Enquête de l’Ifop sur la sexualité féminine

vendredi 10 septembre 2021.
 

Fellation, sodomie, bifle, nombre de rapports et de partenaires... Une enquête de l’institut de sondage Ifop réalisée auprès de 5.025 femmes dans les cinq plus grands pays européens (Espagne, Italie, France, Allemagne, Royaume-Uni) dévoile l’état de la sexualité en période Covid.

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais avoir osé le demander... L’institut de sondage Ifop, en collaboration avec l’Observatoire européen de la sexualité féminine, a consulté, du 1 au 5 mars 2021, 5.026 femmes dont 1 005.Français, pour le compte de la plateforme de contenus pour adultes Pokmi, afin de connaître leur bien-être en matière de sexualité.

Une plus grande frustration en France

Premier constat : les Françaises ne sont pas en tête en ce qui concerne l’épanouissement sexuel... C’est en France que l’on constate le plus grand nombre de femmes frustrées sur le plan affectif et sexuel.

D’après l’enquête plus d’une femmes sur trois (35%) se disent insatisfaites, soit beaucoup plus que dans des pays du nord comme l’Allemagne (23%) ou le Royaume-Uni (27%). L’insatisfaction des Françaises se rapproche plutôt du niveau observé dans des pays méditerranéens comme l’Italie (30%) et l’Espagne (28%).

L’impact du Covid

La chute de l’activité sexuelle est-elle due à l’effet "Covid" ou à une tendance plus structurelle s’interroge l’institut dans son enquête ?

Réalisée en mars 2021, dans un contexte de confinements ou de couvre-feux quasi-généralisés, l’étude montre une montée de l’inactivité sexuelle : 37% des Européennes n’avaient pas eu de rapports sexuels au cours du dernier mois ayant précédé l’enquête (contre 32% en 2016).

C’est en France (41%,+10 points) et au Royaume-Uni (47%, +4 points en 5 ans) que l’on compte le plus de femmes sexuellement inactives : 41% (+10 points) et au Royaume-Uni (47%, +4 points en 5 ans) que l’on comptait le plus de femmes sexuellement inactives. Inactivité sexuelle : clivage Nord/Sud

Toutefois, il existe un clivage Nord/Sud en matière d’inactivité sexuelle.

La proportion de femmes ayant plus de 2 rapports sexuels par semaine est nettement plus forte dans les pays méditerranéens (25% chez les Espagnoles, 19% chez les Italiennes) que dans les voisins situés au nord de la France (14% au Royaume-Uni, 15% en Allemagne).

Les Françaises occupent une situation intermédiaire (18%) entre ces différentes aires culturelles.

Le porno moins inspirant

Comme l’indique l’enquête, l’évolution de leur répertoire sexuel est marquée par une certaine désaffection des Européennes pour les jeux sexuels popularisés par les films X et marquant une forme de soumission symbolique à leur partenaire masculin comme la "biffle" (-10 points entre 2016 et 2021, à 22%) ou l’éjaculation faciale (- 5 points, à 26%).

Nombre de partenaires : les nord-européennes plus libérées

Autre marqueur de différence entre le Nord et le Sud de l’Europe : le nombre de partenaires. Le constat de l’institut de sondage estime que les Européennes du Nord affichent un nombre de partenaires sexuels (plus de 5 partenaires dans leur vie) plus important (42% en Allemagne, 38% au Royaume-Uni) que celles des pays méditerranéens et catholiques (23% en Italie, 31% en Espagne).

Une explication ? Les Européennes du Nord seraient "moins soumises aux risques d’opprobre pesant encore sur les femmes qui multiplient les partenaires", tandis que les Françaises se rapprochent "des sociétés à dominante protestante où une certaine éthique libérale en matière de mœurs réduit le contrôle social et les formes de stigmatisation qui peuvent entourer leurs comportements sexuels".

Transgression des normes de genre

Directeur de l’expertise "Genre, sexualités et santé sexuelle" à l’Ifop, François Kraus relève que l’enquête "montre bien une tendance générale à une autonomie sexuelle croissante des Européennes sous l’effet d’un changement des représentations culturelles et des discours publics sur le sujet qui ne sont pas sans effet sur le contenu même du répertoire sexuel".

Ainsi, il apparaît une propension des femmes à assumer un rôle sexuel actif, y compris en transgressant les normes de genre. L’étude révèle que 22% des femmes ont ainsi déjà pénétré l’anus de leur partenaire avec un doigt (22%), la langue (17%) ou un objet (13%).


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