Chili : un nouveau paysage politique

jeudi 20 mai 2021.
 

Ainsi, la droite, l’extrême-droite et le centre-droit subissent une lourde défaite et sortent affaiblis, sans minorité de blocage (qui nécessitait d’obtenir un tiers des sièges) dans la nouvelle assemblée qui devra rédiger un projet de nouvelle constitution pour le pays à partir du mois de juin.

La coalition au pouvoir obtient ainsi 37 sièges ( sur 155), le centre-gauche traditionnel (25), la gauche de transformation (28), qui dépasse pour la première fois le centre-gauche dans un scrutin national. Mais surtout, le phénomène central de cette élection est que les différentes listes de candidats indépendants de tous les partis – pour la plupart issus du mouvement social de 2019 – obtiennent tout le reste. Et ce, tandis que le mode de scrutin leur était particulièrement défavorable et devait assurer une bonne représentation des partis de gouvernement traditionnels.

Il faudra en particulier suivre la trajectoire des candidats de la « Liste du peuple » qui a obtenu 24 sièges et rassemble le plus d’animateurs des mobilisations de 2019.

Cette élection était accompagnée d’autres, municipales et régionales. La gauche radicale fait une percée et remporte (Parti communiste) la capitale Santiago – historique – grâce à la militante féministe Irací Hassler. Le nouveau gouverneur de Valparaiso est Rodrigo Mundaca, militant de la justice de l’eau, lauréat du Prix Danielle Mitterrand 2019, que j’avais eu le plaisir d’interviewer à l’IRIS.

L’impopulaire président Sebastian Pinera a déclaré, lucide : « Nous ne sommes pas accordés avec les demandes des citoyens et nous sommes interpellés par de nouveaux leaders ».

Christophe Ventura


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