Le Monde à Emmanuelle Béart : sois belle, et tais-toi !

dimanche 25 novembre 2007.
 

Vous avez peut-être lu, dans Le Monde de lundi, un article d’Emmanuelle Béart sur les mal logés de la rue de la Banque.

Un bel article. Sévère pour les marchands de sommeil, implacable sur les conditions de vie des locataires de de leurs sordides hôtels, mais épargnant curieusement le gouvernement, et la ministre du logement Christine Boutin.

Relisez le 13 ème paragraphe (sur 16), celui qui commence par "Et lorsque ces citoyens..."

Le ton est mesuré. Et d’autant plus mesuré que les ciseaux de la rédaction en chef du Monde sont passés par là.

Car d’après les informations d’@si, ce paragraphe a été amputé par la rédaction en chef du quotidien.

Oh, pas grand chose.

Dans son texte original, Béart évoquait la déclaration de Boutin, ayant assimilé les mal logés de la rue de la Banque à une "meute".

"La ministre du logement demande à la "meute" de lever le campement", écrivait-elle.

Ce passage a été coupé par la rédaction en chef du Monde, pour devenir "exige qu’ils lèvent le campement".

Béart, Boutin et la meute sur le site du monde

Censure ? On s’en défend au Monde. "Il n’est pas certain que Boutin ait parlé de meute à propos des mal logés de la rue de la Banque, et on a voulu protéger Béart d’une attaque en diffamation", a expliqué la rédaction en chef en interne, d’après les sources d’@si. C’est cette explication qui a aussi été servie à Emmanuelle Béart, quand elle a téléphoné au journal, après parution, pour s’étonner de la coupe.

Pourtant, Boutin, dans le feu d’une interview sur France Info, a bel et bien dérapé, en comparant les mal logés de la rue de la Banque à une "meute", comme on pouvait l’entendre dans cette revue de presse audio, concoctée par...les journalistes du Monde.fr, en personne.

Le rédacteur en chef qui a coupé pour cette raison le texte de Béart, est peut-être le même qui, quelques jours plus tôt, avait par une autre coupe malencontreuse, transformé les "dessins de barbelés" de l’université de Rennes II, en barbelés réels.

Un affront n’arrive jamais seul. Dans le même journal, le même jour, Emmanuelle Béart, Carole Bouquet et Valérie Lang étaient victimes d’un direct du droit de l’éditorialiste Laurent Greilsamer. Trop belles, trop riches pour se mêler des affaires des mal logés, analysait en substance Greilsamer (oubliant dans cette entreprise de disqualification physique des comédiennes de mentionner Josiane Balasko, ce qui aurait ruiné sa démonstration).

Censurée, et renvoyée à ses pots de maquillage : il n’est pas certain qu’Emmanuelle Béart propose à nouveau une tribune libre au Monde.


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