Film de science-fiction, réalisé dans la plus pure tradition étatsunienne, avec force effets spéciaux. Généralement, je ne suis pas très fan de ce genre de film, mais là, je dois reconnaître qu’il est très intéressant. C’est-à-dire qu’il s’agit plus précisément d’un film de science-fiction politico-économique, dont le héros principal est le capitalisme, dans toute sa laideur. Mais peut-il en être autrement, s’agissant du capitalisme ?

Le capitalisme y est donc formidablement campé. Le fil conducteur de ce film et ses outrances à gogo, propres à ce genre de film, décrivent pourtant une situation tout à fait plausible. Celle d’une énorme météorite, de 9 kilomètres de diamètre, se dirigeant tout droit vers la Terre et devant détruire de manière certaine toutes ses formes de vie, dont l’humanité, dès la collision.

Tout le suspense du film réside dans la capacité des humains à éviter ladite collision. Et c’est là qu’intervient toute l’imagination des capitalistes étatsuniens, forcément dirigeants de toutes les manœuvres contre la comète, bien qu’appel a été fait aux savants russes et chinois. Déviation de sa trajectoire, ou destruction en mille morceaux riches de minéraux, en vue de leur exploitation ultérieure ? L’allégorie contre le capitalisme est parfaite. Elle a de quoi faire frémir. Et pourtant, rapportée à la réalité d’aujourd’hui, l’allégorie décrit une situation bien moins complexe et surtout bien moins irréversible que ce que nous promet le dérèglement climatique.

Dans le film, les moyens de sauver l’humanité et tous les êtres vivants existent. Le choix à faire est simple. Bien plus que de lutter contre les effets du dérèglement climatique, dont une bonne partie engagent la responsabilité des capitalistes. Dans le film, aucun humain, aucun système économique, n’est responsable de l’existence de la comète et de sa funeste trajectoire. La différence entre la fiction et la réalité est donc considérable. Notre réalité est bien plus effrayante.