Macron est-il un danger pour la République ? Épisode 3 : la police

vendredi 12 février 2021.
 

À l’approche des quatre années de mandat, nous continuons notre bilan du quinquennat et du danger que le Président fait peser sur la République. Après la liberté de la presse et la justice, épisode 3 : la police.

Emmanuel Macron n’est pas devenu président de la République par hasard. Mais il aurait tout aussi bien pu ne jamais l’être. Un heureux alignement des planètes en sa faveur en a décidé ainsi. De même qu’une communication très efficace. Hélas, on ne gouverne pas sur les bons mots des communicants. Parce qu’à la fin, ça finit par se voir. Et on le constate chaque jour toujours plus.

Être Président, ça ne s’improvise pas. Force est de le constater. L’absence d’expérience locale est sans doute une épine dans le pied du Président qui ne touche plus terre. En matière de sécurité, le problème d’Emmanuel Macron, c’est qu’il n’a pas de pensée – comme sur bien d’autres sujets soit dit en passant. Pis encore, il n’y a pas de sachants autour de lui. Tout juste quelques experts autoproclamés qui vont lui servir la soupe sur quelques plateaux télés. Qui pour le conseiller sur un sujet si régalien, la cerise sur le gâteau du jacobinisme ? Christophe Castaner ? Alexandre Benalla ?

Officiellement, depuis septembre 2020, le conseiller « intérieur, sécurité » de l’Élysée se nomme Frédéric Rose. Préfet, il est principalement réputé pour être un « fin connaisseur » de la radicalisation et du communautarisme. Le tableau est brossé.

Sauf que la police, et plus largement la mission du ministère de l’Intérieur, ne se résume pas à la lutte contre l’islamisme. Loin s’en faut. L’héritier de Sarkozy

On l’a vu lors des deux précédents épisodes de cette série, Emmanuel Macron n’a pas renversé la table. Il n’a conduit aucune révolution. Sa politique est la digne héritière de ce qui se fait depuis des décennies – en procédant seulement à l’accélération du tout répressif et de l’autoritarisme. François Hollande avait flouté la distinction gauche/droite en proposant la déchéance de nationalité. Emmanuel Macron ne fait que pousser le curseur un cran plus loin. Selon Jérôme Giusti, avocat, président de l’association humanitaire Droits d’urgence et co-directeur de l’Observatoire de la justice de la Fondation Jean-Jaurès, le « en même temps » d’Emmanuel Macron – comprendre la prévention et faire de la répression – est avant tout le signe d’un « manque de colonne vertébrale politique. Il répond à une opportunité politique, pas à une véritable conviction ».

Pour Michel Kokoreff, sociologue, professeur à l’université Paris 8 et auteur de Violences policières. Généalogie d’une violence d’État [1], si « Emmanuel Macron est tout à fait dans la continuité du tournant sécuritaire de la fin des années 90, accompagné par le PS avec le fameux colloque de Villepinte en 97, puis achevé par Nicolas Sarkozy, il est aussi dans un durcissement. » Car la France n’a pas connu une période de paix et d’amour entre les quinquennats Sarkozy et Macron. Il y a eu les attentats de 2015, par lesquels Hollande va faire voter toute une série de textes sécuritaires ayant vocation à s’étendre à l’ensemble de la population. Un nouveau maintien de l’ordre que l’on pourra observer en 2016, lors des mobilisation contre la loi El-Khomri et de Nuit debout. Puis ça continue en 2018, sous Macron donc, notamment avec les gilets jaunes. Comme le résume Michel Kokoreff : « De l’affaire Benalla aux gilets jaunes en passant par la mort de Cédrid Chouviat et le tabassage de Michel Zeckler, le bilan n’est pas glorieux, et il tient en trois lettres : LBD. Et en un mot : déni. »

Continuité donc, mais dans l’aggravation. Et tout le monde s’accorde pour dater précisément le « début de la fin » à l’apogée politique d’un homme : Nicolas Sarkozy. Jérôme Giusti développe : « Il a été le premier à mettre en place la politique du chiffre, la "tolérance zéro", tout en supprimant 13.000 postes dans la police et en baissant les crédits sur la formation. Ça a été une politique réactionnaire, mais il a réformé l’institution de la police dans le discours et dans les faits. » Désormais, c’est à Gérald Darmanin qu’incombe la tâche de reprendre le flambeau. Des « racailles » qu’il faut passer au « karcher » à la lutte contre l’« ensauvagement », et la boucle est bouclée.

