Forum thématique du PS "Les socialistes et le marché" (Contribution de Liêm Hoang-Ngoc)

samedi 15 décembre 2007.
 

A l’exception de trois années où le taux de croissance a excédé 3% entre 1998 et 2001, la France subit une situation de croissance ralentie depuis une quinzaine d’années. Les trois bonnes années en question sont notamment liées au relâchement de la politique monétaire de la banque centrale, préalablement à l’entrée en vigueur de l’euro. Ce relâchement a provoqué une décrue du taux de change de l’euro par rapport au dollar dont a bénéficié toute la zone euro. La France en a profité plus que l’Allemagne, dont les exportations extra-communautaires sont peu sensibles aux variations du taux de change. Enfin, la consommation étant le principal moteur de la croissance, la politique budgétaire du Gouvernement Jospin a évité de mettre à contribution les ménages modestes à forte propension à consommer qui avaient subi la politique de « réduction des défi cits » du gouvernement Juppé.

De nombreux commentateurs nous invitent à observer les expériences étrangères en les décrivant partiellement, tout en occultant l’étude minutieuse des causes du marasme de la croissance française. Ils ne précisent jamais que les succès de la Grande-Bretagne et des pays nordiques se situent autant sur le front de la croissance, celle-ci dépendant avant tout des politiques macroéconomiques menées, que sur celui de la plus ou moins grande « fléxisécurité » de leur marché du travail. S’agissant des marges de manoeuvre macroéconomiques, ils omettent de rappeler que ces pays ne sont pas membres de l’Eurogroupe. En particulier, la Grande- Bretagne et la Suède ne participent pas au mécanisme de change européen (MCE). Sans nécessairement pratiquer de dévaluations compétitives, la flexibilité de leur taux de change leur permet de résorber les chocs asymétriques sans douleur, là où les pays de l’Eurogroupe, ainsi que ceux ayant arrimé leur monnaie à l’euro dans le MCE, sont contraints de subir le chômage et/ou d’ajuster leurs coûts à la baisse.

Le niveau de dépenses publiques danoises et suédoises reste par ailleurs élevé (il est au demeurant délicat de comparer des pays dont la taille est celle d’une région, aux trois principales puissances économiques européennes). Au début des années 1990, la Grande-Bretagne a également utilisé le défi cit budgétaire pour soutenir la croissance, celle-ci permettant ex-post le désendettement. Elle a ensuite remis sur pied ses infrastructures et augmenté ses dépenses publiques de cinq points entre 1999 et 2005 (celles-ci passant de 37 à 42% du PIB), en créant notamment 560 000 emplois publics. Le succès commercial de l’Allemagne est pour sa part dû, de longue date, à son positionnement sur des créneaux hors prix. La récente reprise allemande est exclusivement tirée par des exportations (notamment dans le secteur des biens d’équipement). La compression des salaires et la hausse de la TVA ont relancé l’infl ation, cassé la demande intérieure et... accru les marges des grandes entreprises.

Le problème économique essentiel de la France est qu’elle subit depuis quinze ans une panne d’investissement. Les économistes du mainstream attribuent cette carence à ce qu’ils appellent un problème « d’offre ». Ils moquent les keynésiens dont ils réduisent, à tort, le propos à la seule redistribution, aux fi ns de relancer la consommation et d’assister les pauvres. On ne saurait redistribuer avant de produire, clament-ils, en désignant le coût du travail, la fi scalité, le droit du travail et la dette publique comme autant de freins à la croissance ! Certains rapports (le rapport Attali notamment) soulignent également l’infl uence nocive des pratiques de la grande distribution et la réglementation de certaines professions. Il ne faut certes pas la négliger, mais là n’est pas le coeur du marasme de la croissance française, d’autant que la suppression de la loi Galland pourrait tout aussi bien se retourner contre les producteurs et le petit commerce local. Enfi n, la question du logement n’est pas indépendante de celle de la répartition des revenus que nous allons traiter, dès lors que cette dernière nourrit la bulle immobilière et réduit le pouvoir d’achat des ménages dont le revenu est inférieur à la médiane. Ces ménages modestes sont pour la plupart locataires et placés dans l’impossibilité d’accéder à la propriété. Ils souffrent de l’insuffisance de logements sociaux.

1. Où est le problème d’offre ?

Les problèmes « d’offre », supposé être à l’origine de la «  crise de la valeur travail » et de la panne d’investissement française, ont depuis longtemps disparu ! Des millions de travailleurs accepteraient de travailler aux conditions d’un marché du travail toujours plus dégradé. Ils se résignent jour après jour des conditions d’emplois de plus en plus précaires et des salaires qui augmentent moins que les prix de leurs consommations de base. Le taux d’épargne français est l’un des plus important du monde occidental « grâce » aux politiques ayant organisé la redistribution des revenus en faveurs des ménages à hauts revenus et donc à forte propension à épargner. Les entreprises du CAC 40 disposent donc de fonds propres pour s’endetter et investir. Elles disposent de surcroît de marges d’autofinancement importantes, compte tenu de l’importance des profits qu’elles réalisent (100 milliards d’euros en 2006).

