L’industrie et le marché du médicament. À la conquête des molécules en or.

mercredi 24 janvier 2024.
 

Le fonctionnement du capitalisme a non seulement un effet sur les corps et la santé des personnes par les conditions de travail, mais aussi un impact sur l’environnement, enfin par la production, les conditions de production et de distribution des médicaments dont notamment les vaccins.

Nous partageons ici trois émissions de France Culture concernant le marché du médicament et en annexe nous présentons différentes statistiques sur les chiffres d’affaires et les profits de l’industrie pharmaceutique dans le monde, en Europe, aux États-Unis, en France. Nous mentionnerons aussi le cas de la Chine et de l’Inde et du Japon.

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L’émission de France Culture « Entendez-vous l’éco ? » DeTiphaine de Rocquigny a abordé le secteur de l’industrie et de la distribution pharmaceutique. Du 20/11/2023 au 22/11 2023 inclus. Durée de chaque émission : 58 minutes.

Nous reproduisons ici les présentations des émissions sur le site de FC.

On peut écouter les émissions en cliquant sur chacun des liens indiqués.

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Épisode 1 : Marché du médicament, l’économie sur ordonnance 1/3 : Prix des médicaments : la température monte.

https://www.radiofrance.fr/francecu...

À l’approche de l’hiver 2023, les pénuries de médicaments persistent. Elles sont en partie déterminées par le prix des médicaments, lui-même issu d’un rapport de force entre industries pharmaceutiques et pouvoirs publics.

Avec Etienne Nouguez Sociologue, chercheur au CNRS et à Sciences Po (Centre de sociologie des organisations)

Alors que l’Agence Nationale de Sécurité des Médicaments a recensé plus de 3 700 déclarations de ruptures de stock ou de risques de ruptures en 2022, la question des pénuries de médicaments fait encore débat à l’approche de l’hiver 2023. Antibiotiques, paracétamol, anesthésiques, anti-infectieux, anti-cancéreux… Nombreux sont les médicaments concernés par les tensions d’approvisionnement, ce qui aggrave les pertes de chance pour les patients malades et accroît les risques d’erreurs de traitement.

Si ces pénuries s’expliquent largement par les vagues successives de délocalisation des usines de production de médicaments loin du sol français, le prix des médicaments (qui est aujourd’hui l’un des derniers à être administré par l’État) peut servir, à la marge, de variable d’ajustement pour soutenir l’approvisionnement. C’est dans cette logique que le gouvernement a annoncé fin août augmenter de 10 % le prix des boîtes d’amoxicilline, afin d’inciter les industriels pharmaceutiques à produire davantage et à réassortir ainsi les pharmacies.

Cet exemple illustre bien le rapport de force qui s’opère entre pouvoirs publics et industrie pharmaceutique depuis trente ans : alors que le marché du médicament valorise fortement les médicaments innovants, les tensions budgétaires de l’Assurance Maladie incitent le gouvernement à baisser les prix des “vieux” médicaments et des génériques pour faire des économies, ce qui fait baisser la rentabilité de ces derniers et incite les industriels à arrêter la production de médicaments pourtant jugés essentiels.

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Épisode 2. Marché du médicament, l’économie sur ordonnance 2/3 : Ramener les médocs à la maison : vers une industrie bleu-blanc-rouge ?

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La crise sanitaire a mis en lumière les fragilités européennes en matière d’approvisionnement de médicaments. Mise en place depuis 2020 afin de “reconquérir la souveraineté sanitaire”, la relocalisation de la production en France est-elle efficace ?

Avec :

Nathalie Coutinet Economiste à l’université de Sorbonne Paris Nord et chercheuse au Centre d’économie de l’université de Paris-Nord (CEPN)

Anaïs Voy-Gillis Docteure en géographie, chercheuse associée à l’Institut d’Administration des Entreprises de Poitiers

Alors que les pénuries s’aggravent depuis 2018, la crise sanitaire a mis en lumière les fragilités de la France et de l’Europe en matière d’approvisionnement de médicaments. La vague de délocalisation qui touche l’Hexagone depuis les années 1980 avec le mouvement de financiarisation du secteur pharmaceutique a rendu le pays particulièrement vulnérable aux aléas de production survenant à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, la part des médicaments produits sur le territoire français ne dépasse pas un tiers de la consommation des Français (rapport du Sénat de 2023).

