De retour de la fête de l’Huma : les journées parlementaires socialistes

jeudi 20 septembre 2007.
 

Je me suis ressourcé. La Fête de l’huma m’a fait cet effet là. Trois jours pleins. Je vous renvoie au récit qu’en donne le site de PRS. (www.pourlarepubliquesociale.org ) Une chose par-dessus tout a rechargé mes batteries, c’est l’ambiance de simplicité et de camaraderie avec les gens qui s’adressaient à moi. Sur le stand de PRS bien sur mais spectaculairement parmi les participants à la Fête en général. Le meeting commun de toute la gauche à l’Agora du PCF est un bon propulseur pour la gauche. Il rend possible bien des choses pour résister à Sarkozy. Celui qui s’est tenu au stand de PRS sur le thème de la force politique nouvelle est son complément évident. Voyez cela sur le site de PRS vous serez impressionnés par la force et la clarté des propos tenus à ce sujet. Et l’idée de la réunion riposte de toute la gauche mardi est naturellement très réconfortante et prometteuse. Quand je pense à ce que je me suis entendu dire quand je parlais de l’union de la gauche « sans exclusive » dans un passé si récent ! Ma ligne finit par s’imposer pour de simples raison de bon sens de situation. Hélas après dimanche il y a lundi...

Lavabo manuum

Le lendemain donc, journée des parlementaires socialistes. Premier discours, première douche froide. Voici ce que déclare Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l’assemblée nationale. « Je le dis comme je le pense : le traité simplifié est une chance que nous n’avons pas le droit de laisser passer. J’en avais moi-même défendu le principe à l’assemblée au lendemain du Non à la Constitution. Le compromis de Bruxelles a réussi à mes yeux à dépasser le clivage du oui et du non. (...) Sauf à ce que la conférence intergouvernementale vide le traité de cette substance, je considère que notre vote doit soutenir cette démarche. » Passé le moment de stupeur que vois je se produire ? Rien. C’est comme s’il n’avait rien dit. Côté journalistes, le sujet du jour c’est le livre de Lionel Jospin. Deuxième douche froide. Ce qu’on m’en dit ressemble si peu à ce que je connais de Lionel Jospin que j’ai peine à le croire. Qu’il donne un aspect personnel à sa critique me stupéfie car c’est le contraire de notre tradition commune dans ce genre de situation. Au passage, (mille calamités de ce jour pourri !) me voila ré-englouti avec mon « En quête de gauche » (éditions Balland) dans la catégorie des livres « règlements de comptes » dont j’ai eu tant de mal à m’extraire après que soit passé sur toutes les chaines de télé et de radios le ventilateur à fiel de Claude allègre. Tout cela finira par me monter aux lèvres quand j’entendrai la réponse de Ségolène Royal. « Il faut leur pardonner parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font.... ». Comme la culture chrétienne s’efface de nos paysages de référence, expliquons cette phrase. Elle est attribuée par les évangiles au Christ sur sa croix à propos de ceux qui l’ont crucifié. C’est donc une énormité de s’y référer. Avec le risque d’antisémitisme subliminal compte tenu de la tradition catholique française en la matière. On se souvient en effet que le journal « Libération », pour des références similaires, avait accusé à tort Chavez d’anti sémitisme ! Mais, pour rester dans le ton, je sais, selon les écritures, qu’à tout pécheur miséricorde. Le décalage horaire et le sirop d’érable se mélangent mal, parait-il.... Mais si dorénavant pour comprendre ce que dit un dirigeant socialiste il faut avoir lu les évangiles, ca va devenir un luxe réservé à un petit nombre..... On me demande néanmoins mon avis sur toute cette salade. Moi ? Harassé d’ennui par ces sortes d’échanges qui commence par du venin et finissent par du délire, je fais comme l’avait fait si raisonnablement le procureur romain de Judée, le subtil stoïcien Ponce Pilate, je dis que ça me gave et je m’en lave les mains !

La loi de l’ennui maximum

Hélas la journée n’était pas finie ! Il fallait encore subir l’arrogante prestation de Pascal Lamy invité à « débattre avec nous ». Je suis parti après la réponse aux trois premiers intervenants, sans avoir dit un mot (ce que je me reproche) car c’était trop pour moi. Je n’avais pas trop mauvaise conscience car l’atelier auquel je m’étais inscrit la semaine précédente en remplissant mon formulaire de participation a été supprimé sans que j’en sois prévenu.... Il faut dire que le thème valait son pesant de droitisation : « le donnant/donnant Etat, salarié, entreprise »....La journée marchait à sa conclusion et j’ai fait une étape dans mon bureau au Sénat pour lire la presse du week-end et celle du lundi, car la présence sur la Fête de l’Huma et la bulle de la « journée » parlementaire m’avait coupé de tout. Je découvre que Bernard Kouchner prévoit une guerre avec l’Iran, que Busch le félicite et que tous les européens se cabrent. Soit c’est un coup médiatique de l’ultra atlantiste qu’est le french doctor socialiste, soit c’est la suite progressive de ce que nous avions repéré dans le discours de Sarkozy à propos de « la confrontation entre l’occident et le monde musulman ».... Les deux sans aucun doute. L’équipe Sarkozy fera la guerre à l’Iran si elle peut. C’est dans le programme. C’est le style Bush de gouvernement, c’est leur vision du monde.


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