Dominique Strauss Kahn, FMI et "fierté des socialistes"

mardi 2 octobre 2007.
 

Selon le journal "Le Monde", la LCR aurait été la seule voix discordante à propos de l’élection de Dominique Strauss kahn à la tête du FMI. Au contraire les socialistes se seraient tous "montrés fiers" de cette élection selon les termes terriblement nunuches attribués au Premier Secrétaire François Hollande. "Le Monde " prend comme d’habitude ses désirs pour des réalités chaque fois qu’il s’agit de dessiner le paysage de la gauche : un PS social libéral raisonnable d’un côté, une gauche de protestation atrabilaire de l’autre. Il en va bien autrement. Pour ma part, je ne suis pas "fier" de ce résultat. Je l’ai expliqué sur de nombreux médias audio visuels. Je ne suis pas le seul dans ce cas. Voici mes raisons d’inviter mes camarades à davantage de modération.

L’élection de Dominique Strauss Kahn est une aventure personnelle au sens littéral du terme. En effet, aucun socialiste en particulier, aucune instance du parti, du PSE ou de l’Internationale Socialiste ne lui a jamais demandé de se présenter à ce poste. Preuve : le parti ne prendra pas de cotisation sur l’indemnité de 295 000 euros ni sur les 75000 euros d’allocation forfaitaire pour frais que va percevoir le nouveau directeur du FMi si l’on en croit le même journal "Le Monde" qui fait sur ce sujet un encadré à remarquer. Preuve décisive : toute indemnité versée à un socialiste est immédiatement soumise à cotisation.

Sa candidature n’a pas non plus de signification politique dans la mesure où elle a été imaginée par le premier ministre luxembourgeois de droite, soutenue par l’Union européenne à majorité de droite et appuyée par le président de droite de notre pays.

Enfin elle n’a pas de signification du point de vue d’un éventuel rapport de force planétaire car elle correspond à un arrangement "ne varietur" entre USA et européen qui attribue cette direction à un européen en échange de leurs votes en faveur d’un étasunien à la tête de la banque mondiale. Cet arrangement garantissait donc de ce seul fait sa nomination compte tenu des pouvoirs de vote des grands pays qui dirigent le FMI. Ainsi les pays membres du FMI n’ont donc pas du tout voté socialiste en la circonstance comme on finirait par le croire en lisant certains articles et en entendant certains commentaires des dirigeants socialistes.

Dés lors au lieu d’applaudir béatement et sans réfléchir plus avant, ces dirigeants socialistes auraient été mieux inspirés de rappeler la place de chacun dorénavant et de mettre ainsi la situation au clair politiquement. Je vais le faire à leur place.

Nous souhaitons bonne chance à Dominique Strauss kahn à titre personnel parce que nous le connaissons et que nous avons de bonnes raisons de l’estimer. Ceci dit, les socialistes ne sont nullement engagés par ce qu’il à la tête du FMI. Ni par rien de ce qui se décidera dans une institution qui pour l’instant n’a fait que le malheur des peuples qui lui sont tombés sous la main comme l’ont dénoncé sans trève tous les textes socialistes, dans toutes les circonstances, au cours des trente dernières années.

Là dessus on me demande si je ne crois pas qu’il peut "faire bouger les lignes" en faisant une place plus grande aux pays du sud. Je pense que la plupart de ceux qui disent cela ne se rendent pas compte qu’ils tiennent un propos terriblement occidentalo-centré. Etre un pays du sud n’implique aucune inflexion de la politique économique du FMI de ce seul fait. Nombre d’entre eux sont en effet dirigés par de purs libéraux, et même pire, si bien que leur présence dans la direction du FMi ne change strictement rien à la ligne politique appliquée avec férocité par cet organisme. La question n’est ni le nom du directeur ni la composition du tour de table mais quels objectifs et quelle politique est mise en oeuvre. Cette question est considérée comme hors sujet a cette heure.


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