Du côté de SUD Intérieur [2], on déplore « un gouvernement qui fait beaucoup de com’ ». Ce syndicat, à gauche et donc largement minoritaire, ne peut que constater amèrement « le délire sécuritaire, l’emballement législatif, la répression ». Et d’alerter : « On fait croire aux policiers qu’on leur donne des moyens, au niveau de l’armement, des moyens réglementaires et législatifs, mais on ne crée que de la tension et de la violence. Ça ne fait que mettre en danger les citoyens et les policiers eux-mêmes. »

Même son de cloche chez Ugo Bernalicis, député La France insoumise : « La cohérence d’Emmanuel Macron en matière de police, c’est qu’il poursuit une politique de droite. De toute façon, il dépend des policiers pour mettre en place sa politique, que ce soit dans sa gestion des mouvements sociaux ou de la crise sanitaire. » Macron peut-il gouverner sans la force ?

C’est à la fois le dilemme et la définition du macronisme. Rappelez-vous, la première fois que vous avez entendu parler d’Emmanuel Macron : c’est lui qui poussait, en coulisses à l’Élysée, pour faire passer la première loi Travail – dite alors loi El-Khomri. Le macronisme est, par nature, impopulaire. Ou, comme l’analyse Michel Kokoreff : « L’élection de Macron ayant consisté en un siphonnement de la droite dite républicaine et de la gauche dite socialiste, l’espace politique est en miettes, sans opposition, donc il y a un boulevard pour appliquer cette politique. À cela s’ajoute un contexte économique avec 10 millions de personnes sous le seuil de pauvreté, trois millions de chômeurs, etc., et des réformes qui renforcent la mise en pièce du système de protection sociale, favorisent la précarisation. Ce contexte ne pouvait que susciter la révolte de la rue. »

Et que fait un Président impopulaire pour faire passer, quoi qu’il en coûte, ses réformes ? Il utilise la force. D’où ce désespoir de SUD Intérieur : « On n’attend pas grand chose d’un gouvernement qui privilégie les plus riches et qui prône un État autoritaire. Jupiter nous a bien montré son idée de l’État. Même si la pandémie met à jour un certain nombre de dysfonctionnements de nos sociétés capitalistes. À un moment, il faudra quand même se poser la question de savoir si on peut continuer à vivre dans cette logique qui nous amène droit dans le mur. »

C’est vrai que la crise du coronavirus n’a pas arrangé la situation, comme le souligne Ugo Bernalicis : « L’usage de la police dans la gestion de la crise du Covid-19 est extrêmement révélateur : on a mis en place un contrôle social par des amendes, par de la répression, là où dans d’autres pays, comme la Suisse, les policiers donnaient un masque aux gens qui n’en portaient pas. » C’est que le pouvoir, en France, commence à s’user d’années de répression policière toujours plus aiguë. Plus personne ne pense « police républicaine » au sommet de l’État. Au point que le débat semble acté désormais : quoi qu’il arrive, il faut protéger physiquement les policiers tout en leur donnant les moyens de réprimer. C’est ainsi que « Macron n’a pas d’autre choix que de céder à la pression des syndicats policiers. On ne peut pas toucher cette institution. Qui protégerait les dirigeants du peuple sans la police ? Alors on tolère une marge d’erreur : les violences policières », abonde Amal Bentounsi, fondatrice du collectif des familles des victimes tuées par la police. « Macron ou Castaner l’ont bien dit lors des gilets jaunes : le dernier rempart du pouvoir, ce sont les forces de l’ordre, argue le député insoumis. Après ça, ils peuvent tout demander, le rapport de force est maximum. » La sale besogne des syndicats

« Je les appelle les enfants gâtés de la République. Ils obtiennent tout. » Amal Bentounsi sait de quoi elle parle. Il lui aura fallu cinq ans d’un combat judiciaire (et médiatique) acharné pour que l’assassin de son frère Amine, tué d’une balle dans le dos en 2012, soit condamné. Cinq ans de prison avec sursis pour un policier, ça paraît peu, mais c’est déjà beaucoup.

