remis à plus tard, ni un passé fait de crimes et de désillusions, mais bien un chemin pour le dépassement du capitalisme", a affirmé la secrétaire nationale du PCF.

La secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, a affirmé, dimanche 9 décembre, en clôturant deux journées de débats des délégués communistes, qu’il fallait "écrire une nouvelle page du communisme" en "révolutionnant" le PCF. "Il faut écrire une nouvelle page du communisme, un communisme qui ne soit ni un doux rêve toujours remis à plus tard, ni un passé fait de crimes et de désillusions, mais bien un chemin pour le dépassement du capitalisme", a affirmé la secrétaire nationale du parti.

"Il faut révolutionner le PCF en allant au bout de la confrontation d’idées", en "travaillant toutes les pistes de manière ouverte", a-t-elle ajouté. Et de prévenir : "cette confrontation doit se faire dans l’unité et la fraternité".

"Les communistes ne sont pas à genoux".

A l’issue de deux jours de débat, les quelque 1.000 délégués communistes ont fixé dimanche le cadre de la rénovation de leur parti dans la perspective du congrès de fin 2008, en laissant ouvertes les différentes options, allant d’un maintien de l’identité communiste à son dépassement.

Marie-George Buffet a reconnu les positions très divergentes au sein de son parti ébranlé par des défaites électorales successives : "On prendra toutes les idées qui viennent, on ne marginalisera rien et on parviendra à des convergences". Selon elle, les débats ont montré "un fort attachement des communistes à leur parti", mais aussi leur volonté de le "métamorphoser" et "de poursuivre le combat communiste sur une visée et un projet complètement revisités". "Nous avons vocation à devenir un grand parti national porteur d’un projet pour la France", a-t-elle affirmé en ironisant sur ceux qui pensaient "participer aux obsèques du PCF". Avant de lancer : "Les communistes ne sont pas à genoux".

Perspectives et projets

Quant aux perspectives d’alliance, après l’expérience de l’union de la gauche et l’échec de rapprochement avec les antilibéraux, Mme Buffet a estimé qu’il faut "changer notre fusil d’épaule". Elle a appelé à la "constitution de fronts citoyens et populaires" avec d’autres forces sur des sujets précis comme par exemple l’Europe.

Dans l’immédiat, le PCF va lancer des campagnes sur "le pouvoir d’achat" et compte poursuivre la mobilisation pour un référendum sur le nouveau traité européen.

http://tempsreel.nouvelobs.com/actu...

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3) Toutes les options sont ouvertes pour l’avenir du PCF (L’Express)

Près de 1.200 délégués communistes ont adopté dimanche un mandat qui laisse toutes les options ouvertes pour la reconstruction du PCF, du simple dépoussiérage à la création d’une nouvelle force.

Ce texte de compromis entre direction et rénovateurs en vue du 34e congrès, fin 2008, a été adopté à une très large majorité à main levée, mais au prix d’âpres débats avec les orthodoxes, qui dénoncent une volonté de "liquider" le PCF. Il a été adopté par 72% des voix, contre 20% et 7% d’abstentions.

La secrétaire nationale, Marie-George Buffet, a estimé que le parti, menacé de disparition après sa débâcle de la présidentielle (1,93%), n’avait d’autre choix que de se "révolutionner" lui-même ou "d’ouvrir un autre chemin."

"Avons-nous les potentiels pour que notre parti devienne pleinement (...) un grand parti moderne et populaire ?", a-t-elle demandé lors du discours de clôture de l’assemblée générale extraordinaire, à La Défense, près de Paris.

"Si oui, il faut révolutionner le PCF en allant au bout de la confrontation d’idées (...) Sinon, il faut prendre un autre chemin", a-t-elle ajouté.

L’enjeu des débats était la possibilité laissée ou non aux réformateurs de défendre l’idée d’une force nouvelle jusqu’au congrès, au cours duquel Marie-George Buffet, qui a dit assumer l’échec de la présidentielle, passera la main.

Le député orthodoxe Maxime Gremetz lui reproche soit de "pencher pour une nouvelle force" soit de laisser toute latitude "à ceux qui préparent la liquidation" du parti.

"TENTATIVE POUR FERMER LE DÉBAT"

"On a retardé superficiellement l’échéance de l’éclatement par un texte de compromis", a-t-il dit à Reuters.

