Fonte des glaciers : peur sur les vallées

mercredi 20 septembre 2023.
 

Le phénomène porte un nom qui évoque davantage le Père Noël est une ordure que le dérèglement climatique sauf qu’il donne beaucoup moins envie de rire. Il est même carrément effrayant. Le Glof (Glacial Lake Outburst Flood) signifie « vidange brutale de lac glaciaire ». Dit comme ça, cela paraît technique et lointain. En réalité, le Glof menace 15 millions de personnes dans le monde, dont plus de la moitié en Chine, au Pakistan, en Inde et au Pérou. La France qui, entre Alpes et Pyrénées, compte un grand nombre de massifs montagneux, n’est pas épargnée. Certains glaciers y sont scrutés à la loupe par les scientifiques, très attentifs aux nouveaux risques glaciaires dus au réchauffement. La fonte progressive des glaces entraîne en effet la formation de poches d’eau qui, en cas de rupture, peuvent libérer soudainement des dizaines de milliers de mètres cubes d’eau ou une avalanche de séracs. Et provoquer une véritable catastrophe humaine, économique et écologique.

Notre reporter a voulu suivre le travail des scientifiques au plus près du terrain. En Haute-Savoie, elle a grimpé jusqu’à 1700 mètres d’altitude pour observer le lac formé au pied du glacier des Bossons, avant d’accompagner une expédition scientifique en hélicoptère jusqu’au glacier de Tête-Rousse, à 3200 mètres d’altitude, sur une voie d’ascension du mont Blanc. Ce même glacier qui, en 1892 avait déchargé d’un coup environ 100 000 mètres cubes d’eau, emportant 175 personnes dans son sillage. Depuis, non seulement la vallée s’est peuplée, mais le réchauffement surmultiplie les risques. Selon les dernières simulations, 75 % des glaciers des Alpes françaises pourraient avoir disparu vers 2050 en raison du dérèglement climatique, c’est énorme. Cette menace réclame une surveillance constante et donc des moyens humains, scientifiques et financiers. Mais surtout elle prouve à quel point il est urgent et vital, on peut même dire non négociable, de réduire au strict minimum nos émissions de gaz à effet de serre. Car, au-delà d’un certain seuil, il sera trop tard pour réagir.

Avis de Alexandra Schwartzbrod


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