Guerre à Gaza : la Cour Pénale Internationale dénonce des pressions israéliennes

vendredi 17 mai 2024.
 

La Cour pénale internationale (CPI) a condamné les pressions émises à l’encontre de son bureau et de ses juges par le gouvernement israélien.

Dans un communiqué, le procureur de la CPI Karim Khan a exigé vendredi que « toutes les tentatives visant à entraver, à intimider ou à influencer » les employés de son bureau « cessent immédiatement ». Le texte signale que ces menaces « peuvent constituer une infraction contre l’administration de la justice » et que le Code pénal de la CPI « interdit l’intimidation et le trafic d’influence, que ce soit par la contrainte ou la persuasion ».

Cette prise de parole vise, sans le nommer, le premier ministre Benjamin Netanyahou et ses alliés, qui multiplient les menaces à l’encontre du bureau des juges devant recevoir des demandes de mandat d’arrêt à l’encontre de plusieurs hauts responsables israéliens. Devant cette hypothèse, le dirigeant israélien aurait même demandé à l’administration américaine de peser sur les pays dont sont originaires les trois juges de la CPI : Roumanie, Bénin et Mexique.

« Nous nous opposons bien entendu à toute menace ou intimidation de responsables publics, dont de fonctionnaires de la CPI », a réagi vendredi la porte-parole de la Maison Blanche. Mais « nous ne soutenons pas cette enquête, nous considérons que cela n’est pas de leur ressort, et nous avons été très clairs à ce sujet », a-t-elle ajouté.

La CPI pourrait délivrer des mandats d’arrêt contre des membres du gouvernement israélien

Des responsables israéliens ont indiqué au New York Times s’attendre à ce que la CPI délivre des mandats d’arrêt contre des membres du gouvernement israélien – dont pourrait faire partie le premier ministre. Benjamin Netanyahou a, lui, jugé que l’émission éventuelle de tels mandats d’arrêt viserait à « menacer les dirigeants et soldats d’Israël, essentiellement pour paralyser la capacité d’Israël à se défendre ». Le président israélien Isaac Herzog lui a emboîté le pas et estimé mercredi qu’une éventuelle inculpation de responsables israéliens par la CPI représenterait « un danger pour les démocraties ».

La CPI a ouvert une enquête en 2021 sur Israël, ainsi que sur le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens, pour de possibles crimes de guerre dans les Territoires palestiniens. Elle l’a désormais étendue « à l’escalade des hostilités et de la violence depuis les attaques du 7 octobre 2023 » perpétrées par le Hamas sur le sol israélien.


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