Malheureusement, les entreprises consacrent une part substantielle de ces bénéfices au versement de dividendes aux nouveaux rentiers que sont les actionnaires.

Une autre part est destinée aux achats d’actions qui alimentent la bulle spéculative. L’investissement, pour sa part, stagne. Dans les secteurs innovants, il ne représente que 15 % de l’investissement total (contre 45 % aux États-Unis).

S’agissant de ce qu’ils nomment un problème « d’offre », les économistes orthodoxes oublient que la dépense d’investissement des entreprises est une composante de la demande globale de l’économie, celle-ci comprenant la consommation et l’investissement. C’est ce que les keynésiens appellent l’investissement autonome des entreprises : le fait qu’elles décident ou non d’engager une dépense d’achat en bien d’équipement, a fortiori lorsque les fonds propres dont elles disposent sont conséquents. La France souffre certes d’un positionnement intermédiaire de ses produits, entre les pays engagés dans une stratégie de compétitivité prix et ceux, telle l’Allemagne, jouissant d’une compétitivité horscoût.

Pour autant, le choix stratégique qu’elle entend désormais poursuivre dans « l’économie de la connaissance » est avant tout conditionné par la propension à investir des entreprises dans ce domaine. A cet égard, le problème central dont souffre la France est que l’investissement autonome privé, celui des grandes entreprises, désormais piloté par les nouveaux fonds de pension et de placement, fait défaut. Les entreprises cotées externalisent les segments de production et activités non rentables et se recentrent sur leur métier de base en fusionnant avec leurs concurrentes détenant le même type d’actifs. La pression à la rentabilité imposée par les actionnaires dissuade les investissements lourds (particulièrement dans le secteur des nouvelles technologies) dont l’horizon ne se situe pas sur le court terme. Cette pression conduit ces entreprises à se restructurer, à comprimer l’emploi et les salaires, à réduire leurs commandes en directions des PME sous-traitantes. Celles-ci sont mises en concurrence avec celles des pays à bas coûts. Pour survivre, elles sont sommées par leurs donneuses d’ordre de baisser leurs prix et donc de comprimer leurs coûts pour préserver leurs marges. La déflation salariale généralisée accentue la perte de pouvoir d’achat des salariés. Le sous-investissement dans les secteurs-clés réduit la compétitivité extérieure des entreprises.

Tous les moteurs de la croissance sont donc en panne  : investissement, consommation, exportations. Seule la consommation des classes riches tire encore la demande. Les paquets fiscaux ne font cependant que la soutenir marginalement, compte tenu de la faible propension à consommer des hauts revenus. Les allègements d’impôts dont ils bénéficient ne sont aucunement des mesures de soutien à la demande, mais appartiennent à l’arsenal classique d’une politique d’offre, dont l’effet sera de gonfler l’épargne et, par son entremise, les bulles boursières et immobilières. La faiblesse de la croissance maintient le chômage à des taux élevés, malgré l’amorce de décrue de la population active. Dans ces conditions, une masse de travailleurs est rejetée à la porte d’entreprises qui ne souhaitent aucunement accroître l’emploi, alors que nombre de chômeurs accepteraient de travailler « aux conditions du marché ». Pour nécessaire qu’elle soit, la « sécurisation des parcours professionnels  » ne fera qu’inverser l’ordre de la file d’attente. Elle ne doit pas semer l’illusion que la formation est la solution miracle au chômage, alors que sa véritable cause tient dans le fait que les entreprises n’ont pas investi dans la nouvelle économie, censée représenter le nouvel Eldorado ! L’INSEE recense tout au plus 300 000 emplois vacants. Ces derniers ne se situent aucunement dans les Nouvelles Technologies de l’information et de la communication, mais dans les secteurs traditionnels... du bâtiment et de la restauration.

Dans une économie en sous-emploi, où il existe des hommes et des machines inemployés, la production est contrainte par la demande. Ceci est plus que jamais le cas. Il faut donc soutenir la consommation et relancer la politique industrielle, en sommeil depuis 1993. Quitte à ouvrir un débat tendu avec les commissaires européens, comme cela fut le cas lors de l’épisode Alstom où la France obtint de Mario Monti le droit de recapitaliser cette entreprise stratégique.

Pour nécessaire qu’elle soit, la « sécurisation des parcours professionnels » ne fera qu’inverser l’ordre de la file d’attente. Elle ne doit pas semer l’illusion que la formation est la solution miracle au chômage, alors que sa véritable cause tient dans le fait que les entreprises n’ont pas investi dans la nouvelle économie ...