Les mesures prises à partir de 2010 pour responsabiliser les exploitants en matière de prévention des pénuries n’ont pas été suffisantes pour pallier le déficit d’offre chronique de certains médicaments. De plus, alors que la dépendance de la France à des producteurs extra-européens ne cesse d’augmenter, c’est l’intégralité de la chaîne de production mondiale qui est en tension suite à un accroissement de la demande.

Le renforcement de la souveraineté sanitaire devient donc un enjeu majeur pour la France. En effet, depuis la crise du Covid-19, les inquiétudes montent : à cette époque, l’Inde et la Chine, qui produisent 60 % des principes actifs à l’échelle mondiale, avaient par exemple fait le choix de restreindre leurs exportations pour répondre à leur demande nationale. La relocalisation de certains médicaments critiques devient donc un objectif d’Emmanuel Macron. La politique d’incitation à la relocalisation mise en place par Emmanuel Macron depuis 2020 pour “reconquérir la souveraineté sanitaire” de la France est-elle efficace ? Au-delà des industriels, quels acteurs mobiliser pour réaliser cet objectif ambitieux ?

Un secteur pharmaceutique particulièrement touché par la financiarisation

Si la financiarisation a concerné beaucoup d’industries en France, l’industrie pharmaceutique, très rentable, a été particulièrement touchée. "Grâce à la rentabilité et aux brevets de l’industrie pharmaceutique, les stratégies d’augmentation de valeur sont très fortes. Sanofi est le troisième distributeur de dividendes en France, derrière Total et BNP Paribas !", précise Nathalie Coutinet.

Organiser une relocalisation à l’échelle européenne ?

Une relocalisation de la production de médicaments à l’échelle européenne pourrait avoir du sens. En effet, selon Anaïs Voy-Gillis, "on risque d’avoir une concurrence sur le développement de sites qui produisent des molécules similaires, si on n’y prend pas garde. Par ailleurs, il y a une concurrence entre les États, parce que les mécanismes de fixation des prix, de médicaments, de remboursement. Ce ne sont pas les mêmes entre les différents États européens, si bien qu’aujourd’hui, certains industriels ont parfois plus intérêt à vendre certains produits à l’étranger, en Europe, que sur le territoire national".

Pour aller plus loin

Nathalie Coutinet et Philippe Abécassis : Économie du médicament, éd. La Découverte, 2018

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Références sonores

"Comment l’industrie pharmaceutique abandonne les médicaments essentiels", France Inter - Secrets d’info, 23 septembre 2023

Archive France 3 : à Grenoble, la délocalisation de Rhodia, 2007

"Produire en France les médicaments essentiels : le discours du Président Emmanuel Macron", Élysée, 13 juin 2023

"États-Unis : le projet Civica révolutionne l’approvisionnement en médicaments", France Info, 16 juin 2020

David Simonnet sur la pénurie de médicaments, Public Sénat, 11 mai 2023

Références musicales

La posologie de Matmatah Kanou de Fatoumata Diawara (J. Pool Revision)

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Épisode 3 :

Marché du médicament, l’économie sur ordonnance 3/3 : Pharmaciens : commerçants ou nouveaux médecins ?

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Aux premières loges de la pénurie de médicaments, les pharmaciens voient leurs missions s’élargir chaque année. Face aux déserts médicaux et à des médecins surmenés, la profession se transforme en relais de santé supplémentaire, une mutation qui pose question.

Avec Anne Buttard Maîtresse de conférences en économie de la santé à l’Université de Bourgogne, chercheure au LEDi (Laboratoire d’Economie de Dijon) et chercheure associée au CREGO (Centre de Recherche en Gestion des Organisations)

Grégory Reyes Maître de conférences en sciences de gestion à l’Université de Poitiers, directeur adjoint du laboratoire CEREGE (Centre de Recherche en Gestion)

Mardi 21 novembre, des milliers de pharmaciens ont manifesté dans toute la France, à l’appel de l’intersyndicale de la profession. Perte d’attractivité du métier, manque de personnel, inflation… L’avenir du réseau officinal inquiète les pharmaciens, qui font face à de fortes difficultés de recrutement et de pérennisation de leurs commerces.

