Les propos d’Olivier Véran sur le droit de grève des soignants provoquent un tollé

mardi 17 août 2021.
 

Dans un contexte déjà tendu par l’obligation vaccinale des soignants, Olivier Véran a tenu jeudi des propos qui constituent une « mise en cause du droit de grève », selon FO, SUD et la CGT. plusieurs syndicats.

Une (énième) petite phrase qui passe mal. En déplacement au centre hospitalier d’Aix-en-Provence jeudi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a réagi à un appel à la grève nationale des personnels soignants et médico-sociaux lancé la veille par SUD et CGT. « Vient un temps où ces personnes n’auront plus le loisir de faire grève puisque par définition cette obligation vaccinale s’appliquera », a-t-il déclaré face à la presse. Des propos décriés ce dimanche par les syndicats FO, CGT, et SUD, qui y voient une « une mise en cause du droit de grève ». Dans un communiqué, la confédération FO rappelle que le droit de grève constitue « un droit constitutionnel attaché à la liberté syndicale et à la démocratie » et exhorte le gouvernement à « retirer sans délai » ces propos.

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« Les personnels de santé ont donné de leur vie, ils veulent avoir le choix de se vacciner ; ils ont prouvé depuis dix-huit mois qu’ils faisaient face à la pandémie », a réagi Denis Betand, de la CGT et Action sociale, s’indignant : « En février, le gouvernement imposait à ceux positifs au Covid mais asymptomatiques de travailler par manque d’effectifs, en mars 2020, on les applaudissait et maintenant on va les licencier ! » Il a déploré la « fermeture de 69 000 lits d’hôpitaux depuis 2003 », selon les chiffres de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) et « l’incapacité du système à prendre en charge les besoins réels de la population bien avant la crise du Covid ».

« Hors-sol »

« Ces propos sont à l’image de monsieur Véran, méprisants », a insisté Denis Betand. Selon lui, ces mots « accentuent la colère, déjà immense » et « [les] confortent dans la poursuite de la grève ». « Monsieur Véran est hors-sol, il y a un écart abyssal entre ses effets d’annonce et la réalité. Il prouve qu’il ne maîtrise absolument pas la situation et que la politique de santé menée n’est pas adaptée à la réalité », a-t-il ajouté auprès de l’AFP ce dimanche.

Pour Jean-Marc Devauchelle, de SUD Santé Social, « remettre en cause le droit de grève parce qu’une loi a été votée, n’engage que monsieur Véran ». « C’est beaucoup plus facile d’être autoritaire devant les caméras que devant les personnels avec lesquels il n’y a pas de discussion », a-t-il déclaré à l’AFP ce dimanche, se disant « déterminé à poursuivre l’action et tous les recours possibles » contre la nouvelle loi.

Les soignants en grève étant assignés, seuls ceux qui sont en repos ou en congé peuvent manifester. « Beaucoup l’ont fait samedi partout en France, notamment à Paris, Lyon et Marseille », a assuré Jean-Marc Devauchelle. A l’instar de la CGT, il met en garde contre un « fort taux d’absence des soignants dans les semaines à venir ».


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