Coup d’état militaire au Gabon contre une marionnette dictatoriale

mercredi 13 septembre 2023.
 

Au Gabon, la France doit rester en retrait et ses militaires ne doivent pas intervenir

France, pétrole, argent, pouvoir : le destin de la famille Bongo

Le Gabon, victime de quarante ans de pillages (2009)

Omar Bongo, Elf et la France : le pacte de corruption

Le Gabon a droit à des élections honnêtes ! (Jean-Luc Mélenchon, 2016)

Gabon libre et démocratique ! (Jean-Luc Mélenchon,2019)

1) Mélenchon accuse Macron d’avoir "compromis" la France

Jean-Luc Mélenchon sur Twitter

« Aucune alerte n’aura été entendue.

À présent, le Gabon n’a pu se débarrasser de sa marionnette présidentielle que par une intervention de ses militaires.

Macron aura, encore une fois, compromis la France dans un soutien jusqu’au bout à l’insupportable.

Les Africains tournent la page. »

2) Putsch au Gabon : la fin d’une dynastie sans partage (Libération)

Le coup d’Etat militaire de ce mercredi 30 août pourrait voir se terminer le règne du clan Bongo qui a duré, avec Ali et son père Omar, plus de cinquante ans. Charge au nouveau pouvoir d’éviter les mêmes dérives.

« En Afrique, le pouvoir, ça se prend et ça ne se rend pas. » Omar Bongo nous a laissé quantité de petites phrases révélatrices, en plus d’un fameux lapsus déclamé du perron de l’Elysée : « Dans l’économie gabonaise, la France occupe une place préoccupante. Pardon, je voulais dire prépondérante. » Installé au pouvoir par la France, il aura régné sur le Gabon quarante-deux ans, avant d’y installer tout naturellement son fils, Ali Bongo, il y a quatorze ans.

Le coup d’Etat militaire à Libreville, ce mercredi 30 août, pourrait donc mettre fin à près de cinquante-six ans de règne sans partage d’une dynastie familiale sur un pays très riche en minéraux et hydrocarbures, qui était loin d’en faire profiter équitablement tous ses citoyens, dont la plupart n’ont pas l’eau courante. Ceux appartenant à la famille Bongo, par contre, n’ont pas trop à se plaindre. La justice française a saisi jusqu’à aujourd’hui plus de 28 biens immobiliers de luxe en France qu’elle soupçonne d’avoir été achetés par les Bongo grâce aux flots d’argent de la corruption menée par les majors du pétrole, y compris Total. Il serait donc étrange de s’étonner des scènes de liesse de la population gabonaise à la vue des militaires prenant le pouvoir, et Paris savait sans doute depuis longtemps à quoi s’en tenir.

Après les élections de 2016, déjà, le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault constatait sobrement que « l’examen des recours n’[avait] pas permis de lever tous les doutes » sur la réélection d’Ali Bongo. Paris a perdu au Gabon beaucoup de son influence. Le premier partenaire commercial du pays aujourd’hui est la Chine, et si la France y reste une invitée de marque, elle a peut-être eu tort de se croire chez elle. On lui saura gré d’y avoir exporté, peut-être par inadvertance, ses valeurs démocratiques. Reste à savoir si le pouvoir qui se mettra en place en retiendra des leçons de liberté et d’égalité, ou seulement celles d’une hypocrisie qui aura duré plus de cinquante ans.


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