Municipales : à gauche, l’union ou la défaite ( Article de L’Humanité)

samedi 15 septembre 2007.
 

Alors que l’UMP joue « l’ouverture », les scrutins de 2008 peuvent être favorables à la gauche si elle se présente unie.

Rebondir ou plonger. On pourrait en ces termes résumer l’enjeu des élections municipales de 2008 pour la gauche. Au Parti socialiste, on considère qu’un bon résultat est acquis parce que les élections locales intermédiaires, à l’exemple des régionales de 2004, ont toujours été profitables à l’opposition. Et que les municipales en 2001 ont été très mauvaises pour la gauche plurielle alors au pouvoir. Les conquêtes de Paris, Lyon, Dijon ou Ajaccio avaient permis d’atténuer le coup. Mais le PS avait perdu Strasbourg, Rouen, Orléans..., au total 71 villes de plus de 10 000 habitants, tandis que le PCF perdait 32 villes de plus de 10 000 habitants. On pense donc qu’on ne peut qu’en regagner en 2008.

L’UMP en ordre de bataille.

Nicolas Sarkozy semble avoir pris la mesure du danger et met l’UMP en ordre de bataille. Avec une stratégie : l’ouverture. « Nous voulons présenter des listes ouvertes partout », affirme Alain Marleix, responsable aux élections à l’UMP. Il cite Mulhouse mais aussi Montpellier, Chartres, avec la socialiste Brigitte Santerre. Des avances sont faites vers les radicaux de gauche à Montauban. À Pau, on murmure que le maire socialiste Yves Urieta, en concurrence avec la députée PS Martine Lignières-Cassou pour la conduite de la liste, pourrait finalement faire cause commune avec l’UMP. Ouverture vers le centre et le Modem également, et vers le MPF, avec lequel un accord national a été conclu. Enfin la secrétaire d’Etat Fadela Amara serait à la baguette pour orchestrer la présence de « candidats de la diversité » sur les listes de l’UMP.

La gauche aurait donc tort de miser sur l’effet balancier pour empocher les bénéfices des élections municipales. Elle est dans l’obligation de créer une dynamique positive pour conserver ses positions et conquérir ou reconquérir des villes sur la droite. Première condition de cette dynamique, le rassemblement. « Il n’y a pas d’hésitation à avoir, affirmait Marie-George Buffet hier à Mitry-Mory. Il faut conserver des élus au service de la population. Pour cela, il faut jouer collectif ».

Le pcf localement très présent

La secrétaire nationale du PCF a quelques raisons de montrer son inquiétude. La LCR veut « ouvrir » ses listes partout à des candidats en refusant la participation à la gestion municipale. Les Verts s’apprêtent à mettre en oeuvre une stratégie « à la carte », sans exclure des accords locaux avec le Modem. Pour ce qui est du Parti socialiste, François Hollande semble avoir fait le choix de l’union de la gauche. « Il y a une culture communiste », affirmait-il à La Rochelle. « Dans une ville, nous avons besoin de toutes les cultures », précisait le secrétaire national en ajoutant : « Il est préférable de parler de culture plutôt que de parti. » Mais dans des villes de Seine-Saint-Denis comme Aubervilliers, La Courneuve, Pierrefitte ou Bagnolet, la direction communiste de la municipalité est contestée par le PS. À Paris, à Lyon, à Marseille, il lorgne aussi vers le centre. Depuis 1977, des accords nationaux donnaient une visibilité au rassemblement de la gauche pour les municipales. Y aura-t-il un tel accord pour 2008 ? « L’union est à gagner en haut et en bas », explique Dominique Grador, responsable aux élections du PCF, qui réunit aujourd’hui son conseil national sur les municipales. Depuis 2001, l’influence électorale des communistes s’est largement dégradée. Mais ils sont localement très présents, avec des élus reconnus, des actions de solidarité indispensables aux populations et des positions qui sont autant de points de résistance à la droite.

Olivier Mayer


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message