Pologne : plus jamais l’extrême droite (Extrême droite en Europe 10)

samedi 19 janvier 2008.
 

La Pologne a toujours représenté un des foyers majeurs de l’extrême droite européenne. Elle a même participé au pouvoir jusqu’en 2007. Ci-dessous :

1) Communiqué du MRAP en 2006, lors de l’entrée de ministres d’extrême droite au gouvernement

2) Pologne : plus jamais l’extrême droite

Nous complèterons cet article dans les jours prochains.

1) Communiqué du MRAP en 2006, lors de l’entrée de ministres d’extrême droite au gouvernement

L’entrée au Gouvernement polonais des représentants de deux partis d’extrême droite - le parti Autodéfense et La Ligue des familles polonaises - inquiète les démocrates en général et les antiracistes en particulier.

Andreï Lepper, du parti Autodéfense, vice premier ministre du gouvernement et ministre de l’agriculture a déclaré que « Hitler avait voulu le bien de l’Allemagne » et un grand nombre de ses électeurs se déclarent ouvertement antisémites, bien que lui-même s’en défende fort mollement.

Quant à Roman Giertych, ministre de l’Éducation, à la tête de la Ligue des familles polonaises, parti clairement antisémite, il revendique l’héritage politique et idéologique de son grand-père, fondateur du plus grand parti antisémite polonais entre les deux guerres. Il a promis de faire subir aux homosexuels ce qu’Hitler avait fait subir aux Juifs.

De plus, une station de radio catholique extrêmement écoutée, Radio Marija, fait de la propagande en faveur ces deux partis ; elle a été condamnée, mais mollement elle aussi, par le Vatican pour des propos antisémites déversés sur ses ondes.

Le Mrap tient à exprimer sa plus vive préoccupation de voir de tels personnages être à la tête de la Pologne qui semble actuellement faire resurgir au grand jour l’antisémitisme qui n’a jamais vraiment cessé d’exister dans ce pays

Le Mrap tient à rappeler qu’après l’extermination des Juifs d’Europe par le nazisme il n’y a pratiquement plus de Juifs en Pologne, ce qui montre bien que l’antisémitisme n’a pas besoin de population juive pour continuer à faire ses ravages.

Le Mrap demande au gouvernement français de faire savoir publiquement sa désapprobation de la présence de ces racistes à la tête de la Pologne ; il demande au ministre de l’Éducation nationale de réduire à sa plus minime expression les relations officielle avec son homologue polonais.

Le Mrap se demande si la Pologne avec ses ministres racistes et antisémites a vraiment sa place dans l’Europe des 25 ; il rappelle que lors de l’élection de Georg Haider, autre raciste, à la tête de l’exécutif autrichien, l’Europe avait pris des sanctions contre ce pays. Le Mrap demande aux responsables européens de rappeler à la Pologne l’existence contraignantes des textes européens de lutte contre le racisme et d’exiger de ce gouvernement qu’il mette en place tous les moyens pour lutter contre le racisme, l’antisémitisme et l’homophobie.

2) Pologne : plus jamais l’extrême droite

http://www.cafebabel.com/fr/article... sur une association antifasciste "Plus jamais ça"

En Pologne depuis la chute du communisme, les membres de l’association ’Nigdy Wiecej’ [Plus jamais ça] luttent inlassablement contre l’extrême-droite et le fascisme. « Regardez ! Quelqu’un a dessiné une ancre, symbole du patriotisme polonais, à côté de la croix gammée. Et le plus effrayant, c’est que cela ne gêne absolument pas certains Polonais, » lance Jacek Purski, en désignant le mur d’une maison couvert de signes fascistes. Il a l’habitude de parcourir la vieille ville de Varsovie à la recherche de nouveaux graffitis racistes.

Purski travaille pour l’association ’Nigdy Wiecej’ [’Plus jamais ça’]. L’initiative a été lancée par Marcin Kornak, le parolier de nombreux groupes de rock très connus dans le pays. Kornak vit à Bydgoszcz, une ville au sud de Gdansk. Par crainte des agressions par des extrémistes de droite, il ne donne pas de rendez-vous. Il n’accorde que les interviews par téléphone.

’Plus jamais ça’ s’appuie donc sur une centaine de bénévoles, répartis dans de nombreuses villes dans le pays. Ils rencontrent les journalistes uniquement dans les lieux publics. Jacek Purski par exemple, a son QG dans un café de Varsovie, le ’Buffo-Theater’. Il s’y sent en sécurité. Depuis sa création, ’Plus jamais ça’ ne possède pas de locaux officiels.

