Madame, Monsieur,

Nous sommes à quelques jours d’un dénouement salutaire et décisif pour le vivant, dans le bras de fer judiciaire qui oppose POLLINIS et 4 ONG au lobby des pesticides Phyteis, et à l’État français, pour stopper l’effondrement de la biodiversité.

Jeudi 1er juin, lors de l’audience du procès « Justice pour le vivant » au Tribunal administratif de Paris, la rapporteure publique a appelé les juges à reconnaître la responsabilité de l’État français dans l’extinction généralisée de la faune sauvage…

… et à le condamner à agir dans un délai d’un an contre les pesticides qui déciment massivement le vivant (1).

Le jugement final, attendu jeudi 15 juin, vient d’être finalement repoussé, à une date encore inconnue…

… mais la victoire n’a jamais été aussi proche !

Ce que nous pouvons obtenir en votre nom est historique :

>> La réparation du préjudice écologique causé par des décennies d’agriculture intensive financées par l’argent public (2), et par la complaisance de nos représentants politiques avec les immenses majors de l’industrie des pesticides (3) ;

>> Et la révision des protocoles d’homologation des pesticides qui autorisent actuellement les multinationales à commercialiser des produits dont les effets dévastateurs sur les abeilles et la biodiversité ne sont pas réellement testés.

Une opportunité sans précédent, qui pourrait stopper net la mise sur le marché des substances pesticides responsables de l’extinction en cours des insectes pollinisateurs…

… que les milliers de citoyens engagés à nos côtés, pour protéger les pollinisateurs et le vivant des pesticides qui les déciment, ont rendu possible !

Alors que de nouvelles études scientifiques mettent en lumière l’ampleur vertigineuse des ravages des pesticides sur la biodiversité et le niveau de contamination généralisée de notre environnement…

… le travail de POLLINIS pour défendre une agriculture respectueuse des écosystèmes est plus que jamais indispensable !

>> le 7 juin, une méta-analyse de plus de 50 études publiées entre 1990 et 2018 a révélé l’extermination généralisée de l’abondance et de la diversité de la précieuse biodiversité des sols sous l’impact des pesticides (4)…

>> le 15 mai, une étude de données provenant de plus 20 000 sites répartis dans 28 pays européens a démontré la responsabilité directe et principale des pesticides et des pratiques agricoles dans la disparition dramatique de 800 millions d’oiseaux des champs ces 40 dernières années (5)…

>> le 12 mai, des chercheurs ont montré que 98 % des sols français (cultures, prairies permanentes, forêts, etc.) étaient contaminés par au moins une substance pesticide (6)…

Il y a urgence à agir pour empêcher le système agro-industriel de précipiter l’extinction de la biodiversité !

Grâce au généreux soutien des citoyens convaincus de la nécessité de se battre pour la survie des abeilles et des pollinisateurs, POLLINIS a multiplié les initiatives en votre nom.

Pour obtenir la fin des pesticides tueurs d’abeilles, notre petite équipe a attaqué en justice la prolongation illégale du boscalid, un dangereux fongicide SDHI qui cible un mécanisme de respiration cellulaire commun à l’ensemble du monde vivant (7) ; obtenu du Conseil d’État la fin définitive des pesticides néonicotinoïdes, ainsi que la reconnaissance de l’illégalité de toutes les dérogations scandaleuses précédemment accordées par le ministère de l’Agriculture ; et porté la voix d’un million de citoyens signataires de l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) « Save Bees and Farmers » auprès des représentants de la Commission européenne pour obtenir la réduction de 80 % des pesticides en Europe d’ici 2030.

Pour empêcher les lobbys d’obtenir à marche forcée la dérégulation des nouvelles techniques d’ingénierie génétique, dans l’unique but de perpétuer encore un système agricole industriel destructeur du vivant, POLLINIS a alerté le vice-président de la Commission européenne sur les dangers des nouveaux OGM, et démonté point par point le lobbying intensif des firmes agrochimiques, aux côtés de 349 organisations de défense du vivant.

Et pour renforcer les politiques de conservation des précieuses populations sauvages d’abeilles mellifères en France et en Europe, POLLINIS a poursuivi ses programmes de recherche sur le terrain, pour identifier des colonies sauvages dans les espaces protégés, et étudier leur capacité de survie sans intervention de l’homme.