12 arguments pour le rejet de la réforme Fillon-Balladur ( CGT)

jeudi 23 juin 2005.
 

INTRODUCTION : en appui à la mobilisation

FICHE 1 - Minimum de pension : une opération grossière de désinformation

FICHE 2 - Fonction publique : tromperie sur le minimum de pensions et les retraites incomplètes

FICHE 3 - Un projet qui est tout sauf équitable

FICHE 4 - Baisse du niveau de pension pour tous et amputation des retraites (salariés du secteur privé et retraités)

FICHE 4 bis- Baisse du niveau de pension pour tous et amputation des retraites (salariés du service public)

FICHE 5 - Adieu à la retraite à 60 ans - Bonjour les inégalités

FICHE 6 - Tous à 42 ans puis à 44 ans !

FICHE 7 - L’indexation sur les prix, loin d’être une garantie, est une machine à laminer les retraites

FICHE 8 - Le gouvernement n’a accepté aucune concession majeure

FICHE 9 - Course de lenteur et recul pour la reconnaissance des travaux pénibles

FICHE 10 - Une des réformes les plus dures d’Europe

FICHE 11 - Le MEDEF en embuscade : Menace sur les retraites complémentaires

FICHE 12 - La question cruciale du financement

En appui à la mobilisation

En bon publicitaire, le Premier Ministre accumule les formules à propos de sa réforme des retraites : « Juste », « sage », « équilibrée », « négociée », « équitable »... Il oublie tout simplement de donner la formule qui permettrait aux salariés de calculer leur future retraite ! Ce serait pourtant la condition du véritable débat démocratique que réclame la CGT.

Alors que Bernard Thibault proposait une confrontation publique sur un grand média, François Fillon, Jean-Pierre Raffarin et maintenant Jacques Chirac n’ont de cesse d’expliquer que « le débat social est terminé ». Il est sans doute plus facile pour le gouvernement de limiter la discussion à une Assemblée où la droite a la majorité que de débattre et de négocier avec les organisations syndicales.

Tous les éléments d’appréciation sont nécessaires aux salariés que nous appelons à la « mobilisation générale ». C’est l’objet de ce dossier qui tient compte de la nouvelle version du projet de loi adopté par le Conseil des Ministres du 28 mai1.

Le gouvernement multiplie les contrevérités dans une campagne de communication sans précédent. Il entretient sciemment la confusion sur trois questions principales :

 Il cherche à faire oublier que pour les salariés du privé une réforme de grande ampleur est enclenchée depuis 1993. Celle-ci est confirmée par François Fillon, prolongée jusqu’en 2020 et aggravée sur plusieurs points. En fait, nous avons une réforme « Fillon-Balladur » d’une extrême sévérité pour tous les salariés mais particulièrement pour ceux du privé. C’est l’égalité dans la régression.

 Le gouvernement suppose que les fortes baisses des pensions qu’il programme seront compensées par un allongement sans précédent de la durée d’activité. La durée moyenne validée est aujourd’hui d’environ 35 ans dans le secteur privé et 32,5 ans dans la Fonction publique. Peut-on penser que tout salarié travaillera 42 ans en 2020, condition pour toucher une retraite à taux plein ? Comme ce ne sera pas le cas, les pensions baisseront de manière importante. La réforme proposée est un marché de dupes.

 Le gouvernement prétend « garantir le pouvoir d’achat des retraites ». C’est une illusion car la seule indexation sur les prix ne permet pas aux retraites de suivre l’évolution des salaires qui, sur le moyen terme, est sensiblement plus favorable. Ainsi les retraités du privé ont-il déjà perdu 10 % de retraites depuis 1994 relativement aux salaires du fait de changement du mode d’indexation. Il y a donc tromperie.

Enjeux sociaux et enjeux financiers sont étroitement mêlés. Alors qu’il faudrait 90 milliards d’€ pour maintenir et améliorer les retraites sur la base des droits en vigueur avant la réforme de 1993, le gouvernement a fait le choix de rechercher des économies au lieu de trouver de nouvelles ressources.

Le gouvernement ne peut pas dire qu’ « il sauve le régime par répartition ». C’est tellement évident qu’il prévoit la possibilité de cumul d’un emploi avec la retraite. Ce sera le sort des salariés qui auront une toute petite pension et qui devront demain la compléter. Le gouvernement entend de plus développer une « épargne retraite » qui est l’amorce des fonds de pension. Cela montre bien que la retraite demain sera comme la « vignette bleue » de la Sécurité sociale. Elle ne couvrira qu’une partie des besoins.

Dans les jours qui viennent, au cœur de la mobilisation, nous pouvons gagner la bataille de l’opinion. C’est ce à quoi veut contribuer l’argumentaire en 12 points que nous vous adressons.

Jean-Christophe LE DUIGOU Secrétaire de la CGT Responsable du dossier Retraite


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