Le bilan du renoncement à la politique industrielle doit être établi sans concession. Depuis la rupture du « ni-ni » (« ni privatisations-ni nationalisations ») par Edouard Balladur en 1993, furent d’abord mis en place les noyaux dur, construits à partir de participations croisées entre acteurs financiers hexagonaux. Ces noyaux durs furent, au cours de la législation suivante, défaits. On procéda dans le même temps à de nouvelles privatisations. Le modèle anglo-saxon de gouvernance d’entreprises, où les fonds de placement détiennent des portefeuilles d’actions diversifiés, s’imposa progressivement. Le poids des fonds de placement anglo-saxons dépasse désormais 50 % de la capitalisation boursière des entreprises du CAC 40. Le poids des noyaux durs d’actionnaires stables est inférieur à 20 %. La durée moyenne de détention d’une action est inférieure à six mois. La norme de rentabilité financière imposée est de 15, voire 20 % dans certains cas. Et pourtant... les profits d’hier ne sont toujours pas les investissements d’aujourd’hui et les emplois de demain !

En matière de stratégie industrielle, la France est inconfortablement (c’est un euphémisme !) assise entre quatre chaises.

Les champions nationaux ont été démantibulés et l’agence pour l’innovation industrielle, érigée au nom du patriotisme économique, n’est dotée que... d’un million d’euros ! Les champions européens souffrent de nombreuses contradictions, à l’image d’EADS. Les défauts de coordination s’ajoutent au désengagement des investisseurs privés à qui il est fait appel, en l’absence de pôle public européen conséquent.

Les pôles de compétitivité et les zones franches sont des expériences de faible portée (le volume des fonds destiné aux pôles de compétitivité n’excède pas un milliard d’euros), qui ne permettent que des « saupoudrages », insuffisants pour que certaines PME puisse atteindre la taille critique nécessaire pour affronter la concurrence. Le paquet fut en revanche mis sur les « baisses de charges » sur les bas salaires, dont le montant s’élève à 25 milliards d’euros par an au titre des réformes « structurelles » du marché du travail.

2. Les limites des réformes structurelles du marché du travail

La stratégie des entreprises actionnariales est à l’origine d’une nouvelle segmentation du marché du travail, porteuse de précarisation. Les grandes entreprises se recentrent sur leurs métiers de base et fixent un noyau dur de travailleurs qualifiés et polyvalents sur leur marché interne. Sous pression, les PME sous-traitantes compriment les coûts et ajustent l’emploi en recourant aux formes particulières d’emploi. Si l’on raisonne en termes de flux, les flux de créations d’emploi temporaires sont en progression. Pour autant, la dernière phase de croissance soutenue (1998-2001) montre que les entreprises transforment au bout d’un an ces CDD, utilisé comme période d’essai, en CDI. Si l’on raisonne en termes de stocks, de 1990 à aujourd’hui, la part de l’emploi temporaire (CDD + intérim + contrats aidés) a certes augmenté de 3%, mais elle ne dépasse pas 13% de l’emploi total. La durée moyenne d’ancienneté dans l’emploi ne décroît pas. Cela tend à prouver que le CDI reste la norme et que les formes particulières d’emploi restent un moyen commode pour les entreprises, à côté du CDI, pour disposer d’une certaine souplesse. C’est sans doute pourquoi le MEDEF lui-même est partagé quant à l’opportunité d’un contrat unique assoupli.

Le marché du travail français est déjà plus flexible que le marché danois, qui sert de référence en matière de «  flexisécurité ». Le taux de rotation de la main d’ouvre est plus élevé qu’on ne le croit : quatre travailleurs sur dix changent d’emploi dans l’année contre trois sur dix au Danemark.

Les économistes du mainstream commettent une erreur en expliquant que le chômage est dû aux rigidités du marché du travail. C’est la faiblesse de la croissance, inférieur à son taux potentiel, qui est la principale cause de la remontée du chômage après 2001. Par ailleurs, ce n’est pas le taux d’activité des jeunes et des seniors qui plombe « l’offre ». C’est l’incapacité des entreprises actionnariales à engager des dépenses d’investissements dans des domaines porteurs d’avenir qui explique que le potentiel de croissance permis par l’économie de la connaissance n’est pas exploité. Dès lors, les mesures structurelles sur le marché du travail provoqueront un effet marginal sur l’emploi et risquent de miner la cohésion sociale.

Le principal volet de la politique de l’emploi a consisté, depuis la loi quinquennale Balladur, à réduire le coût du travail non qualifié. Cette politique, source de nombreux effets pervers (effets d’aubaine, effets de seuil...), a engendré seulement 200 000 créations d’emplois. Le coût de chaque emploi s’élève alors à... 10 000 euros par emploi et par mois  ! Avec la même somme, c’est un million d’emplois publics, au niveau du salaire moyen, qui auraient pu être créés dans l’éducation, la santé ou ailleurs (Il est à cet égard faux de dire que les dépenses de santé et d’éducation sont « improductives  »). En incitant les entreprises à développer l’emploi peu qualifié et à verser des salaires inférieurs à 1, 6 fois le SMIC, on a favorisé la création d’une trappe à bas salaires et à basse qualification, en contradiction total avec l’objectif d’accroissement du capital humain aux fins de préparer l’entrée dans « l’économie de la connaissance ».

