Les fascistes sont de sortie et tout le monde s’en fout

jeudi 2 décembre 2021.
 

Menaces de mort, agressions, attaques de manifestants... tout est permis pour les néonazis !

Chaque journée apporte ses nouvelles preuves de la violence inhérente aux groupes d’extrême droite.

On a beau se dire, jour après jour, que le fond de l’air est brun, rien n’arrête cette inéluctable montée en puissance. Le prochain numéro du semestriel de Regards abordera justement ce sujet en profondeur.

Ces derniers temps, les événements sont comme en train de s’emballer. Rien que pour le mois qui vient de s’écouler, les actualités concernant l’extrême droite la plus violente et dangereuse que l’on puisse connaître sont légion. Et pourtant, rien. Tout le monde s’en fout. Les néo-nazis, ça ne fait jamais le buzz. Il y a pourtant matière à…

Lundi 22 novembre, deux militants de SUD-Rail ont été violemment pris à partie par un groupe de sept fascistes. Insultes, coups et menaces de mort contre ces deux personnes attablés en terrasse à Paris parce que l’un d’eux… portait un sweat-shirt antifasciste.

Le 21 novembre, on lit sur Rue89 Strasbourg : « En début d’après-midi, les hooligans néonazis de Strasbourg Offender se sont battus contre les rémois du MesOs en plein centre-ville de la commune de Kilstett ». Saluts hitlériens sur des photos diffusées sur Telegram, bagarre provoquée en manifestation, en toute impunité.

Samedi 20 novembre, des groupes néonazis s’attaquent aux participants à la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles. Des actes d’une extrême violence sont perpétrés, à visage découvert, en plein Paris. Ce même samedi, la direction des opérations douanières a découvert plus de 130 armes et des « éléments de propagande liée à l’extrême droite » dans l’Eure. Le lendemain matin, le ministre de l’Intérieur est sur France Inter et lui en parle-t-on ? Non.

Le 19 novembre, sur BFM : « Un militant d’ultradroite originaire du sud-ouest a été mis en examen vendredi à Paris notamment pour provocation à un acte de terrorisme et apologie, tandis qu’un autre homme, qui n’appartient pas à cette mouvance, est également poursuivi pour lui avoir vendu des armes, selon une source judiciaire. [...] Les deux hommes ont été interpellés mardi. L’un à Montauban, où il est employé municipal. gé de 46 ans, il administrait des chaînes de la messagerie cryptée Telegram [...] il publiait des messages très violents et expliquait qu’il fallait se préparer, en s’armant, à la guerre civile. »

Le 16 novembre, on découvre dans Libé qu’Éric Zemmour « s’offre les services d’un entrepreneur ultra radical pour sa campagne présidentielle [...] Proche des sphères néo-nazis, Tristan Mordrelle est né en Argentine en 1958. Il est le fils d’Olier Mordrel, ancien collabo qui fut condamné à mort par contumace à la Libération. C’est l’homme à qui Éric Zemmour demande de l’aide pour lever des fonds. »

Le 15 novembre, on apprend via StreetPress que, via le canal Telegram Les Vilains Fachos, « des néonazis appellent au meurtre de Mélenchon, Obono, Bouhafs et un journaliste de StreetPress ». Quelques jours plus tard, le site Arrêt sur images révèle que les fondateurs du canal Telegram opèrent « d’une participation active dans la campagne [d’Éric Zemmour], du moins d’une indéniable proximité avec celle-ci ».

Le 5 novembre, l’association Hors Service, créée par des fonctionnaires de police en disponibilité et/ou gravement blessés en intervention, appelle, dans un tweet, au meurtre de la « racaille », des « sauvageons sous éduqués, résultant de mariages forcés entre un cousin et ses cousines ».

Le 2 novembre, StreetPress publie une enquête montrant « des militants d’extrême droite, soutiens actifs d’Eric Zemmour, [qui] s’entraînent au tir sur des caricatures racistes de juifs, de musulmans et de noirs ».

Le 23 octobre, après une manifestation contre les violences de l’extrême droite, des dizaines de militants d’extrême droite ont semé la terreur dans les rues de Lyon, agressant au couteau des jeunes au hasard.

Dommage que la lutte contre l’islamo-gauchisme et le wokisme ne laisse pas le temps au gouvernement pour la lutte contre l’extrême droite. Le pathétique de cette irresponsabilité confine au criminel.

On pourrait également évoquer ces digues qui lâchent de toute part. Quand des Onfray ou des Enthoven disent préférer voter pour Le Pen ou Zemmour plutôt que pour Mélenchon.

Le 24 octobre, au micro de RTL, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa sonnait l’alerte : « Ce n’est pas impossible que l’extrême droite se retrouve au pouvoir, cela est déjà arrivé avec Bolsonaro ou encore Trump ». Dommage que la lutte contre l’islamo-gauchisme et le wokisme ne laisse pas le temps au gouvernement pour la lutte contre l’extrême droite. Le pathétique de cette irresponsabilité confine au criminel. Pour rappel, comme l’écrivait Alain Bertho dans Regards, « la vérité est que le terrorisme qui a triplé en 5 ans et qui frappe principalement les pays occidentaux est un terrorisme d’extrême droite ».

Loïc Le Clerc


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