Maxime Gremetz a également contesté la légalité du vote à main levée intervenu dimanche. "On n’a pas pris acte du fait qu’à 80% dans les sections, les adhérents se sont prononcés pour le maintien du PCF", a-t-il affirmé.

Les orthodoxes semblaient pourtant avoir marqué des points dans la nuit de samedi à dimanche en obtenant la suppression, en commission, d’un paragraphe stipulant qu’il ne "s’agit d’exclure aucune hypothèse concernant le parti ou sa stratégie."

Dimanche matin, la direction a donc demandé un vote pour pouvoir réintroduire le paragraphe contesté.

"Il y avait une tentative des orthodoxes de fermer le débat. Ce signal aurait été catastrophique", a expliqué Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF.

"Ce qui me tenait à coeur, c’est qu’aucun communiste ne puisse se dire jusqu’au prochain congrès je n’en serai pas", a-t-il ajouté.

Marie-Pierre Vieu, membre de la direction, a estimé que l’équilibre du texte garantissait "l’unité du parti."

Toutefois, la possibilité souhaitée par les rénovateurs de laisser la porte ouverte à des "expérimentations" d’ici à la fin 2008 a été supprimée.

De nombreux délégués ont exprimé leur méfiance au sein d’un parti traumatisé par l’échec des expériences de gauche plurielle ou des collectifs antilibéraux et coincé entre une extrême gauche en forte progression et un Parti socialiste dont plusieurs dirigeants lorgnent vers le centre.

Dans le mandat adopté, "il n’y a rien sur l’après-2008, rien sur les élections municipales, rien sur une participation à des listes qui associeraient le MoDem", le Mouvement démocrate de François Bayrou, a lancé l’un d’eux à la tribune.

"J’espère que tous les communistes vont se rassembler pour faire un grand parti et non pour que chacun de son côté tire les ficelles. Mais le PCF doit rester le noyau dur", a dit pour sa part Michèle Gruner, secrétaire fédérale des Vosges.

La direction parle de participation à des "fronts citoyens et populaires" pour que le parti puisse repartir à l’offensive avant les prochaines échéances électorales.

Mais des militants et élus s’interrogent sur la pertinence d’une volonté de rassemblement dans le paysage actuel de la gauche et estiment que le PCF va perdre un an avant de trancher réellement le débat sur son avenir.

http://www.lexpress.fr/info/infojou...

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4) PC : tenter de durer ou se dissoudre ? (Ouest France)

Le Parti communiste a tenu, ce week-end, une assemblée extraordinaire qui laisse ouvertes toutes les options quant à son avenir.

« Il faut écrire une nouvelle page du communisme », a déclaré, hier, Marie-George Buffet, en clôturant deux jours de débats, en présence de quelque 1 200 délégués réunis à l’Arche de la Défense.

Écrire une nouvelle page ou tourner la page de l’histoire du Parti communiste français ? Certains dirigeants penchent pour la deuxième option.

Après la débâcle présidentielle de 2007, qui a vu la candidate secrétaire nationale plafonner à moins de 2 %, le PC peut-il continuer à « persévérer dans l’être » ?

Identité très floue Pour le porte-parole du Parti, Olivier Dartigolles, le communisme est un « déterminant essentiel », mais il « renvoie massivement, dans la société, à des expériences historiques qui se sont effondrées et des expériences actuelles qui suscitent débats et critiques ». Certes, le PC détient encore quelques bastions municipaux, d’ailleurs menacés, dans l’ancienne « ceinture rouge » de Paris mais, au-delà de l’interrogation sur une identité devenue très floue, c’est la question même de son maintien comme parti autonome qui est posée et qui le sera lors de son congrès, à la fin de l’année 2008.

« Deux cohérences s’opposent, estime Dominique Grador, proche de l’ancien ministre Jean-Claude Gayssot. Ceux qui veulent continuer le PCF en revoyant son projet et ceux qui veulent la création d’une nouvelle force politique en s’émancipant de la matrice communiste ».

Le courant rénovateur est favorable à cette deuxième solution qui intégrerait une sensibilité communiste dans une nouvelle organisation plus large. Les orthodoxes refusent toute idée de dissolution du PC ou de dilution dans une autre formation.