La politique de l’emploi est, depuis 2000, menée en application de la stratégie de Lisbonne. Cette dernière est intégralement centrée « sur l’offre ». tant sur le marché des biens que sur le marché du travail. Elle sous-entend que l’économie tend vers le plein-emploi, que le chômage est essentiellement volontaire et que le principal problème du marché du travail est un problème d’appariement entre offre et demande de travail. Elle fixe des objectifs en termes de dépenses consacrées à la recherche, en misant surtout sur l’engagement des entreprises dans ce domaine. Ses lignes directrices invitent par conséquent à rendre les systèmes d’indemnisation chômage « plus incitatifs à la reprise d’emploi », à développer la formation tout au long de la vie, à réformer le droit du travail et à accroître le taux d’emploi, en particulier celui des jeunes et des seniors.

Le taux d’activité des seniors est plus faible qu’ailleurs car 470 000 inactifs non retraités sont en préretraites, cessation anticipée d’activité ou dispense de recherche d’emploi. Les incantations à l’allongement des taux d’activité paraissent illusoires. Les entreprises se débarrassent de leurs seniors dont la productivité est réputée décroissante pour un coût salarial croissant : l’âge moyen de retrait du marché du travail est de 58, 9 ans. L’allongement du taux d’activité des seniors est un objectif de la stratégie de Lisbonne. La création d’un CDD senior, la suppression des dispositifs de cessation anticipe d’activité et la réforme des retraites obéissent à cet objectif. Est-il pour autant souhaitable qu’une société de progrès, où les gains de productivité potentiellement élevés permettent de réduire la peine au travail, fasse travailler plus longtemps ses anciens alors que trois millions de chômeurs frappent aux portes de l’emploi ? L’avancement de l’âge de la retraite est une mesure de réduction du temps de travail tout au long de la vie, qui participe du projet ô combien progressiste, rendu possible par le progrès technique, de remplacer progressivement le gouvernement des hommes par l’administration des choses.

Enfin, le taux de chômage des 18-24 ans, de 21, 5 %, paraît élevé, mais cet indicateur ne concerne qu’un tiers des jeunes. Il n’inclut pas au dénominateur les jeunes encore scolarisés (plus nombreux en France que dans d’autres pays en raison de la priorité affichée à l’éducation). Le nombre de chômeurs rapporté à l’ensemble de la classe d’âge tombe à 8%, proche de la moyenne européenne (7,5%). L’écart avec le taux de chômage toutes classes d’âge confondues s’explique pour moitié parce que les jeunes doivent affronter le problème de l’insertion : la recherche d’un premier emploi dure en moyenne six mois. Par ailleurs, comme premier emploi, un tiers des jeunes occupent un emploi temporaire et 36% seulement obtiennent un CDI. Le chômage des jeunes est plus sensible aux variations de la conjoncture car ces derniers sont moins insérés que les adultes dans l’emploi protégé. Par contre, les épisodes de chômage sont plus courts que chez les adultes. Mais surtout, on souligne trop peu que trois ans après leur entrée sur le marché du travail, 70% des jeunes actifs occupent un CDI (52% des non qualifiés, 68% des titulaires d’un BEP, CAP, 66% des Bac et Bac + 2, 76% des diplômés de deuxième cycle universitaire, 85% des titulaires d’un diplôme de troisième cycle). Il ne faut donc pas noircir inutilement le tableau, comme la droite a tenté de le faire pour promouvoir le CPE...

3. Relancer la croissance

La bataille de l’emploi est plus que jamais liée à celle de la croissance, en panne en Europe. Certains slogans faciles mettent cette panne sur le compte de l’absence de gouvernement économique européen. Or ce gouvernement économique existe bel et bien. La politique macroécononmique européenne s’ordonne depuis bientôt une décennie autour d’une politique monétaire se fixant comme priorité la stabilité des prix. Celle-ci s’accompagne d’un taux de change élevé de l’euro par rapport au dollar. Les politiques budgétaires sont encadrées par le pacte de stabilité. Des directives communautaires invitant les Etats-membres à asseoir l’ouverture de la concurrence sur le marché des biens et la «  flexisécurité » sur le marché du travail, en écho à la stratégie de Lisbonne. On ajoutera à cet édifice les difficultés à obtenir un accroissement des ressources propres du budget communautaire, la mise à l’écart de l’harmonisation fiscale et sociale du champ des décisions prises à la majorité qualifiée et le tabou du relèvement du tarif extérieur commun. La stratégie de désinflation compétitive généralisée dans laquelle tous les pays européens se sont engagés aboutit à un jeu à somme nulle et s’avère dommageable pour la croissance et l’emploi. L’Europe est devenue la zone de croissance la plus faible du monde, où le chômage persiste. Elle se montre incapable d’exploiter les avantages technologiques dont elle dispose.