Rare sont les corps de métier qui peuvent, en une manifestation de 40 personnes, obtenir gain de cause auprès du ministère. C’est le cas dans la police. « Si Unité SGP Police-FO et Alliance sont si influents, c’est grâce au pouvoir qui leur laisse la cogestion d’une partie de la RH du ministère, explique Anthony Caillé, secrétaire national du syndicat CGT-Intérieur. En les laissant faire ça pendant des décennies, ils ont créé leur propre démon. Aujourd’hui, ils ont des syndicats surpuissants, qui ne sont absolument plus dans le respect républicain – lisez leurs publications sur les réseaux sociaux, si nous à la CGT on écrivait un dixième de leurs tractson n’existerait plus. »

Là encore, les années Sarkozy ont été des plus influentes. Quand Ugo Bernalicis est persuadé que les syndicats de police « font la politique du ministère de l’Intérieur », Amal Bentounsi s’interroge : « Est-ce que ce sont les parlementaires qui font les lois ou bien les syndicats policiers ? Ils sont de plus en plus politisés. Certes, ils sont une minorité, mais arrivent toujours à mettre la pression sur les gouvernements qui se succèdent. »

Et pourtant, aux dires de l’élu LFI, « ils ne sont pas si forts, en vérité. Ils ont un fort taux d’adhérents, mais pas d’adhésion. Les policiers se syndiquent massivement pour une seule raison : obtenir leur mutation dans leur région d’origine. C’est un souhait humain et légitime. Mais sans la défense d’un syndicat, ils vont mettre 15 ans pour obtenir cette mutation – sans parler des pressions, des chantages. L’administration, en suivant l’avis des syndicats, accepte qu’ils jouent ce rôle. Comme ça, c’est la paix sociale. Sauf que cette cogestion n’est aujourd’hui plus qu’une gestion des seuls syndicats. »

Aujourd’hui, 75% des diplômés des écoles de police sont orientés vers Paris et la région parisienne. Ce système « sclérose l’institution », tempête Anthony Caillé. La solution pour Jérôme Giusti serait de « mieux territorialiser les embauches ». Mais serait-ce suffisant ? Grand ménage et (dé)formation professionnelle

Il est un sondage qui fait rager Anthony Caillé, celui du CEVIPOF, daté de 2015, qui avance que 30% des policiers et militaires ont voté Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle de 2012, et qu’ils étaient 51,5% à faire le choix du FN au premier tour des régionales de 2015. « Qu’il y ait un état d’esprit très belliqueux, très protectionniste, c’est sûr. Lorsqu’il y a trois racistes dans le commissariat, tout le monde les laisse faire, c’est sûr. Là où j’en veux à mes collègues, c’est qu’ils n’osent rien dire. C’est l’omerta. Mais de là à dire qu’ils sont tous racistes… Ce n’est pas parce que c’est systémique que c’est majoritaire. »

« Je m’en fout qu’un policier vote RN, s’il fait bien son boulot, s’il n’a pas un comportement raciste, s’il respecte le Code pénal et le Code de procédure pénale, s’il respecte le code de déontologie », lance Ugo Bernalicis. Comment faire alors ? Un grand nettoyage, du sol au plafond, comme l’a fait la police de Minneapolis aux États-Unis suite à la mort de George Floyd ? « Je ne pense pas qu’il faille faire le grand ménage, nous dit Anthony Caillé. C’est une question d’éducation, comme pour un gamin. On ne naît pas raciste, méchant ou con, on le devient. Le problème, ça n’est pas tant pour qui votent les flics – j’en connais plein des flics de droite, ça n’en fait pas moins des gens respectueux –, le problème, c’est le matraquage des syndicats, le laisser-faire systémique. Tout ça, ça fait des petits. »

