Paroles d’EVO MORALES à la mairie du 11ème PARIS

vendredi 19 mai 2006.
 

- L’alphabétisation. « En Bolivie, L’illettrisme est dû au manque d’Etat, au sous développement du pays notamment dans certaines régions ». Ainsi la mère d’Evo Morales était illettrée, son père sachant à peine lire. « On veut éradiquer l’illettrisme dans les communautés indigènes en 2 ans, avec l’aide de Cuba et d’autres pays ».

- La santé. « Le problème est très important. 51 % des bébés meurent avant l’âge de 1 an ». Sur 6 frères et sœurs d’Evo, 4 sont morts avant 1 an. « Un programme va être mis en place pour éradiquer la maladie »

"La Bolivie change. J’étais un expert de la lutte syndicale ; je suis passé des luttes sociales à la lutte électorale notamment pour le droit de propriété sur nos richesses. En Bolivie le peuple a été spolié. Je suis Président depuis 11O jours : on a commencé à prendre des mesures sociales et des mesures structurelles »

- « En Bolivie on travaille de 5H du matin à minuit, en faisant une sieste si c’est possible. Le peuple est spolié »

- « On extrait du gaz du sous sol Bolivien, mais les familles n’en ont pas. Il faut investir pour que les familles puissent en bénéficier »

Les difficultés de gouverner pour un syndicaliste : Evo Morales n’a pas eu la formation universitaire...Il doit respecter les mesures de sécurité, le protocole des chefs d’Etat...Il craint de se « bureaucratiser » : « il faut respecter des normes, faire des études, des appels d’offres,...tout est lent. Il y a aussi les pots de vin, la corruption ».

Mesures sociales

- En Bolivie il y a une énorme richesse et une énorme pauvreté

« UNE REVOLUTION CULTURELLE, DEMOCRATIQUE ET PACIFIQUE doit mettre fin au modèle néo libéral et permettre une transformation profonde »

Le moyen c’est la souveraineté populaire

- L’accès à la citoyenneté.

o « Beaucoup, notamment dans les communautés indigènes, n’ont pas de papier d’identité. On ne connaît pas leur date de naissance. Grâce à l’aide du Venezuela des papiers d’identité commencent à être fournis ».

o « Les indigènes n’ont pas pris part à la fondation de la Bolivie. Ils doivent prendre part à sa refondation »

- « Une Assemblée Constituante sera élue. Le 2 juillet il y aura des élections . Cependant ce ne sont pas seulement les députés qui seront constituants, on est tous constituants ». Evo Morales a insisté : « c’est tout le peuple qui sera constituant, pour changer l’histoire, pour mettre fin au pillage des ressources naturelles du pays ». L’assemblée Constituante « changera le cours de l’histoire »

Mesures économiques

- « Le pays a un déficit budgétaire, il manque des postes d’enseignants, de santé... »Il faut des mesures pour dégager des marges de manœuvre. Evo Morales a donné l’exemple en diminuant son salaire de plus de moitié. Le pouvoir judiciaire, lui, a refusé

- « Mettre fin au pillage de la Nation par la nationalisation du gaz et du pétrole, car ils appartiennent à la nation.

o « La Bolivie veut des partenaires internationaux, et non des patrons ».

o « Elle n’exproprie pas mais fait valoir son droit de propriété ».

o Evo Morales a une approche équilibrée qui tranche avec l’attitude belliqueuse de l’Union européenne, qui à Vienne s’est faite une fois de plus le petit télégraphiste de Bush. Evo Morales « reconnaît le droit aux multinationales exploitant le pétrole et le gaz de récupérer leur investissement et de faire un profit ».

- Evo Morales » espère que le Brésil et l’Argentine seront solidaires de l’augmentation des prix indispensable »

- « L’eau privatisée en 2000 est un gros problème »

- « La Bolivie a besoin de profiter davantage de ses ressources pour équilibrer son Budget, se développer, s’industrialiser, prendre les mesures sociales absolument indispensables ».