Un texte de compromis a été adopté, hier, par 72 % des voix contre 20 %, laissant toutes les options ouvertes, du simple dépoussiérage à la création d’une nouvelle force. « Je pense que le communisme, c’est l’avenir », a déclaré le porte-parole des députés communistes, Alain Bocquet.

Ils ne sont plus nombreux à partager un tel optimisme...

Ouest-France du 10 décembre 2007

http://www.ouest-france.fr/

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5) Les communistes au pied du mur (L’Humanité)

Assemblée extraordinaire . Les délégués des sections du PCF ont rendez-vous ce week-end à la Défense. En débat : la crise de la société, de la gauche et du Parti communiste.

Aujourd’hui et demain se tient l’assemblée extraordinaire du Parti communiste, à la Défense, au pied des tours où travaillent chaque jour des dizaines de milliers de salariés dans des entreprises souvent fleurons du capitalisme mondialisé. Cette assemblée, première étape d’un processus extraordinaire de préparation du congrès de 2008, parviendra-

t-elle à créer une impulsion, une dynamique de débat et d’initiatives, permettant aux communistes de rebondir ?

Ce sont les délégués des « sections » du PCF qui se réunissent. De quoi a-t-on parlé dans les organisations de base ? En se « promenant » sur « Alternativelaforge », le site Internet d’échanges ouvert par le PCF, on découvre d’une part plus de 500 contributions au débat, mais aussi des centaines de comptes rendus de réunions. « La discussion a porté sur le retard qu’avaient pris les communistes à appréhender les évolutions sociales et à se détacher d’une vision productiviste de l’économie pour intégrer notamment les questions d’environnement. Ces décrochages ont certainement contribué à affaiblir considérablement l’influence et le poids électoral des idées communistes », lit-on dans le procès-verbal de la section universitaire de Grenoble. Dans une section de Marseille, ce retard à analyser l’évolution de la société se lit sur le terrain : « Dans notre quartier, il n’y a plus de grandes entreprises à main-d’oeuvre d’hier, telles que les savonneries, les huileries, etc. Mais il y a bien d’autres activités qui se sont installées ! Quelles sont-elles ? Qu’y font les travailleurs ? Pourquoi ne sait-on pas s’adresser à ces salariés ? » Les analyses portent aussi sur les évolutions internationales. « Nous vivons dans un monde de plus en plus régulé de l’extérieur de l’État-nation : les multinationales, l’OMC, les directives européennes. Une des conséquences est une mobilité importante du travail et des travailleurs : délocalisations, migrations, travail sans attache. Donc de plus en plus de salariés ne sont plus des citoyens dans un État avec un employeur du pays : c’est la rupture du contrat social », constate une autre section des Bouches-du-Rhône.

L’effort d’analyse souhaité partout doit s’accompagner d’un devoir de création sur le projet des communistes. « Il faut en ce sens un travail d’élaboration sur les contenus d’abord, disent les communistes de la RATP. Et puisque sans acte productif, il n’y a pas de société, les questions du travail doivent y occuper nécessairement une place centrale : ce qu’il faut produire et dans quelles conditions, la finalité du travail et des entreprises, les bases d’une nouvelle rationalité économique, les modalités d’une réelle appropriation sociale, la coopération entre les travailleurs... »

La réflexion porte naturellement sur les questions stratégiques. On lit, sur le procès-verbal de la réunion de la section de Creil, dans l’Oise, que « des interventions, arguments à l’appui, montrent qu’une façon de voir le rassemblement à gauche a vécu » et dans celui de la cellule Hispano-Suiza de Colombes qu’il faut « travailler à la construction d’une nouvelle dynamique de rassemblement majoritaire par en bas, en prenant sa source sur un projet politique marqué par une démarche d’union et de dépassement du capitalisme. Et travailler à la réalisation d’alliance au sommet uniquement lorsque les conditions sont réalisées ».

Quant à l’avenir du combat et du PCF, les militants ne veulent pas y renoncer et sont prêts pour cela à beaucoup de créativité. Ainsi « sans préjuger de l’évolution de notre organisation sous l’effet d’une dynamique populaire et d’une volonté très largement partagée par tous les communistes, aujourd’hui le PCF, comme collectif militant et comme repère, est indispensable. Tout aussi indispensable est sa revitalisation qui associe dans la mise en oeuvre d’un communisme au présent : autogestion, proximité et démocratie », indique l’assemblée de la section de Nice. On est loin de réflexions réduites à un unique enjeu où il s’agirait de trancher entre des « orthodoxes » qui veulent « maintenir le Parti communiste », et des « rénovateurs » qui veulent le liquider.

