Régimes spéciaux, droitisation du PS, traité de Lisbonne : Résolution prise par l’Assemblée Générale nationale de Forces Militantes (courant socialiste animé par Marc Dolez)

jeudi 18 octobre 2007.
 

Réunis en assemblée générale le 6 octobre 2007, les militants de Forces Militantes ont, après examen de la situation politique, arrêté les orientations suivantes.

1) Cinq mois après la victoire de la droite à l’élection présidentielle, la gravité de la situation exige d’abord l’unité et la mobilisation les plus larges pour résister à la démolition programmée du pacte social et républicain, hérité de la Libération.

La « réforme » des régimes dits spéciaux n’étant que la première d’une longue série contraire aux intérêts de tous les salariés, c’est l’avenir même de notre système de Sécurité Sociale, menacé de privatisation, qui est remis en cause.

C’est pourquoi Forces Militantes appelle à participer massivement à la journée de grève et d’actions du jeudi 18 octobre, décidée par les organisations syndicales.

2) L’ampleur de l’offensive de la droite exige aussi que l’ensemble des forces de gauche et notamment le Parti Socialiste s’opposent frontalement et sans concession, alors que ce dernier cache mal son impuissance à défendre une autre logique clairement de gauche, que cela soit sur les retraites ou l’université.

Face à l’hyper présidentialisation du régime, Forces Militantes demande avec insistance que, dans le débat sur la révision de la constitution, les socialistes affirment leur volonté de rompre avec les institutions de la Vème République pour établir une République parlementaire, laïque et sociale, plutôt que de s’engager dans de confuses négociations sur la majorité des 3/5 à trouver au Congrès du Parlement.

3) Cinq mois après une nouvelle et sévère défaite, au lieu d’en tirer toutes les leçons, le Parti Socialiste s’enlise déjà dans de sombres manœuvres d’appareil, dans la perspective de son prochain congrès.

En réalité, au-delà de ces manœuvres qui se situent à des années-lumière des préoccupations quotidiennes et concrètes des Français, s’affiche de plus en plus clairement la volonté d’accompagner l’économie de marché et de s’aligner sur une social-démocratie européenne, elle-même pourtant en désarroi idéologique.

Pour Forces Militantes, la reconstruction d’une gauche digne de ce nom suppose en préalable l’analyse sans complaisance d’une élection qui paraissait imperdable. Si la droite a gagné, c’est surtout la gauche qui a perdu, faute d’avoir porté un véritable projet de transformation sociale.

Rénovation ne saurait signifier droitisation et renoncement, modernisation signifier abandon de nos valeurs fondamentales.

Cette dérive est mortifère pour le Parti Socialiste.

Dans la fidélité à ses engagements antérieurs, Forces Militantes appelle tous les militants socialistes, indéfectiblement attachés à leur idéal, à se mobiliser pour empêcher la liquidation de leur Parti.

Car être socialiste en 2007, c’est toujours refuser le capitalisme comme horizon indépassable et vouloir un autre mode d’organisation sociale, c’est porter un projet de société, fidèle aux idéaux de la gauche et aux valeurs de la République, adapté aux évolutions économiques et sociales de notre temps.

4) Refusant tout compromis avec la droite, Forces Militantes demande que la stratégie d’union de la gauche soit clairement réaffirmée à l’occasion des prochaines élections municipales, par la constitution dès le 1er tour de listes de rassemblement de toute la gauche, à l’exclusion de toute alliance avec la droite et en particulier avec le Modem au premier comme au second tour.

5) Aujourd’hui la reconstruction de la gauche suppose aussi une nouvelle synthèse politique pour intégrer le meilleur de la tradition du mouvement ouvrier et des combats républicains avec les nouvelles problématiques de contestation du capitalisme, la question écologique étant indissociable de la question sociale. Cela induit un travail idéologique de grande ampleur.

Dans cette perspective, Forces Militantes porte une appréciation positive sur les réflexions et travaux menés notamment par « Gauche Avenir » et « Maintenant à Gauche » qui rassemblent des militants venus d’horizons différents. Dans cette perspective aussi, tout comme « Pour la République Sociale » (PRS) et de nombreux militants socialistes, Forces Militantes considère que la question de l’émergence d’une nouvelle force politique à gauche est désormais posée.

Forces Militantes entend participer activement à ces travaux et réflexions et, le cas échéant, s’associer aux initiatives qui en découleront.

6) Forces Militantes réaffirme enfin son opposition au nouveau traité européen qui reprend l’essentiel de la « constitution européenne », rejetée par le vote du 29 Mai 2005, et que le président de la République veut faire ratifier par la voie parlementaire.

Avec toutes les forces de gauche qui ont assuré la victoire du Non, Forces Militantes refuse que la démocratie et la volonté populaire soient bafouées et exige un nouveau référendum. Cela met en évidence l’urgence d’une véritable alternative citoyenne visant à l’élaboration d’un projet européen à vocation internationaliste.


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