Une vision que partage Ugo Bernalicis, lequel met également en avant le fait que « le discours de radicalité des syndicats sur l’escalade de l’armement fonctionne mieux auprès des policiers que les revendications sociales. Parce que les policiers baignent là-dedans. Ils se sentent en insécurité et ont besoin d’être rassurés. Il y a tout un imaginaire autour du rôle répressif de la police qui a un impact sur les candidats à l’entrée. » Mais lui non plus n’est pas un partisan du grand ménage : « Ce n’est pas raisonnable, rationnel, faisable de faire comme aux États-Unis où ils ont viré tout le monde pour ne réembaucher que les bons éléments. On a une police nationale, ça ne peut pas fonctionner comme ça. Rien que matériellement… Mais même au-delà, ça ne peut pas se faire de manière arbitraire, par de la délation, comme pourraient le faire nos adversaires. »

Vient alors la question, centrale, de la formation des policiers. Aujourd’hui, pour entrer dans la police par l’échelon le plus bas, il suffit d’avoir 18 ans et le brevet des collèges (le bac pour être gardien de la paix). La formation dure entre 12 et 14 semaines avant un stage de deux semaines. Et vamos ! À titre de comparaison, Jérôme Giusti évoque « l’exemple danois : vous ne pouvez pas entrer dans la police avant l’âge de 21 ans – donc vous aurez au moins eu une petite expérience professionnelle avant ; la durée de la formation est beaucoup plus longue, elle est plus ouverte aux sciences sociales ; les élèves policiers doivent faire un mémoire dans lequel ils s’interrogent sur leur métier. Les policiers français n’ont que trois heures de formation sur les violences conjugales ! »

Ugo Bernalicis en est persuadé, « en passant de un an à deux ans de formation, a minima, en ouvrant des écoles de police et en augmentant le niveau de recrutement et d’exigence, le ménage se fera de lui-même ». À SUD Intérieur aussi, on pense qu’il « faut modifier les comportements des fonctionnaires de police en leur donnant les bons outils. Ça passe par la formation, initiale et continue. Il faut aussi ouvrir cette formation à la psychologie, à la sociologie, à l’histoire. Pour ça, il faut allonger la formation et non pas la réduire à une formation très technique au niveau des gestes d’intervention et de l’armement. Aujourd’hui, on ne forme pas des gardiens de la paix mais des techniciens de la sécurité. »

Mais notre interlocuteur de SUD Intérieur met en garde : « Des études aux États-Unis ont montré que la formation, les caméras-piétons et un meilleur contrôle de l’activité policière ne suffisent pas à lutter contre la violence globale de la police si on ne s’attaque pas au fond. Pour améliorer fortement et durablement la situation, c’est tout notre modèle de société qu’il faut changer. Si on veut une société juste socialement et démocratiquement, l’importance de la police sera à la marge. Si on veut une société individualiste et injuste, il faut une police de l’ordre. » Un service public comme un autre : maltraité

Or, d’élection en élection, les politiques jouent avec cette société. Remémorez-vous 2017 et la surenchère de suppression de fonctionnaires auxquels se sont livrés les différents candidats. La police n’a pas plus de raisons d’y échapper que l’école ou l’hôpital.

Anthony Caillé approfondie la chose : « Le métier de policier s’exerce dans la même précarité que n’importe quel service public : des locaux délabrés, un manque de moyens matériels, des bagnoles complètement pouraves, des ordinateurs et des logiciels de rédaction de procédures obsolètes – on se croirait en 1995 ! Il n’y a pas de pognon ! On colle des rustines. On a besoin d’embauches massives, de régler ce problème des heures supplémentaires. Mais non… Au lieu de ça, on nous dit que notre seule mission est sécuritaire. On a sacrifié le service public de la police et résultat : il n’y a plus de rapports entre la police et la population. » Et comme le dit Ugo Bernalicis, « quand on cantonnent les policiers à un rôle uniquement répressif, on a une police qui n’a plus un caractère républicain ».