Olivier Mayer

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6)Le PCF se réunit en Assemblée extraordinaire (tempsreel.nouvelobs)

La réunion, dénuée de tout pouvoir décisionnel, est malgré tout marquée par les tensions entre les orthodoxes du parti et les rénovateurs.

Le PCF se réunit à partir du samedi 8 décembre en Assemblée extraordinaire pour réfléchir à son avenir, très assombri après sa débâcle électorale de la présidentielle. Le rendez-vous est marqué par les tensions entre les partisans d’un maintien de la référence communiste et ceux qui voient le salut dans son dépassement ou la création d’une nouvelle force politique. Après le 1,93% de Marie-George Buffet à la présidentielle, qui a amplifié le déclin historique du parti, posant la question de sa survie, la direction a décidé de la tenue d’un Congrès extraordinaire, finalement transformé en une Assemblée, qui n’a pas de pouvoir décisionnel. Sa tâche se limitera donc à fixer le cadre des débats dans la perspective du 34e Congrès fin 2008, qui trancherait entre les différentes options et scellerait le départ de Marie-George Buffet.

L’idée d’une dissolution avive les tensions

La réunion des quelque 1.500 délégués, réunis samedi et dimanche à l’Arche de La Défense près de Paris, risque d’être houleuse : les courants orthodoxes veulent exclure des débats toute proposition visant a une "dissolution" du Parti communiste. A l’opposé, divers courants rénovateurs -ex-partisans de Robert Hue ou proches des antilibéraux- rivalisent d’idées pour proposer une nouvelle force politique, débarrassée de la matrice communiste ou intégrant celle-ci dans un rassemblement plus large.

Les rénovateurs ont d’ores et déjà gagné une manche : le "projet de mandat" adopté mardi par le Conseil national (parlement du parti), après d’âpres débats, laisse ouvertes toutes les possibilités. "Il ne s’agit d’exclure aucune hypothèse concernant le parti ou sa stratégie" ni prendre "aucune orientation" avant le congrès de 2008, stipule le texte.

Mais le projet souligne aussi la nécessité de la lutte pour "que vive et rayonne un parti qui se réfère explicitement" au communisme.

http://tempsreel.nouvelobs.com/actu...

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7) Mme Buffet débordée par le débat interne sur l’avenir du PCF ( de Sylvia Zappi, Le Monde)

Peut-on ouvrir un débat sur l’avenir du PCF sans envisager l’hypothèse de son dépassement ou de sa disparition ? C’était la volonté de Marie-George Buffet pour l’assemblée extraordinaire de son parti qui doit s’ouvrir, samedi 8 et dimanche 9 décembre à La Défense (Hauts-de-Seine). Le débat, qui doit se conclure par un congrès fin 2008, sera plus ouvert et plus incertain.

Marie-George Buffet avait tenté depuis quelques jours de cadrer la discussion en imposant un mandat centré sur la seule rénovation du Parti communiste. La secrétaire nationale craint qu’en soulevant le couvercle du projet communiste, le débat ne lui échappe. Son conseil national, réuni le 4 décembre à Paris, l’a désavouée en privilégiant un texte où "toutes les options sont ouvertes". Y compris la dilution du parti au sein d’une nouvelle organisation plus vaste.

FURIEUSE ET ISOLÉE

La numéro un du PCF aborde cette assemblée extraordinaire, qu’elle avait souhaitée "ouverte et sans tabou", furieuse et isolée. Depuis un mois, elle a essayé, avec l’appui des plus "durs" de son entourage, de la circonscrire à la seule rénovation interne, alors que bon nombre de cadres de diverses sensibilités, y compris dans le noyau de direction, expriment des doutes sur la viabilité d’un PCF maintenu et cherchent d’autres alliances à gauche. "Pourquoi toujours mettre sur la table une nouvelle organisation, un nouveau machin ?", s’interrogeait-elle voilà quelques jours.

La secrétaire nationale souhaite en finir avec la période, ouverte en mai 2005, qui a vu le PCF flirter avec la gauche radicale. Elle prône le "maintien de la matrice communiste" dans un parti "rénové et réinventé". Mais, après un score de 1,9 % à la présidentielle et une ligne flottante depuis, la secrétaire nationale a perdu de son autorité et ne peut plus imposer ses vues.

