Menaces d’attaquer Bilal Hassani « à l’acide », liens avec le parti de Zemmour : Aurora Lorraine, groupuscule d’extrême droite

dimanche 7 avril 2024.
 

L’insoumission lance une nouvelle série sur les groupuscules d’extrême droite. Ils sont de plus en plus actifs dans notre pays. Des néo-nazis organisent des ratonnades contre les musulmans, défilent dans les rues avec le silence complice des autorités. Les renseignements intérieurs ont fiché 1300 miliciens d’extrême droite, prêts à « passer à l’action ». Il est temps d’entrer dans le détail de ces multiples groupuscules. En voici le premier épisode sur « Aurora Lorraine ».

Aurora Lorraine. « Moi en vrai cocktail Molotov ça pourrait être bien mais faut voir si le camion est assez éloigné de l’église. Après, on peut attaquer le PD à l’acide », peut-on lire sur la conversation de ce groupuscule d’extrême droite, projetant de faire un attentat sur Bilal Hassani. L’artiste devait réaliser un concert dans une église désacralisée. Face à la gravité des menaces proférées, le concert a été annulé. Les ramifications de Aurora Lorraine remontent directement vers Génération Z, c’est-à-dire les jeunes avec Zemmour. Voilà un groupuscule encore peu connu, créé en février 2022 à Metz, au bilan encore « faible ».

Derrière une vitrine buccolique, des menaces d’attentats sur un concert de Bilal Hassani

Sur leur compte Instagram, ils se présentent comme des « identitaires » faisant des « formations » sur le sujet avec des visites au mémorial de Verdun, cdu hâteau des ducs de Lorraine ou encore de randonnées. Mais après le recrutement bucolique entre les arbres, les mêmes militants, une fois radicalisés, discutent dans leurs boucles Telegram… de projets d’attentats.

Les extraits de leur conversation « FR Deter Moselle » qui sont sortis dans la presse (Streetpress) concernant les projets d’attentats sur le concert de Billal Hassani font froid dans le dos. En effet, l’artiste devait réaliser un concert à Metz en avril 2023, dans l’église désacralisée de Saint-Pierre-aux-Nonnains. L’un des miliciens d’extrême droie a proposé « d’attaquer le PD à l’acide », l’autre d’offrir ses compétences pour « fabriquer des bombes, des fumigènes ou des cocktails molotovs ». Ambiance. Ils sont rapidement rejoints par des militants identitaires de la région et actifs nationalement, ce qui conduit à l’annulation pour des raisons de sécurité.

Imagine-t-on une annulation de concert à cause de menace d’attentat islamiste sans que cela ne fasse la une de tous les journaux pendant des jours ? Non, c’est bien normal. Mais lorsque l’extrême droite menace, le deux poids deux mesures dans le traitement médiatique de l’information est flagrant.

Des articles posaient la question de si le concert devait avoir lieu ou pas, venant presque à légitimer les menaces qui étaient faites. En effet, à l’époque, avant qu’on ne découvre les conversations Telegram, le groupe avait fait circuler des visuels appelant publiquement à « appeler poliment et avec courtoisie » la mairie, la préfecture, la salle de spectacle pour signaler le « danger » qu’était ce concert.

Le cynisme est total lorsque l’on sait qu’en même temps, le même groupe parle d’organiser un attentat terroriste en coulisse. Un exemple de plus qui nous permet de comprendre que derrière une communication lissée, l’extrême droite a un projet mortifère. Sous couvert « d’entrainement de boxe », ces milices violentes se préparent à tuer.

Une enquête est ouverte par la suite contre X pour « menace de délit contre une personne en raison de son orientation sexuelle, provocation à la haine contre une personne en raison de son orientation sexuelle et provocation publique et non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit. ». Un euphémisme quand on lit les discussions parlant clairement de planifier un assassinat contre l’artiste.

Aurora Lorraine, une milice en lien direct avec Reconquête, le parti d’Éric Zemmour

Les membres de la milice violente viennent pour certains de Génération Identitaire, pour d’autres font aussi partie d’Argos France, un autre groupuscule d’extrême droite, ultra-conservateur, se prévalant d’être « défenseur de la civilisation française et européenne ». En résumé, des adeptes des milices violentes dissoutes régulièrement.

Ces membres se retrouvent tant dans l’organisation d’attentats que dans la campagne d’Eric Zemmour. Comme Henri T., à la fois organisateur d’attentats putatifs dans le canal Telegram et cadre de Génération Z, le parti des jeunes de Reconquête, à Metz. Évidemment, les responsables de communication du candidat nient toute implication et renvoient aux « engagements personnels » de leurs membres. On est en droit de penser que la pomme n’est pas tombé très loin de l’arbre… Encore aujourd’hui, les membres du groupuscule Aurora Lorraine sont très proches de la section locale jeune de Reconquête (Libération).


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