Nicolas Pereira, ce syndicaliste pourchassé pour avoir révélé une garden-party de son entreprise

vendredi 8 décembre 2023.
 

Ce vendredi 24 novembre, un rassemblement de soutien à Nicolas Pereira, secrétaire de l’UL CGT de Roissy et salarié de Transdev, s’est organisé devant le siège de l’entreprise à Roissy. Ce dernier est convoqué en vue d’un licenciement. L’objet de l’accusation ? Avoir révélé l’existence d’une garden-party organisée par la directrice de Transdev Aero piste, en compagnie de quelques salariés triés sur le volet, alors qu’elle bloque depuis plusieurs mois toute discussion.

Plusieurs centaines de militants syndicaux et d’insoumis, dont le député LFI Arnaud Le Gall, étaient présents au rassemblement pour soutenir le syndicaliste et dénoncer la criminalisation de l’action syndicale qui s’accélère partout dans le pays. Les instances internationales, comme l’ONU en juin 2023, alertent sur la répression toujours plus inquiétante en France contre les mouvements sociaux et écologistes.

En parallèle, les groupuscules violents d’extrême droite, quant à eux, paradent, tabassent, et tuent, forts du silence complice et coupable des autorités. A Lyon, ces groupes ont toujours leurs locaux et agressent les gens sans jamais être interpellés. Un deux poids de mesure qui rappellent les heures les plus sombres de notre histoire. Notre article.

« Ceux qui sont attaqués aujourd’hui, ce sont tous ceux qui relèvent la tête » Nicolas Pereira

La force du collectif, la conviction de porter un combat plus grand que soi, pour le bien de tous les travailleurs et toutes les travailleuses. Voilà ce qui illumine Nicolas Pereira lorsqu’il prend la parole avec des acclamations nourries.

Ce délégué syndical de l’union locale de la Confédération générale du travail est convoqué par la direction de Transdev. Elle le menace de licenciement pour avoir révélé des garden-party fastueuses payées par l’entreprise aux salariés qui acceptent de ne pas faire de vagues. Des découvertes scandaleuses dans un contexte de grève depuis 6 semaines pour la hausse des salaires. En effet, la direction s’acharne à expliquer qu’il n’y a pas d’argent pour des augmentations. Mais festoie dans le champagne.

Plusieurs centaines de militants syndicaux et d’insoumis, dont le député LFI Arnaud Le Gall, étaient présents au rassemblement pour soutenir le syndicaliste et dénoncer la criminalisation de l’action syndicale qui s’accélère partout dans le pays.

Répression à Transdev, symptôme de la dérive autoritaire du capitalisme ultra libéral

Depuis le début de l’année, on compte plus de 1 000 attaques contre des militants syndicaux. Suite aux manifestations contre la réforme des retraites, le plus grand mouvement social du 21ème siècle en France, une répression aveugle s’abat partout, au mépris de la constitution qui garantit la liberté syndicale. C’était le cas, déjà, de Sébastien Menesplier en septembre, à qui on reproche des coupures de courant ciblées contre les puissants qui organisent le démantèlement de la protection sociale française.

Sur le front de la lutte écologique, la loi anti-séparatisme est utilisée pour couper les subventions aux associations, Darmanin tente, en vain, de dissoudre l’espoir et la résistance des défenseurs du vivant en s’attaquant au Soulèvement de la Terre.

Procès pour les désobéissants mais impunité pour les violents ? Les véritables séparatistes, les groupuscules néo-nazis, racistes, identitaires, eux, en revanche passent bien souvent sous les radars.

Le 11 novembre, à Lyon, des fascistes attaque une conférence du collectif Palestine 69. La police tarde à arriver, puis commence par menotter les membres du collectif, les victimes donc. Résultat, les violents s’enfuient et une seule personne sera finalement interpellée par la police « porteuse d’une batte de baseball en bois, d’un poing américain, d’un protège-dents et de deux serflex ». Depuis des années, la France insoumise demande la fermeture des locaux de l’extrême droite à Lyon, Gérald Darmanin n’en a rien fait. Une demande réitérée après l’agression.

Au contraire, c’est le groupe antifasciste de Lyon et de ses environs (GALE) qui avait été dissous deux jours plus tôt. Alors qu’elles sont, bien souvent, le premier et finalement unique rempart, les associations anti-fascistes, elles, sont visées par des procédures judiciaires et administratives.

Ce genre d’épisode témoigne de l’impunité qui s’installe peu à peu pour ces individus qui constituent pourtant aujourd’hui, des dires mêmes des services de renseignement, le « péril émergent » pour la sécurité publique.

Le mouvement des Gilets Jaunes a fait voler en éclat l’écran de fumée

L’oligarchie ultra libérale, rassemblée autour d’Emmanuel Macron et de son gouvernement, n’a plus aucune base sociale, plus aucun soutien populaire. La destruction des espaces de vies, des services publics, la paupérisation accélérée ont rompu les derniers liens du peuple avec l’élite financière et patronale.

Face à la masse des citoyens qui rêvent qu’ils dégagent tous, ce pouvoir ne tient que par la force de ses forces de polices, par les peines de prison, la pression des amendes. Et quand cela ne suffit toujours pas, comme ce fut le cas lors des révoltes urbaines du mois de juillet, des milices fascistes sortent pour participer au maintien de l’ordre, c’est-à-dire en violentant des gens dans la rue.

La bourgeoisie choisit toujours de protéger ses privilèges. Si elle peut le faire par l’assentiment, le consentement du reste de la population, tant mieux. Mais si cela doit passer par une fascisation d’une partie qui servira à mater les résistances, c’est pour elle le prix à payer pour protéger sa domination économique et politique.

Par Ulysse


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message