Covid : 100 000 morts !

jeudi 8 avril 2021.
 

La France va franchir la barre des 100 000 morts du Covid en un an. Terrible bilan. Et un an après, on a l’impression d’un an de perdu. Le « Monsieur déconfinement » du printemps 2020, devenu depuis Premier ministre, sera donc le « Monsieur confinement » du printemps 2021. Le naufrage de Jean Castex est un symbole de l’échec macroniste.

Il faut dire les choses comme elles sont. Le président a voulu gérer cette crise seul. Il a changé de Premier ministre, méprisé sa majorité, ignoré les élus locaux et syndicats, combattu les oppositions, et s’est drapé dans le secret du conseil de défense. Le monarque présidentiel a décidé de tout, seul. Il est donc responsable de tout, seul. La monarchie présidentielle, danger en temps calme, est une folie en temps de crise.

Quant au fond, le gouvernement aura multiplié les mensonges. Ainsi M. Macron pérorant que l’aggravation de l’épidémie en mars n’était pas prévue alors qu’elle était annoncée par le conseil scientifique en janvier. Ou quand le ministre de l’Éducation affirmait qu’on se contaminait si peu à l’école avant de devoir brutalement les fermer. Ou encore quand le ministre de la Santé expliquait il y a un an que les masques n’étaient pas utiles. Ou quand le président annonce 10 000 lits de réanimation après que son ministre Véran a fixé l’objectif d’en avoir « 14 000 » le 28 mars … 2020 ! Pendant ce temps, le budget de la sécurité sociale prévoit encore des économies à l’hôpital public, les cartes scolaires prévoient des fermetures de classes pour septembre et le pouvoir persiste dans la mise en place de l’injuste réforme de l’assurance chômage. Tout le contraire de ce qu’il faudrait ! Ces mensonges, fautes et incohérences sapent la confiance dans la parole publique et donc le consentement aux mesures prises pour juguler la pandémie. En cela, le pouvoir macroniste aggrave la crise au lieu de la contenir.

Gérer une crise comme celle que nous connaissons est difficile et même impossible sans s’affranchir des dogmes néolibéraux. Raison pour laquelle, il faut l’affronter avec des principes clairs : la santé n’est pas marchandise, les brevets sur les vaccins doivent être levés et les industries nécessaires à la réponse sanitaire réquisitionnées, la recherche publique doit être activement en particulier pour les traitements aussi indispensables que les vaccins, des recrutements massifs et formations doivent être engagés d’urgence dans l’éducation et la santé, l’activité du pays doit être organisée par roulement pour limiter l’affluence dans les transports et les lieux d’études ou de travail en limitant le risque d’effondrement social, scolaire ou psychologique, les salariés doivent voir leur revenus garantis à 100% etc.

Il y a un an, l’impréparation pouvait encore être camouflée derrière le souffle d’une épidémie fulgurante. Mais qu’ont-ils fait depuis un an ? Rien. Ou trop peu. Ou ce qu’il ne fallait pas. Ce n’est pas seulement un virus qui a tué 100 000 personnes en France. Ce sont aussi des choix politiques.

Matthias Tavel


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