Alors que les officines sont aux premières loges de la pénurie de médicaments, les pharmaciens voient leurs missions s’élargir de plus en plus chaque année - et ce d’autant plus depuis la crise sanitaire. Comme le souligne Grégory Reyes, "avec la crise sanitaire, les pouvoirs publics ont bien eu conscience que le pharmacien était quelqu’un qui était présent, un vrai acteur de santé de proximité. (…) Donc, on décharge un petit peu le médecin généraliste, et on va confier au pharmacien davantage de missions de santé".

De la vaccination aux tests bactériologiques, le gouvernement décloisonne les métiers du soin et vient encore renforcer le caractère polyvalent du métier de pharmacien d’officine. À la fois chef d’entreprise, professionnel de santé et soignant de proximité, le pharmacien doit jongler entre des prérogatives parfois contradictoires, qui lui sont à la fois source de reconnaissance et de charge de travail supplémentaire. "Le pharmacien doit d’un côté développer de nouvelles stratégies pour pouvoir s’approvisionner correctement, gérer une officine confrontée à des tensions et des difficultés économiques. Donc, il a tout un travail qui échappe un petit peu à sa qualité d’expert du médicament. Et en même temps, il doit trouver du temps pour s’impliquer dans de nouvelles missions", analyse Anne Buttard.

Cette logique de renforcement de la coordination entre professionnels de santé, pilotée par le gouvernement, a certes pour ambition de mutualiser les compétences du secteur, mais intervient surtout en l’état pour pallier les dysfonctionnements du système de santé français. Alors que le réseau d’officines français garantit encore un relatif bon maillage du territoire, les 20 000 croix vertes apparaissent de plus en plus comme des relais de santé supplémentaires, permettant de compenser les déserts médicaux, de décharger les médecins surmenés et de désemplir les hôpitaux. L’absence de réflexion globale concernant les nouveaux liens entre pharmaciens et autres professionnels de santé suscite de plus des inquiétudes ; c’est pourquoi la crise du réseau officinal et les mutations du métier de pharmacien interrogent sur les perspectives du système de santé dans son ensemble.

À lire aussi : La pharmacie, une science du profit ?

Pour aller plus loin

Grégory Reyes : "La complexité du métier de pharmacien titulaire d’officine", @GRH (éd. Association de Gestion des Ressources Humaines, 2022)

Anne Buttard, Florent Macé, Laëtitia Morvan et Christine Peyron : "Pharmaciens et coordination des soins primaires en France : quels enjeux ?", Journal de Gestion et d’Économie de la Santé, 2019

Références sonores

Lecture d’un passage de Madame Bovary, de Gustave Flaubert

Archive INA : Manifestation devant un Leclerc à Montaigu, France 3, 30 novembre 1984

Sketch de Sylvie Joly, "La pharmacienne"

Eric Myon, secrétaire général de l’Union Nationale des Pharmaciens, France Inter, 1er septembre 2023

Extrait du film Adieu Berthe, de Bruno Podalydès, coécrit avec Denis Podalydès, sorti en 2012

"Indre-et-Loire : une pharmacienne vend son officine un euro", France 2, 23 septembre 2023

"Pharmacies sans repreneur : une officine est vendue pour un euro", France 2, 30 novembre 2019

Références musicales

Le joli pharmacien de Jean Sablon

Blues euphorisant de Philippe Chatel

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Annexe

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1 – Le chiffre d’affaires global des firmes pharmaceutiques

Selon le rapport "Pharmaceutical Industry Outlook 2023-2027" de GlobalData, le chiffre d’affaires des firmes pharmaceutiques nord-américaines, européennes et mondiales en 2022 est le suivant :

Nord-Amérique : 606,5 milliards de dollars

Europe : 346,4 milliards de dollars

Monde : 1 291,9 milliards de dollars

Les firmes pharmaceutiques nord-américaines représentent donc environ 46,6 % du marché mondial, tandis que les firmes européennes représentent environ 26,7 %.

