La SAM de Viviez vivra !

vendredi 7 mai 2021.
 

2) Viviez : reprise du travail à la fonderie SAM dont l’avenir s’éclaircit

https://www.centrepresseaveyron.fr/...

Le travail a repris ce jeudi en début d’après-midi après plus de trois semaines de grève.

Après 23 jours de grève, les salariés de la fonderie SAM de Viviez ont voté mercredi 5 mai au soir pour une reprise du travail dès ce jeudi 6 mai à 13 heures. Ainsi, la fabrication de pièces pour Renault (quasi principal client de SAM) a repris, tout comme la livraison des pièces produites entre le 8 avril et le 14 avril (date du blocage de l’usine et de la grève) mais non livrées jusqu’à présent.

Plusieurs annonces positives ont motivé cette reprise :

Et en premier lieu le groupe Renault, comme le demandaient les salariés via leurs représentants CGT du personnel, s’est engagé par écrit sur un chiffre d’affaires (CA) et des volumes de commandes. Ainsi, Renault a acté dans un courrier le chiffre d’affaires de 30 millions d’euros + 10 millions de CA supplémentaires accordés suite à une table ronde. Le groupe accepte également de ne pas poser comme préalable la taille du repreneur ni de mettre de côté la fabrication de petites pièces (8,5M€ de CA). Mieux encore, Renault a détaillé certaines références principales, dont font partie des pièces d’avenir, avec également la partie usinage.

En ajoutant les aides publiques du plan de relance, de la formation et l’aide de la région, cela porte le CA à environ 50 millions ; de quoi conforter l’attrait de SAM pour un futur repreneur. Patrick Bellity "Très satisfait", déposera une offre

Suite à la venue sur le site lundi 3 et mardi 4 mai de Julien Babrault (directeur général de SIFA, groupe Alty présidé par Patrick Bellity ancien PDG de SAM), et de Christophe Loth (directeur technique) pour un audit de deux jours, les représentants CGT du personnel soulignent que "Tout s’est très bien passé".

Ce que confirme Patrick Bellity : "L’audit s’est très bien passé, avec des échanges positifs, constructifs et même chaleureux. L’usine a été très bien entretenue en dépit de la période difficile que les salariés ont traversée. Le four fusion, les bâtiments que nous avions construits en 2007 sont en très bon état. Je suis très satisfait. Je suis aussi content de l’engagement de Renault. Je me souviens avoir repris SAM en 1998 et de la première pièce produite pour Renault en avril 1998. Avec des personnes motivées et une vision d’avenir, on va pouvoir se développer. J’en suis heureux, on va se défoncer pour SAM", souligne Patrick Bellity qui confirme son intention de déposer une offre de reprise le 17 mai prochain (date butoir de dépôt des offres).

Sans dévoiler encore le contenu, il semblerait que la conservation des services support (bureau d’études, atelier de maintenance, atelier d’outillage, service commercial) permette d’approcher le nombre de 250 salariés repris.

Vers trois offres de reprise

Outre l’offre de Patrick Bellity, il semblerait que deux autres offres de reprise pourraient être aussi déposées d’ici le 17 mai :

- L’offre du groupe espagnol Automotive, qui on s’en souvient dans leur offre initiale annoncée en mars (avant d’être retirée le 8 avril) ne prévoyait que la reprise de 150 à 175 salariés. C’est dire si l’annonce de cette possible nouvelle offre a reçu les sifflets des salariés de SAM.

- L’offre de la fonderie Trinquet (Rhône), fonderie de 3M€ de chiffre d’affaires ayant repris en 2020 la fonderie Cast’Al (Allier). Le contenu de l’offre n’est pas connu.

Toutes les offres seront examinées par le tribunal de commerce de Toulouse lors de l’audience du 21 mai.

Les représentants du personnel (Ghislaine et David Gistau, Sébastien Lallier, Sandrine Dufraisne et Joris Lasfargues) soulignent qu’ils resteront vigilants quant au contenu des offres.

Et de souligner : "L’évolution de la situation de SAM est positive. Cela montre à ceux qui voulaient nous enfermer dans l’offre mortifère de CIE, que nous avions raison de croire en un plan B crédible et ambitieux pour SAM, pour le territoire et l’industrie en France. Nous remercions la population, les élus locaux, les salariés et toutes celles et tous ceux qui défendent SAM".

BHSP - DDM

1 Il faut sauver la fonderie SAM située à Viviez (Aveyron) !

https://melenchon.fr/2021/04/27/il-...

Lettre de Jean-Luc Mélenchon à Mr Bruno Lemaire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance.

En 2017, cette entreprise qui produit des pièces en aluminium pour l’automobile, a été placée en redressement judiciaire malgré sa rentabilité économique. Elle a alors été reprise par le groupe chinois Jinjiang, troisième producteur mondial d’aluminium. Celui-ci prévoyait d’investir 18,5 millions d’euros sur le site. Il ne l’a pas fait. Au contraire, il a vendu la moitié des machines et fait une plus-value conséquente sur la revente des bâtiments.

Aujourd’hui ses salariés sont en lutte pour défendre leurs emplois. Quand l’usine est reprise en 2017, elle comptait 430 salariés. Aujourd’hui, ils et elles ne sont plus que 357. Les syndicats craignent que ce chiffre soit encore divisé par deux. En effet, la SAM a été à nouveau placée en redressement judiciaire en 2019.

Elle attend depuis un repreneur qui fasse une offre de reprise sérieuse. Le seul repreneur, l’entreprise espagnole CIE, a fait une offre ne gardant que 150 salariés sur les 357 actuels. De plus, CIE ne veut donner aucune information aux salariés sur son business plan et ses investissements. Pour finir, l’entreprise espagnole refuse de prendre en compte les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires donnés par Renault à l’entreprise ainsi que les 800 000 euros de subventions de l’État et celles promises par la région Occitanie.

Les salariés, réunis régulièrement en assemblée générale, refusent une reprise qui ne soit pas viable économique et socialement, et qui correspondrait à un nouveau pillage industriel. À juste titre, ils dénoncent une offre de reprise insuffisante avec des références de production promises à une obsolescence très rapide. Pourtant, Renault refuse d’envisager un autre repreneur que CIE prétextant ne vouloir travailler qu’avec de grands groupes industriels.

Par ailleurs, Renault est le principal client de la SAM. Pourtant, plutôt que de soutenir son sous-traitant français, il fait de plus en plus fabriquer ces pièces par plusieurs autres fournisseurs concurrents, y compris à l’étranger. Cela est regrettable. Aucune entreprise ne peut être rentable si on ne lui offre pas les moyens de travailler.

Pour pérenniser l’avenir de cette entreprise, il est urgent que Renault et l’État donnent des gages de soutien pour son activité. Les salariés plaident pour une diversification des productions. Ses possibilités sont nombreuses. La fonderie, qui produit déjà des pièces pour les véhicules électriques et hybrides, pourrait être plus globalement un secteur industriel clé de la bifurcation écologique.

Par conséquent, M. Mélenchon aimerait savoir ce que compte faire le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance pour défendre l’industrie française et plus particulièrement la SAM.


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