On ne peut continuer comme si de rien n’était, alors que notre pays brûle et que notre avenir est ruiné. » Le 6 août, l’épreuve reine de l’édition 2023 des championnats du monde de cyclisme sur route a été neutralisée par des manifestants pour le climat. Une irruption inattendue qui rappelle celles des militants de Dernière Rénovation, en 2022, sur le Tour de France.

Partis d’Édimbourg dans la matinée, les coureurs roulaient en direction de Glasgow. Au 79ᵉ kilomètre, alors que l’échappée comptait six minutes d’avance, des activistes ont stoppé net le petit groupe… bientôt rejoint par le peloton. En pleine campagne, tous les athlètes ont ainsi été contraints de poser pied à terre, pendant près d’une heure.

Une fois l’évacuation terminée, les forces de police écossaises ont déclaré avoir interpellé cinq personnes. Sur Twitter, le groupe écologiste « This is Rigged » s’est empressé de revendiquer l’action de désobéissance civile. Leur revendication est simple : l’arrêt de l’exploration des hydrocarbures au Royaume-Uni.

Le 31 juillet, le gouvernement britannique a promis d’accorder des « centaines » de nouvelles licences d’exploration et d’exploitation pétrolières et gazières, en mer du Nord. Présenté comme un eldorado vers l’indépendance énergétique, ce projet serait catastrophique pour le climat, dénonçaient auprès de Reporterre les Amis de la Terre.

Les militants ont choisi de s’en prendre à cette compétition sportive pour dénoncer la présence d’entreprises polluantes, telles que Shell et Ineos. Pour Cat, 21 ans, autoriser ce géant britannique de la pétrochimie à parrainer une équipe « est une honte et une insulte à la fois à la communauté cycliste et au peuple écossais ». D’autant que la course du jour passait autour des Campsie Fells, une chaîne de montagne « engloutie le mois dernier par des incendies de forêt ».