La Banque centrale a injecté 250 millions d’euros pour venir au secours des banques, compromises dans l’aventure du crédit hypothécaire américain, sans que cela n’ait relancé l’inflation. Elle doit maintenant baisser ses taux d’intérêt pour relancer la croissance. Outre une détente du crédit, ceci aura pour effet de réduire le taux de change de l’euro par rapport au dollar. Dans de nombreux pays, une appréciation de 10% de l’euro se traduit par la perte d’un demi-point de croissance, sauf en Allemagne, seul pays où les exportations extra-communautaires sont relativement insensibles au taux de change. Les entreprises exportatrices ne sont pas les seules touchées ; leurs sous-traitantes voient dans ce cas leur activité se réduire.

Le pacte de stabilité est bel et bien une « stupidité » (dixit Romano Prodi). La dette publique s’est accrue au cours de ces quinze dernières années alors que c’est précisément au cours de cette période que des gouvernements ont appliqué des politiques censées réduire le poids de l’interven- tionnisme public. Il n’y a pas d’exception française en la matière. La moitié des pays de l’Eurogroupe sont incapable de respecter le pacte. Le discours sur la dette est l’alibi du meurtre de l’Etat social que des politiques néo-libérales ont, au cours du quart de siècle passé, détricoté, maille après maille. Il entend préparer les esprits à de nouvelles mesures d’austérité pour les serviteurs de la chose publique. La fonction idéologique anxiogène du discours sur la dette doit être dénoncée.

Premièrement, à écouter les apôtres de l’orthodoxie budgétaire, les Français vivraient depuis vingt-cinq ans un Etat socialiste qui dépense toujours plus pour entretenir une fonction publique pléthorique et improductive. Or contrairement aux contrevérités que prêche ce dogme, la part des dépenses publiques n’a pas augmenté depuis 1983. Elle est restée stable, à 53% du PIB. Au cours de cette période, comme conséquence de la rigueur budgétaire, la part des dépenses de l’Etat s’est réduite de 3 points, passant de 25,7 à 22,7% du PIB. La part des dépenses de fonctionnement (les dépenses en personnel tant décriées par les néo-conservateurs) a diminué de 5 points, passant de 40% à 35% des dépenses de l’Etat ! Les dépenses des collectivités territoriales ont certes progressé, comme conséquence de la décentralisation, mais les transferts de compétence sans transferts de ressource ont amené les gestionnaires des collectivités territoriales à relever les impôts locaux et à pratiquer une gestion de plus en plus serrée des budgets locaux qui ne sont aucunement déficitaires. Les « marges de manoeuvre » pour réduire les effectifs de l’Etat paraissent en tout état de cause faibles, sauf à considérer que la santé, l’éducation et la décentralisation ne sont pas des priorités. C’est en réalité la part des dépenses sociales qui s’est particulièrement accrue malgré la mise en oeuvre de multiples plans de maîtrise des dépenses de santé. La part des dépenses sociales dans le PIB est passée de 27,2 à 29,1% du PIB entre 1984 et 2004. Cette tendance est naturelle dans une société de progrès où l’espérance de vie s’allonge et où la demande de bien être se développe. Le véritable débat porte dès lors sur le mode de financement de ces dépenses, plus ou moins solidaire selon le choix de société retenu. La nouvelle droite fait la promotion de la TVA « sociale » et des franchises, alors que le camp progressiste devrait opter pour une réforme de l’impôt sur le revenu (fusionnant la CSG et l’IR) et de la fiscalité des entreprises améliorant la progressivité du système fiscal.