Les cinq principales firmes pharmaceutiques nord-américaines en termes de chiffre d’affaires en 2022 sont :

Pfizer : 81,3 milliards de dollars

Johnson & Johnson : 77,8 milliards de dollars

AbbVie : 58,7 milliards de dollars

Merck & Co : 52,4 milliards de dollars

Bristol Myers Squibb : 47,9 milliards de dollars

Les cinq principales firmes pharmaceutiques européennes en termes de chiffre d’affaires en 2022 sont :

Novartis : 57,4 milliards de dollars

Roche : 52,9 milliards de dollars

Sanofi : 37,8 milliards de dollars

AstraZeneca : 36,9 milliards de dollars

GSK : 33,9 milliards de dollars

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La production pharmaceutique chinoise.

Selon les données du cabinet d’analyse Frost & Sullivan, le chiffre d’affaires des firmes pharmaceutiques chinoises a atteint 132 milliards de dollars en 2022, soit une croissance de 12 % par rapport à 2021. Ce chiffre fait de la Chine le deuxième marché pharmaceutique mondial, derrière les États-Unis.

La croissance du marché pharmaceutique chinois est tirée par plusieurs facteurs, notamment :

L’augmentation de la population vieillissante, qui entraîne une augmentation des besoins en médicaments ;

L’élargissement de la couverture santé, qui permet à un plus grand nombre de personnes d’accéder aux médicaments ;

L’innovation, avec le développement de nouveaux médicaments, notamment dans les domaines de l’oncologie, des maladies cardiovasculaires et des maladies infectieuses.

Les principales firmes pharmaceutiques chinoises sont :

Sinopharm

Zhejiang Huahai Pharmaceutical

Shanghai Pharmaceuticals Group

Jiangsu Hengrui Medicine

China Resources Sanjiu Pharmaceutical

Ces firmes sont actives dans une large gamme de domaines, notamment les médicaments génériques, les médicaments biosimilaires, les médicaments innovants et les produits de santé grand public.

La Chine est en train de devenir un acteur majeur du marché pharmaceutique mondial. Les firmes pharmaceutiques chinoises sont en train d’investir massivement dans la recherche et développement, afin de développer leurs propres médicaments innovants.

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La production pharmaceutique de l’Inde

D’après le site web du gouvernement indien Invest India, le chiffre d’affaires annuel total de l’industrie pharmaceutique indienne au cours de l’exercice 2021-22 (du 1er avril 2021 au 31 mars 2022) était de 42,34 milliards de dollars. Ce chiffre représente une augmentation de 11,3 % par rapport à l’exercice précédent.

Les exportations de médicaments et de produits pharmaceutiques indiens se sont élevées à 24,6 milliards de dollars en 2021-22, soit une augmentation de 8,4 % par rapport à l’exercice précédent. L’Inde est le deuxième exportateur de produits pharmaceutiques au monde, après les États-Unis.

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La production pharmaceutique du Japon

Selon le rapport annuel de l’Association des industries pharmaceutiques du Japon (JPIA), le chiffre d’affaires de l’industrie pharmaceutique japonaise a atteint 9,1 billions de yens (82,6 milliards d’euros) en 2022, en hausse de 9,5 % par rapport à 2021. Le bénéfice net a également augmenté de 11,2 % pour atteindre 1,2 billion de yens (10,9 milliards d’euros).

Les exportations de médicaments du Japon ont atteint 2,8 billions de yens (25,4 milliards d’euros) en 2022, en hausse de 13,9 % par rapport à 2021. Les États-Unis étaient le principal marché d’exportation, avec des exportations de 1,2 billion de yens (10,9 milliards d’euros), suivis de la Chine (700 milliards de yens, 6,3 milliards d’euros) et de l’Europe (500 milliards de yens, 4,6 milliards d’euros).