’La solution finale est proche’

Des phrases comme « Nous te ferons ce que Hitler a fait aux Juifs » ou encore « la solution finale est proche » laissent généralement Jacek Purski de marbre. Les lettres de menace qui lui parviennent atterrissent directement dans sa poubelle.

Mais il y a une chose qui l’inquiète. Son nom, sa photo et son numéro de portable figurent dans ce qui est appelé ’la liste des ennemis de la race’, une liste noire publiée sur internet par la branche polonaise de l’organisation néo-nazie internationale ’Blood & Honour’. Le patronyme de Purski y figure donc, aux côtés de ceux d’autres antifascistes polonais, d’émigrés, d’homosexuels et d’étrangers.

L’analyse de l’extrémisme de droite en Pologne pose de nombreux problèmes aux sociologues. Pour Rafal Pankowski, expert de l’extrémisme au ’Collegium Civitas’ à Varsovie, celui-ci révèle une schizophrénie chez les intéressés : « le fascisme polonais arbore les symboles de ses ennemis et se comporte de manière complètement absurde. »

Dieu, honneur, patrie

Jacek Purski se montre ainsi perplexe quand il pense au fondateur du NOP, le Parti de la renaissance nationale. Comme lui, Adam Gmurczyk a grandi dans le quartier ouvrier de Wola à Varsovie. Leurs pères ont lutté tous deux contre le communisme dans le mouvement de libération nationale ’Solidarność’. Mais là s’arrête la ressemblance.

Dès la chute du régime, Adam Gmurczyk a fait enregistrer officiellement son parti, le NOP (Parti de la renaissance nationale) jusque là anti-communiste déclaré. « La démocratie, c’est le pouvoir d’une poignée de populistes ou de certains groupes d’intérêts, qui ne pensent qu’à leur propre bien-être, et non au bien du peuple, » dit Gmurczyk.

Il lui semble d’ailleurs logique que le parti compte également des skinheads radicaux dans ses rangs. « Cela arrive à tout le monde d’avoir très envie d’en mettre une à quelqu’un. » Dans le journal de propagande du parti, ’L’épée’, on trouve aussi des articles rédigés par des néo-fascistes internationaux notoires comme Roberto Fiore et David Irving. Le NOP entretient d’ailleurs des liens relativement étroits avec la Grande-Bretagne et le parti néo-nazi allemand NPD.

Des lois inappliquées

« Les groupuscules d’extrême-droite ont pu développer leurs structures dans les années 90 sans rencontrer d’opposition, » dit Marcin Kornak. Ce qui n’a pas empêché son association de mener une campagne de plusieurs mois visant à obtenir l’interdiction des organisations fascistes et racistes...

Outre les actions militantes, ’Plus jamais ça’ a procédé à de nombreuses recherches. Dans son Livre Brun notamment, ses militants consignent tous faits divers incriminant l’extrême droite, qu’ils relatent régulièrement dans une lettre d’information, envoyée ensuite aux principaux médias polonais. L’association met également des photos à leur disposition.

Un fichier recense également les membres des deux partis d’extrême droite : le NOP et la Ligue des familles polonaises avec sa pépinière de cadres, la ’Jeunesse pan-polonaise’.

Des militants du NOP continuent ainsi de siéger dans un grand nombre de conseils locaux et municipaux même si officiellement, leurs représentants se font très discrets sur leur appartenance politique. La Ligue des familles polonaises appartenait il y peu encore à la coalition gouvernementale du gouvernement Kaczynski. L’association ’Plus jamais ça’ est ainsi à l’origine de 400 articles publiés dans les médias polonais sur ces deux partis et sur d’autres organisations.

Changement de cap en Pologne

A la fin de sa journée, Jacek Purski se rend chez un ami en voiture. C’est l’heure de pointe avec des embouteillages monstres sur l’avenue Jerozolimskie. « Voyez ce carrefour du centre-ville : la place a été re-baptisée avec le nom de Roman Dmowski, un leader nationaliste antisémite d’avant-guerre par le gouvernement Kascynski. Comme Polonais, on ne peut qu’avoir honte, » maugrée Purski. I

Lui, comme de nombreux autres compatriotes, se réjouit du récent changement de pouvoir. Avec la victoire des libéraux lors des élections législatives d’octobre, la Ligue des familles polonaises n’est plus représentée dans le nouveau parlement. « Après cette vague montante des radicaux de droite, il faut maintenant nettoyer toute la saleté qu’ils nous ont laissée, déclare Marcin Kornak.

’Plus jamais ça’ lancera peut-être une action pour faire changer le nom de la ’place Dmowski’...


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