Deuxièmement, la France n’est aucunement pas en faillite. Les tenants de l’orthodoxie budgétaire oublient de plus curieusement de rappeler que tout compte de patrimoine inclut un passif (la dette) et un actif (les bijoux de famille). Ainsi, si le compte de patrimoine des a administrations publics est porteur d’une dette, la richesse nette des administrations est positive, compte tenu des actifs physiques que détient l’Etat (routes, écoles, hôpitaux, équipements...). Le solde net représente 19, 7 % du PIB. Troisièmement, il existe une abondante épargne (16% du PIB, l’une des plus importante du monde) particulièrement friande d’obligations d’Etat, si bien que l’Etat peut se financer à en émettant des titres à des taux d’intérêt très bas. La signature de l’Agence France Trésor est l’une des plus réputée du monde, signe que l’Etat peut honorer ses engagements. La dette ne pèse nullement sur les générations futures. Elle est portée par les épargnants à l’instant t qui perçoivent les intérêts prélevés par l’impôt sur l’activité productive du même instant t, et que paient entre autres les ménages modestes en acquittant la TVA au premier centime d’euro dépensé. Il existe une «  bonne dette » et une « mauvaise dette  ». La dette n’est aucunement une aberration économique. L’épargne sert en principe à financer l’investissement. Alors que l’investissement des entreprises est atone, il est sain que l’épargne disponible ne reste pas oisive et que l’Etat la mobilise pour financer des dépenses ayant un effet sur la croissance, sans lesquelles l’économie s’engoncerait dans la récession. Autrement, cette épargne nourrirait inlassablement les bulles financière et immobilière, à perte pour la croissance et l’emploi. Cet excès d’épargne serait un puissant frein à la croissance. Un certain volant de dette est par conséquent justifié, d’autant qu’elle est « désirée » par les épargnants qui considèrent les obligations d’Etat comme des valeurs refuges ! Dès lors financée à bas taux d’intérêt, la dette est « soutenable » si son impact sur la croissance est suffisamment fort pour engendrer en fin de course le surcroît de recettes fiscales nécessaire à la stabilisation, puis la réduction du taux d’endettement.

Le véritable débat porte alors sur les choix budgétaires réalisés, compte tenu des marges de manoeuvre réelles dont dispose l’Etat, à la mesure des ressources qu’il peut emprunter sur les marchés et de l’impôt qu’il peut lever, à condition de mettre en oeuvre la bonne réforme fiscale, celle qui permet à la fois d’améliorer la justice fiscale, d’euthanasier la rente et d’accroître le rendement de l’impôt. A cet égard, la politique économique de l’an I de la révolution néo-conservatrice relève d’un véritable gaspillage des deniers publics. Incapable de relancer l’économie, elle fait proliférer la « mauvaise dette  », celle qui ne finance aucune dépense source de croissance.

Cette dette profite doublement aux nouveaux rentiers, une première fois en tant que bénéficiaires du paquet fiscal, une deuxième fois en tant que créanciers de l’Etat percevant les intérêts des obligations du trésor qu’ils détiennent. Les 15 milliards du paquet fiscal auraient au contraire pu être consacré à des dépenses porteuses d’avenir et ayant un véritable impact sur la croissance : santé, éduction, recherche, politique industrielle.

Les progressistes auraient tort de jouer les « pères-fouettards  » et de laisser aux néo-conservateurs le monopole de la critique du pacte de stabilité, et plus généralement de la politique économique européenne, d’autant que le budget présenté par le gouvernement n’est absolument pas crédible. Il n’aura aucun effet de relance sur l’économie. Ceci risque d’entretenir l’idée de l’inefficacité intrinsèque de la politique budgétaire alors que celle-ci fait les frais de mauvais choix fiscaux. Enfin, on ne saurait négliger les effets négatifs sur la croissance de la norme de répartition des revenus, excessivement favorable aux profits, qui s’est instaurée en France. Les économistes postkeynésiens (mais aussi d’inclassables éminences telles que Patrick Artus) ont attiré l’attention sur le caractère autodestructeur de cette norme de partage du gâteau qui prévaut dans le nouveau capitalisme français : 38% pour les profits, 62% pour les salaires (contre 29-71 en 1983). Le fait majeur est que, selon les années, entre 50 % et 80 % des bénéfices sont consacrés à la rémunération de la rente, sous forme d’intérêts et de dividendes. Les revenus des capitaux mobiliers se sont ainsi accrus de 31 % entre 1998 et 2005. Une autre part des bénéfices est destinée aux achats et rachats d’actions qui alimentent la bulle spéculative. Par contre, une trop faible part des profits est consacrée à l’investissement, qui stagne littéralement dans notre pays. L’investissement est d’autant plus atteint que les débouchés des entreprises s’amenuisent à raison de la baisse du pouvoir d’achat des ménages.

Les sceptiques du progrès social rétorqueront que la hausse des salaires ne ferait qu’accroître la consommation de textile chinois. Or la consommation des ménages (en particulier celle des ménages modestes qui consacrent l’intégralité de leur revenu à la consommation) est plus que jamais, à l’heure où l’investissement patine, le principal moteur de la croissance française et de la production européenne. 60% de ces dépenses consacrées à la consommation se portent sur des produits européens.

Le MEDEF ne cesse pour sa part de proclamer que la baisse du pouvoir d’achat est « ressentie » et non pas réelle. La baisse du pouvoir d’achat est pourtant bien réelle pour les classes populaires. Elle est invisible dans les chiffres de l’INSEE qui ne restituent qu’une moyenne qui masque la perte de pouvoir d’achat de la moitié des salariés, touchant moins de 1500 euros par mois, alors que les salaires les plus élevés des dirigeants de grandes entreprises explosent.

Entre 1998 et 2005, les 10% des salariés les mieux rémunérés ont ainsi vu leurs salaires augmenter de 29 %. Le 1 % des plus hauts salaires bénéficiant même d’une hausse de 41 %.