Les cadres du parti en ont donné la preuve lors du conseil national. Le mandat proposé aux délégués, samedi, précise que l’assemblée extraordinaire doit "respecter le besoin et la volonté des communistes de cheminer sans fermer aucune piste". Et insiste : "Il ne s’agit d’exclure aucune hypothèse concernant le parti ou sa stratégie, ni de prendre d’avance une orientation que les communistes choisiront à leur congrès.". C’est maintenant aux délégués des sections de dire ce qu’ils désirent.

Les tenants d’une identité communiste ont senti le danger : André Gerin, député du Rhône et une des figures des "orthodoxes", appelle déjà à un référendum interne sur le maintien ou non du PCF.

http://www.lemonde.fr/web/article/0...

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8) De l’avenir, le PCF doit faire table ronde (de LAURE EQUY : Libération)

Partagés entre orthodoxes et rénovateurs, le parti ouvre ce week-end à la Défense une année de réflexion.

Du pain sur la planche communiste.

L’assemblée extraordinaire du PCF, qui réunit ce week-end à la Défense (Hauts-de-Seine) 1 500 délégués de section, doit ouvrir une année de réflexion sur l’avenir du parti, qui se conclura lors d’un congrès fin 2008. Un aggiornamento qui se prépare sur fond de divergences entre les partisans d’un maintien de la référence communiste et ceux qui plaident pour la construction d’une nouvelle force politique.

Refusant de brusquer la décision entre les deux options, le conseil national a adopté mardi une proposition de mandat qui laisse ouvert le débat sur la rénovation du parti : « Il ne s’agit d’exclure aucune hypothèse concernant le parti ou sa stratégie, ni de prendre d’avance une orientation. » Un texte qui vise à « lancer le débat, pas à le cadenasser », selon Jean-Louis Le Moing, membre du comité exécutif, qui souhaite que « toutes les sensibilités s’expriment et se confrontent ».

Trappe.

D’autant que le PCF, traumatisé par la claque de Marie-George Buffet à la présidentielle (1,93 %), ne peut « se payer le luxe d’écarter d’emblée aucune idée », ajoute Le Moing. Le texte, qui n’écorne personne, ne fait pas l’unanimité. « Il donne l’impression de faire plaisir à tout le monde », regrette André Gerin. Le député-maire de Vénissieux (Rhône), qui prône « un retour aux fondamentaux pour les adapter », suggère la tenue d’un référendum pour trancher la question du maintien du PCF et « jouer carte sur table ». Autre tenant de la ligne « orthodoxe », Nicolas Marchand souhaite que l’attachement à la matrice communiste soit « plus clairement acté, car c’est la position majoritaire » des militants. Façon de moucher ceux qui veulent refonder une formation plus large avec d’autres organisations de gauche. « Face à Nicolas Sarkozy, le PCF ne peut pas être un objet politique non identifiable », assène Marchand.

A l’inverse, les « rénovateurs », comme Roger Martelli, craignaient de voir leur proposition passée à la trappe. S’il s’est abstenu lors du vote, Martelli reconnaît que le projet de mandat, qui sera soumis à l’Assemblée extraordinaire, « va dans le bon sens, dans un esprit d’ouverture, malgré quelques formules ambiguës ». Il fait le pari que le PCF « retrouvera du rose aux joues, non pas replié sur lui-même mais au sein d’une force à vocation majoritaire à gauche ».

« Déclin ».

Gardiens du temple contre liquidateurs ? Michel Maso refuse un match binaire qui « serait mortifère ». « Je veux un autre parti, tout en conservant le mot communisme, revisité en profondeur », explique-t-il. « Il n’y a pas d’un côté ceux qui ne veulent rien bouger et de l’autre ceux qui veulent tout brader », affirme le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, appelant à « ne pas se focaliser sur les questions d’organisation ». D’autant qu’un simple toilettage ne suffira pas à redonner un sursaut au PCF. Ce que confirme Buffet : « Depuis 1981, il y a un déclin électoral. Aujourd’hui, il est nécessaire de nous interroger sur notre avenir », a-t-elle déclaré vendredi sur i-télé, tout en jugeant le communisme « encore d’actualité ». La secrétaire nationale doit passer la main lors du prochain Congrès.

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