L’armée. Evo Morales a confiance malgré une histoire particulièrement lourde (180 coups d’état depuis l’indépendance en 1825). Il a « rendu hommage aux forces armées qui ont appuyé le changement alors qu’avant elles défendaient l’économie néo libérale ». Actuellement les officiers sont issus des classes supérieures, les soldats venant des campagnes. Evo veut transformer l’armée en intégrant des indigènes à l’école des officiers. De même il veut transformer la police

Evo Morales continuera à être le militant des droits de l’homme. Il espère l’aide de la France

« Juger ceux qui ont tiré sur le peuple pour que ça ne recommence plus ». On a souvent tiré sur le peuple lors de manifestations, notamment sur les paysans planteurs de coca. Il y a eu de nombreux morts et blessés. Les ministres se sont réfugiés aux Etats Unis qui refusent de les extrader. « Il est important pour la défense des droits de l’homme que ceux qui tirent sur le peuple soient jugés, pour que ça ne recommence plus. Aidez nous ».

Remarque : la coca n’est pas la cocaïne : la coca est une plante consommée traditionnellement en Bolivie, au Pérou...depuis des siècles. Elle est consommée en boisson comme tisane après le repas ou chiquée. Elle a des vertus médicinales. Pour certains peuples elle est sacrée. Evo Morales est d’accord pour lutter contre le trafic de drogue. Les USA font de l’amalgame entre coca et cocaïne une arme d’intimidation, voire d’intervention, contre un gouvernement qui leur déplaît.

Ils n’ont pourtant pas de leçon à donner : en Afghanistan l’armée US est déployée sur le terrain. Et pourtant ce pays est devenu le 1er producteur mondial d’héroïne, au point que les cours s’effondrent.

On a tout tenté pour circonvenir Evo Morales :

- Méthode soft : l’Eglise se faisant le porte parole du gouvernement, lui a proposé une bourse pour aller étudier à l’Université -ce qui impliquait d’abandonner la lutte syndicale -

- Méthode hard : arrêté, le ministère lui a donné le choix entre le cimetière, la prison ou l’extradition vers les USA

Les médias à la pointe de l’offensive contre Morales

Ce sont actuellement les principaux instruments de l’oligarchie ; ils mènent une guérilla permanente. Pour sa part Evo morales veut créer des radios communautaires, pour s’exprimer et éduquer les communautés indigènes

Les médias essaient d’opposer la Bolivie à Lula, à Zapatero, mais selon Evo Morales « Lula est mon grand frère »

Politique internationale :

- Refuser l’ALCA (zone de libre échange de toute l’Amérique, pour lequel les gouvernements successifs des USA se battent depuis des années. Lié à l’OMC ces traités ont soulevé les oppositions des syndicats aux USA, ainsi que de nombreux gouvernements, partis, syndicats, petits paysans, mouvements altermondialistes, dans toute l’Amérique latine). Evo Morales a déclaré refuser l’ALCA qui enlèverait le soja et appauvrirait les paysans.

- La Bolivie veut des partenaires en Europe, des débouchés pour ses produits. C’est le modèle libéral qui expulse les boliviens vers la France. La Bolivie pour sa part n’expulse pas les entreprises, mais les boliviens eux sont expulsés d’Europe

- Il faut une conscience mondiale accrue, un équilibre. Défendre le continent sud américain, sauver l’humanité, l’environnement".

La salle des fêtes était pleine à craquer. vent de laisser la parole à Evo Morales, George Sarre avait fait une courte introduction en présence de Jean Pierre Chevènement, Danielle Mitterrand, Laurent Fabius, Jean Luc Mélenchon, Liêm Hoang-Ngoc (économiste, courant Emmanuelli), Jacques Cotta, Arnaud de Montebourg, de cadres locaux et nationaux du MRC, de Verts, de responsables syndicaux, d’ élus de la mairie de Paris. En plus des Boliviens, il y avait de nombreux représentants des ambassades de Cuba, du Venezuela, du Brésil, de Colombie... Beaucoup de journalistes et télévisions étaient présents. Dehors des centaines de Boliviens et de latino américains étaient venus acclamer Evo Morales.

Jean Claude Chailley

Délégué national à la mondialisation du MRC


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