Bénéfice net 1,2 billion de yens (10,9 milliards d’euros)

Exportations 2,8 billions de yens (25,4 milliards d’euros)

Principaux marchés d’exportation États-Unis, Chine, Europe

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Remarquons que le marché pharmaceutique mondial est en croissance constante. En effet, il devrait atteindre 1 550,3 milliards de dollars d’ici 2027. Cette croissance est notamment due au vieillissement de la population mondiale, à l’augmentation des maladies chroniques et aux progrès de la recherche et développement pharmaceutique.

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2 – Le chiffre d’affaires de vente des vaccins anti covid en 2021 et 2022 pour les firmes pharmaceutiques. Une injection massive de milliards de dollars dans la poche des actionnaires.

Ventes mondiales

Les ventes mondiales de vaccins anti-Covid-19 ont atteint 128,6 milliards de dollars en 2021, et 132,3 milliards de dollars en 2022. Ces ventes sont dominées par les firmes occidentales, qui représentent plus de 95 % du marché.

Voici une autre source statistique pour les firmes occidentales :

Le chiffre d’affaires mondial des ventes de vaccins anti-Covid a atteint 82,5 milliards de dollars. Ce chiffre a été porté à 120,5 milliards de dollars en 2022, soit une augmentation de 43 %.

Les principaux fabricants de vaccins anti-Covid sont Pfizer-BioNTech, Moderna et AstraZeneca. Pfizer- BioNTech a été le leader du marché en 2021 et 2022, avec un chiffre d’affaires de 37 milliards de dollars en 2021 et de 38 milliards de dollars en 2022. Moderna a suivi avec un chiffre d’affaires de 19 milliards de dollars en 2021 et de 18 milliards de dollars en 2022. AstraZeneca a enregistré un chiffre d’affaires de 16 milliards de dollars en 2021 et de 15 milliards de dollars en 2022.

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Au niveau de l’union européenne.

En Europe, le chiffre d’affaires des ventes de vaccins anti-Covid a atteint 41 milliards de dollars en 2021 et 53 milliards de dollars en 2022, soit une augmentation de 32 %.

Pfizer-BioNTech a été le leader du marché en Europe en 2021 et 2022, avec un chiffre d’affaires de 20 milliards de dollars en 2021 et de 21 milliards de dollars en 2022. Moderna a suivi avec un chiffre d’affaires de 10 milliards de dollars en 2021 et de 9 milliards de dollars en 2022. AstraZeneca a enregistré un chiffre d’affaires de 9 milliards de dollars en 2021 et de 8 milliards de dollars en 2022.

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3 – Les profits réalisés par l’industrie pharmaceutique

Selon les données de la Fédération internationale de l’industrie pharmaceutique (FIP), le chiffre d’affaires mondial du médicament a atteint 1 023 milliards de dollars en 2022, en hausse de 10,6 % par rapport à 2021. Ce chiffre record est principalement dû à la poursuite de la pandémie de COVID-19, qui a entraîné une forte demande de vaccins, de traitements et de tests.

En ce qui concerne les profits, la FIP ne publie pas de données globales. Cependant, les résultats financiers des principales entreprises pharmaceutiques mondiales donnent une indication de l’ampleur des profits réalisés par le secteur.

Ainsi, Pfizer a enregistré un bénéfice net de 32,8 milliards de dollars en 2022, contre 8,1 milliards de dollars en 2021. Moderna a quant à elle réalisé un bénéfice net de 17,7 milliards de dollars, contre 1,9 milliard de dollars en 2021. Johnson & Johnson a également enregistré une forte hausse de ses bénéfices, passant de 22,7 milliards de dollars en 2021 à 35,3 milliards de dollars en 2022.

En France, le chiffre d’affaires du médicament a atteint 42,3 milliards d’euros en 2022, en hausse de 13,9 % par rapport à 2021. Le bénéfice net des entreprises pharmaceutiques françaises a également augmenté, passant de 6,3 milliards d’euros en 2021 à 6,7 milliards d’euros en 2022.

Au total, il est donc possible d’estimer que les profits réalisés par l’industrie pharmaceutique mondiale en 2022 ont atteint plusieurs centaines de milliards de dollars. Cette hausse des profits est principalement due à la pandémie de COVID-19, mais elle s’inscrit également dans un contexte plus général de hausse des prix des médicaments.

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Hervé Debonrivage


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