Ségolène Royal prône "un dépassement du PS" et estime que Bayrou est passé à côté d’un "tournant historique"

jeudi 6 décembre 2007.
 

Se référant à "la gauche italienne", l’ex-candidate socialiste pense que le parti doit prendre le meilleur "de chaque courant", du MoDem aux altermondialistes, en passant par l’extrême-gauche.

Ségolène Royal s’est prononcée lundi 4 décembre pour "un dépassement du PS", lors d’un débat à Paris. La conférence organisée par le quotidien Le Monde avait pour thème "La gauche : comment sortir de l’impasse". L’ex-candidate socialiste à la présidentielle a estimé que le parti socialiste doit devenir "une force centrale capable d’associer les différents courants" du progrès, sur le modèle de "la gauche italienne".

"Le PS peut redevenir une force centrale capable d’associer les différents courants en fonction des sujets traités", a déclaré Ségolène Royal, en se référant à la gauche italienne qui s’est unie au sein d’une même formation allant des anciens communistes au parti centriste de La Marguerite, tous membres de la coalition de Romano Prodi au pouvoir. "Je pense que nous devons aller dans cette direction. Il faut inventer un dépassement du PS, des coalitions, des ouvertures", a-t-elle affirmé.

"L’impartialité de l’Etat"

Le débat s’est tenu au Théâtre du Rond-Point à Paris en compagnie des socialistes Manuel Valls, François Rebsamen et Henri Weber, d’Alain Krivine, fondateur de la LCR, et de Bruno Julliard, président de l’UNEF.

Selon Ségolène Royal, pour réussir cette entreprise, la gauche doit "prendre ce qu’il y a de plus utile dans chaque courant" de pensée. Elle a cité le thème de "l’impartialité de l’Etat" cher au président du MoDem François Bayrou et "l’altermondialisme" qui "a raison sur la question de l’aide au développement".

"Besoin de radicalité"

La présidente du Poitou-Charentes a aussi jugé que l’on a "besoin de la radicalité sur certains sujets". "J’imagine la radicalité dans la défense de la protection sociale, dans la lutte contre les franchises médicales, dans la défense des services publics (...), dans la question des banlieues", a-t-elle précisé sous des applaudissements.

"Entre les idées de François Bayrou et d’Olivier Besancenot, je ne fais pas le choix", a résumé Ségolène Royal.

Elle a, en revanche, estimé que "c’est par le compromis social qu’on arrivera à garantir les progrès sociaux", citant "l’entreprise" comme terrain possible.

"Un dérapage vers la droite"

Ségolène Royal a affirmé la nécessité de dégager "des convergences d’efficacité en attendant d’autres étapes", se référant au nouveau traité institutionnel européen voulu par Nicolas Sarkozy et qu’elle a approuvé.

Pour Ségolène Royal, "la rénovation" du PS ne consiste pas à faire "un dérapage vers la droite, à faire comme si une gauche plus à droite serait plus efficace qu’une gauche à gauche".

Elle a aussi estimé :

* qu’"il faut peu de chose pour que le PS donne envie d’y adhérer".

* que "François Bayrou est passé à côté d’un "tournant historique" en refusant pendant la campagne présidentielle le poste de Premier ministre qu’elle lui proposait en cas de victoire.

"Il est passé à côté, je pense, d’un tournant historique dans la mutation de la politique française parce que les Français en ont parfois assez de la confrontation brutale bloc contre bloc", a dit l’ex-candidate socialiste mercredi sur RTL.

"J’ai peut-être un regard visionnaire sur l’évolution de la politique française", a-t-elle ajouté, estimant que "certains dirigeants socialistes sont en retard par rapport à ce que veulent et à ce que pensent une majorité de Français."

Ségolène Royal a assuré que le rendez-vous qu’elle avait pris avec le candidat centriste pour discuter de cette proposition n’était pas improvisé.

"Je l’avais proposé à François Bayrou qui l’avait accepté. Il avait lieu chez lui, il était tard parce que je sortais d’une réunion publique électorale et au dernier moment, François Bayrou a changé d’avis", a-t-elle expliqué.

Pour Ségolène Royal, le fait d’avoir imaginé un gouvernement allant de José Bové à l’actuel président du MoDem est la marque de "la mutation et de l’imagination politique."

Elle a insisté sur la nécessité de "prendre le meilleur dans chaque courant" dès lors "qu’on partage un certain nombre de valeurs démocratiques."


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