Après le vote du PCF, un appel des « Communistes insoumises et insoumis »

samedi 5 juin 2021.
 

« Si le choix des adhérents du PCF ne nous a pas surpris, nous sommes pourtant déçus.

Mais il n’a pas entamé notre détermination à lutter pour changer la société et à choisir pour cela, à chaque moment de la vie de notre pays, la voie qui nous paraît la plus utile.

Pour 2022 nous restons persuadés que le rassemblement le plus large autour de Jean-Luc Mélenchon et du programme « l’Avenir en commun » est le bon choix.

Nous sommes communistes. Nous voulons agir pour la mise en commun de biens et d’outils essentiels pour chacune et chacun. Nous voulons vivre ensemble et construire tous les jours, tout le temps, une société du respect entre les êtres humains, du respect de la planète et de notre écosystème. Nous le voulons contre ceux qui veulent « tout pour eux », en exploitant les autres. Nous combattons ce système capitaliste. C’est « notre » révolution. C’est un combat que nous menons pour nous-mêmes et pour toutes celles et tous ceux qui souffrent de cette exploitation, du mépris qui va avec et de la mal-vie. Nous pensons qu’un bonheur ne peut se vivre que s’il est accessible à tous. Nous militons pour la vie heureuse !

C’est un combat politique que nous menons depuis 20 ou 30 ans, parfois depuis plus longtemps, présents dans de nombreuses luttes et conscients qu’il faut ouvrir une perspective politique qui réponde aux souhaits du plus grand nombre.

Nous avons contribué, souvent en tant que membres ou responsables du PCF, à nombre de ces combats.

Mais, depuis plus de vingt ans, les partis politiques de gauche n’ont cessé d’échouer. Ils sont aujourd’hui largement rejetés. Des mouvements de construction collective autour de plates-formes revendicatives ou de programmes, comme « Nuit debout » ou celui des « Gilets jaunes », ont témoigné de la recherche populaire d’autres types de rassemblement qui permettent à l’ensemble du peuple de devenir acteur. Au fur et à mesure qu’ils se construisaient, à partir de la recherche de l’intérêt général et de « l’en commun » nécessaire dans toute société, ils sont devenus des programmes subversifs de cette société et ont rejoint ainsi, les démarches de nombreux syndicats ou associations de notre pays.

Seul le rassemblement de tous ces acteurs autour d’un programme en rupture avec les logiques financières actuelles, peut permettre d’envisager la construction d’une autre société.

Contrairement à la conception d’un « parti guide », notre expérience communiste nous indique que c’est la fédération du peuple autour d’un projet d’avenir commun qui est la voie nouvelle à prendre.

Construire un « pôle populaire » autour d’un programme de rupture, voilà l’objectif révolutionnaire de notre temps. Un pôle plus grand que nous-mêmes rassemblant dans toute la société celles et ceux qui en ressentent la nécessité. C’est cette démarche qui a présidé à la construction du « Front de gauche » sous l’impulsion de Marie George Buffet. C’est cette démarche qui en 2012 et en 2017 a conduit à faire de Jean-Luc Mélenchon le candidat commun d’un tel programme avec un succès grandissant. C’est cette démarche que nous, Communistes insoumis, avons décidé de poursuivre depuis 2016 et aussi demain dans la campagne des présidentielles de 2022.

Nous le faisons sans renoncer à notre originalité de communiste, en essayant de porter à l’intérieur de ce mouvement les meilleures idées et pratiques de « l’hypothèse communiste ».

C’est malheureusement ce que n’a pas compris la direction actuelle du PCF. Constatant comme nous, l’effondrement des partis traditionnels de la gauche, elle en a tiré comme seul enseignement que le PCF avait le droit, à égalité avec tous les autres partis, de se présenter en 2022 pour porter ses propositions.

Personne ne lui conteste évidemment ce droit. Mais n’aurait-il pas été préférable de prendre en compte qu’un « pôle populaire » sur un contenu commun de transformation sociale pouvait continuer d’exister et de se développer, en se distinguant très clairement de toutes les tentatives d’adaptation au système portées par les autres composantes de la gauche et de l’écologie ? Et n’aurait-il pas dû comprendre que ce pôle, profondément différent en nature de toutes les autres « options » de gauche, était un « plus ».

En reniant ainsi son engagement des élections présidentielles précédentes, la direction du PCF accentue encore plus l’isolement de son parti et provoque beaucoup de déception chez de très nombreux adhérents et sympathisants. Car il y a urgence. Le changement ne peut se penser comme étant à mettre en œuvre dans dix ans, en attendant que la gauche se rénove.

Il y a urgence parce que les zones de recouvrement entre le discours de droite et le discours d’extrême droite sont de plus en plus nombreuses. Il y a urgence parce que le mouvement social doit trouver maintenant dans les orientations politiques qui sont proposées à notre pays celle qui lui permettrait de se déployer pleinement.

Il y a urgence parce que l’épidémie de Covid a montré l’exigence de solutions collectives et publiques en lieu et place des politiques de culpabilisation de la population et de régulation de la crise par les mécanismes du marché au seul service de l’intérêt privé.

Alors oui, loin de toute polémique désespérante, nous pensons que celles et ceux qui se réclament du communisme peuvent se retrouver dans un combat commun autour de « l’avenir en commun » et de Jean-Luc Mélenchon qui porte ce programme dans les élections présidentielles.

Ils peuvent le faire sans se placer sous l’égide de qui que ce soit. Ils peuvent le faire en fonction de leur seul choix personnel. La forme de la campagne lancée par Jean-Luc Mélenchon le permet : la plate-forme « Nous sommes POUR » est ouverte à toutes et à tous ; elle permet de s’impliquer dans la campagne selon ses propres choix et ses propres motivations de militantisme.

Nous, « Communistes insoumises et insoumis », c’est le choix que nous faisons, chacune et chacun personnellement et collectivement.

Et c’est le choix que nous appelons à faire toutes celles et tous ceux qui, comme nous, se reconnaissent dans « l’hypothèse communiste ». »

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