Aujourd’hui, les citoyens attendent de la transparence de la part des institutions. Force est de constater que la police ne l’est pas. On sait qu’il y a à peu près 1000 signalements par an auprès de l’IGPN, mais que sait-on des suites qui leur sont données ? Que penser du fait qu’en 2020 l’IGGN (Inspection générale de la Gendarmerie nationale) a remis pour la première fois de son histoire un rapport d’activité ? La population réclame aussi une plus grande égalité, dans tous les domaines. À ce titre, il faut que la police soit exemplaire. « Ce n’est plus supportable que des gens se considèrent comme discriminés par la police », s’agace Jérôme Giusti, avant de lâcher : « Emmanuel Macron a un discours de la transparence et de l’égalité, mais ça ne se manifeste pas vraiment dans les faits. On ne sait pas à quoi s’en tenir avec lui. »

Une police digne de ce nom, le problème, c’est que ça coûte un « pognon de dingue ». Tous nos interlocuteurs nous ont cité Pierre Joxe en modèle, et pour cause : Joxe a eu les moyens de moderniser la police – notamment la police judiciaire sur l’aspect scientifique – car il a bénéficié d’un plan de financement massif de la police nationale. Il a aussi mis le paquet sur la formation, la passant de 3 à 12 mois. Aujourd’hui, le budget de l’Intérieur est compris dans le budget global de l’État, voté chaque année – avec toute l’opacité que cela comporte pour ce ministère si vaste. Ainsi enrage SUD Intérieur : « Quand on dit qu’il faut améliorer les conditions de travail des fonctionnaires, y compris les policiers, il faut investir de l’argent, procéder à des réorganisations importantes. C’est parfois plus simple de commander des gilets par balles ou des LBD que de mettre en place ce type de réformes. C’est une vision court-termiste, erronée, mais ça donne l’impression que c’est moins coûteux. Monsieur Darmanin nous a acheté de nouvelles voitures, maintenant il veut changer nos uniformes. Je ne pense pas que le problème de la police soit là. Mais peut-être que ça sert certaines personnes d’être totalement à côté de la plaque. Peut-être que ça permet de continuer un contrôle sécuritaire de la population afin de mettre en œuvre des politiques inégalitaires. On est dans une société d’injustice et ceux qui ont le pouvoir politique et économique n’ont pas forcément envie que ces injustices cessent, puisque ça leur profite. »

Quel sera le pas suivant ? À la CGT-Intérieur, on le voit venir gros comme une maison : « Ceux qui pensent la police de demain regarde par le biais économique : il faut la privatiser. Historiquement, il y a deux grosses entreprises privées de sécurité qui existent depuis des lustres : celle de la SNCF et celle de la RATP. Mais au-delà de ça, on a commencé à privatiser des missions de police dans les années 80-90 : les contrôles des voyageurs dans les aéroports, les manifestations sportives, la garde des ambassades et des bâtiments publics… Tout ça est assuré par des boîtes privées. Parti comme c’est parti, on va privatiser encore des missions qui nous sont dévolues. À terme, la police, ça ne sera plus que la police judiciaire et le maintien de l’ordre. Tout le reste sera soit en charge de la collectivité territoriale, soit privé. On va finir comme l’hôpital : quatre commissariats pour Paris et la petite couronne. Et le jour où vous voudrez déposer plainte, vous prendrez votre ticket et patienterez trois heures, comme aux urgences. »

Heureusement, le Nouveau Monde est là… Ou pas. « Il n’y a pas de grand changement avec Macron, conclut Anthony Caillé. Il est dans la continuité de ce qui existe depuis des décennies. J’ai 43 ans, je suis entré chez les flics en 1998, et ça va de mal en pis. Pas un gouvernement n’a su restaurer une police citoyenne, républicaine. Ah si ! La grande nouveauté sous Macron : quand on écrit aux autorités, ils ne répondent jamais. »

Et vive la République.

Loïc Le Clerc

Notes

[1] Éditions Textuel

[2] Les membres du syndicat SUD Intérieur préfèrent s’exprimer au nom de l’organisation.


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