Dans certaines entreprises cotées, la hiérarchie salariale est désormais de 1 à 300 ! Le salaire de 90% de la population ne s’accroissait que de 4 % ; il subissait une perte de pouvoir d’achat, compte tenu d’une inflation progressant en moyenne au rythme de 2% par an. Cette perte est d’autant plus réelle que l’indice des prix est construit à partir d’une pondération des biens entrant dans le panier de la ménagère. Cette pondération sous-estime le poids du logement qui est devenu le premier poste budgétaire des ménages alors que la pondération de l’INSEE place le logement en quatrième position, derrière la nourriture et l’habillement. Les conséquences macroéconomiques négatives de la faiblesse du pouvoir d’achat des catégories modestes et moyennes, dont la propension à consommer est la plus forte, ne sont pas anodines.

La gauche a su, lors du tournant « de la rigueur » de 1983, organiser la désindexation des salaires sur les prix, mais aussi sur les gains de productivité. Celle-ci a permis de vaincre en l’espace de trois ans l’inflation dite « par les coûts ». L’Etat a montré l’exemple à travers la modération des rémunérations des agents des services publics. Le secteur privé s’est servi de cet exemple comme norme salariale maximale négociable dans la négociation de branche et d’entreprise. Les coups de pouce au salaire minimum se sont raréfiés. La rigueur salariale s’est malheureusement poursuivie à l’excès depuis 1986. Pour y mettre fin, on sait par conséquent « techniquement  » comment inverser la tendance qui a conduit à un déplacement de dix points du partage des revenus en faveur des profits entre 1983 et 1995. Ce partage s’est, depuis, stabilisé à un niveau élevé en faveur des profits.

Le relèvement de la part des salaires dans la valeur ajoutée n’est pas seulement une mesure de justice sociale. Elle est aussi une mesure de sauvegarde macroéconomique. La hausse du salaire minimum est évidemment impérative, d’autant qu’elle concerne plus du tiers des salariés, dont la propension à consommer est unitaire. Les minima de branche pourraient être relevés par la négociation de branche, étendue par la loi, pour provoquer un relèvement général des salaires sans tassement de la hiérarchie salariale. Une négociation globale (parfois appelée « conférence salariale »), à l’instar de ce qui existe dans les pays nordiques, permettrait aux partenaires sociaux de s’entendre sur une norme satisfaisante d’augmentation des salaires telle qu’une indexation des salaires sur les gains de productivité. Cette norme est précisément à même d’assu-

La nouvelle droite fait la promotion de la TVA « sociale  » et des franchises, alors que le camp progressiste devrait opter pour une réforme de l’impôt sur le revenu (fusionnant la CSG et l’IR) et de la fiscalité des entreprises améliorant la progressivité du système fiscal. Forum thématique « Les socialistes et le marché » A cet égard, la politique économique de l’an I de la révolution néo-conservatrice relève d’un véritable gaspillage des deniers publics.

Incapable de relancer l’économie, elle fait proliférer la « mauvaise dette », celle qui ne finance aucune dépense source de croissance. www.nouveau-ps.org - 13 - novembre 2007 rer des progressions régulières de pouvoir d’achat sans dégrader le taux de marge. Elle ne conduit donc pas les entreprises à augmenter les prix. Les rabats joies rétorqueront enfin que les hausses de salaires sont devenues impossibles, face à la concurrence des pays d’Asie du Sud Est, vers lesquels s’orientent de nombreuses délocalisations. Sur le terrain de la productivité, compte tenu des transferts technologiques en passe de s’achever en leur direction, les pays d’Asie du Sud Est sont en passe de rattraper les pays occidentaux et leurs travailleurs sont en droits d’en attendre les retombées sur le terrain de l’élévation des normes sociales. Le maintien de bas coûts salariaux leur procure indéniablement un avantage compétitif qu’exploitent de nombreux groupes, sous-traitant leur production dans ces pays. En attendant que les pays à bas salaires alignent leurs normes sociales sur les nôtres, le meilleur moyen de les inciter de la sorte à développer leur immense marché intérieur est, pour les pays européens, d’ériger des barrières douanières communautaires. Leur effet sera bien plus puissant qu’une augmentation de 5% de la TVA (le différentiel de coûts salariaux est de 1 à 25 avec la Chine !), proposée par le gouvernement pour alourdir le prix des produits importés

4. Pour un plein-emploi à temps plein et à durée indéterminé

L’idée selon laquelle les Français ne veulent pas travailler plus renvoie à l’hypothèse classique selon laquelle l’économie serait en plein-emploi. Cette situation se caractérise par la prégnance d’un chômage volontaire et requiert la conduite de politique d’offre, si l’on entend stimuler la croissance. Le diagnostic que nous avons formulé ici est aux antipodes de cette hypothèse. Non seulement l’économie est en sous-emploi keynésien, situation liée à une insuffisance de dépenses des entreprises et des ménages, mais aussi la poursuite des politiques d’offre entretiendrait le cercle vicieux dans lequel on s’est enfoncé : elle étranglerait plus encore la croissance, creuserait les déficits et rendrait nécessaires de nouvelles mesures de rigueur qui plomberaient à nouveau l’économie.

L’opposition entre un plein-emploi d’emplois précaires et sousemploi d’emplois protégés est factice. Les études de l’OCDE montrent qu’il n’existe aucune relation entre le degré de protection de l’emploi et le chômage. La précarisation de l’emploi est, par contre, un moyen de réduire le pouvoir de négociation des salariés sur un marché du travail qui va se tendre avec la baisse de la population active lié au « papy boom ». Le retour au plein-emploi est avant tout conditionné par la réorientation de la politique macroéconomique en France et en Europe. La défense du CDI, et donc le rejet du contrat unique (qui revient à assortir le CDI d’une période d’essai à rallonge), est alors primordiale, si l’on entend promouvoir un plein-emploi fait de bons emplois.

Enfin, une certaine campagne d’opinion a dénigré à tort la réduction du temps de travail. Celle-ci représente un progrès dès lors que les gains de productivité permettent de réduire la peine au travail, dans des limites qui n’entament ni le taux de marge, ni le pouvoir d’achat.

Elle est d’autre part un instrument de politique pour pérenniser de « bons emplois » à temps plein, expérimenté par les lois Robien et Aubry. La mise en oeuvre négociée dans les entreprises volontaires des lois Aubry s’est soldée par la création de 400 000 emplois (soit deux fois plus que les traditionnelles politiques d’abaissement du coût du travail), avec un allongement de deux semaines en moyenne des congés sur l’année pour les bénéficiaires des accords. La « carotte » de la baisse des cotisations a même rendu la mesure « neutre » pour les profits des entreprises ayant signé un accord. Pour généraliser la RTT, la gauche serait bien avisée, la prochaine fois, de proposer une réduction du temps de travail sous la forme d’une ou deux semaine de congés payés supplémentaires, réparties de concert par chacun avec son employeur tout au long de l’année selon les contraintes propres à chaque entreprise. Populaire, cette mesure permet de réduire la durée du travail dans toute l’économie tout en laissant à chaque entreprise la « flexibilité » de répartir le temps de travail compte tenu des variations saisonnières.

Conclusion

L’insuffisance d’investissement des grandes entreprises, bénéficiant au demeurant de taux de marge et de rentabilité restaurés, l’excès d’épargne, alimentée par des paquets fiscaux successifs en faveurs des nouveaux rentiers et la baisse du pouvoir d’achat populaire, accentuée par la modération salariale, sont les véritables freins à la croissance.

La répartition des revenus, stabilisée à un niveau élevé en faveur des profits, n’est pas étrangère à ce paradoxe des coûts et de l’épargne. L’utilisation des modèles postkeynésiens de répartition des revenus, peu connus par le grand public et par les responsables de notre parti, permet de montrer pourquoi ce paradoxe est inhérent aux effets des politiques d’offre, prédominantes en Europe au cours de ce quart de siècle. Paradoxe il y a car, bien que la baisse des coûts salariaux et la hausse de la part des profits aient gonflé l’épargne (par le biais des dividendes distribués aux actionnaires dont la propension à consommer est faible), cette épargne ne trouve pas comme contrepartie le regain d’investissement escompté par le « théorème Schimdt ». La perte de compétitivité de nos entreprises est avant tout liée à ce déficit d’investissement dans le secteur innovant.

Elle est aggravée par un taux de change de l’euro auquel nos entreprises exportatrices sont plus sensibles que les entreprises allemandes (une appréciation de 10% de l’euro plombe la croissance de 0,2 à 0,5 % et détériore aussi la situation des PME qui sous-traitent pour les entreprises exportatrices).

Le potentiel de croissance endogène à l’investissement dans «  l’économie de la connaissance » n’est absolument pas exploité. En l’absence de commandes, le réseau des PME soustraitantes, concurrencées par celles des pays à bas coûts, se délite dans chaque bassin d’emploi qui se désindustrialise désespérément. Il faudra en tirer les conséquences, tant en matière de stratégie industrielle, où le bilan des privatisations d’avère désastreux, qu’en matière de politiques fiscale et salariale, où la montée des inégalités entretient l’épargne des classes aisées au détriment de la consommation populaire.

Dans le cadre de la rénovation de leur diagnostic macroéconomique, les socialistes gagneraient à élargir l’éventail de leur expertise économique, surtout s’ils affichent l’ambition de « déconstruire le discours néo-libéral » (un des thème de ce forum). Je leur suggère notamment l’audition de Marc Lavoie, de l’Université d’Ottawa et de Xavier Timbaud, de l’OFCE.


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