Colombie : L’échec de la politique révolutionnaire sans armes

samedi 6 février 2021.
Source : Bolivar Infos
 

Bien sûr, qu’ils vont devoir reprendre les armes. Espérons que quand ils s’y décideront, il restera encore quelques combattants qui n’auront pas été assassinés… ! Un constat encore de la violence dictatoriale incluse en la dogmatique du régime capitaliste qui sort toujours, si besoin est, sa botte secrète de recours aux armes , aux crimes ! Colombie : L’échec de la politique révolutionnaire sans armes 3 Février 2021, 18:01pm |Source : Publié par Bolivar Infos Par Nepomuceno Marín

En Colombie, un troisième cycle de violence politique et de résistance armée est en train de se mettre en place suite à l’échec des accords de paix signés entre le Gouvernement colombien présidé par Juan Manuel Santos et un secteur des FARC (celui de Timochenko, Lozada, Alape et Granda).

A la table de dialogue à La Havane, les délégués du Gouvernement et en particulier le chef de celle-ci, ont été obsédés par la nécessité que le pacte qui serait signé ouvre une étape d’exclusion de al violence dans l’activité politique et dans le prosélytisme électoral.

L’usage de la violence dans les campagnes électorales et dans l’action politique était un élément pervers qui déformait les processus démocratiques dans la lutte pour le pouvoir.

L’argumentation et le discours ont atteint d’autres dimensions et, encouragé par certains noyaux de gauche, s’est focalisé sur le discrédit du recours à la lutte armée par la gauche pour renverser le pouvoir des oligarchies colombiennes sanguinaires.

Le Gouvernement de Santos insistait sur le fait que l’abandon des armes permettrait une lutte politique démocratique et pacifique des membres des FARC qui déposeraient les armes et organiseraient un parti politique pour intervenir sur la scène d’institutions comme le Parlement.

Effectivement, avec ce discours, une remise éclair des armes par les guérilléros a eu lieu dans le cadre d’un processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) qui fut l’objet d’une réglementation minutieuse dans le chapitre final du conflit des accords de paix.

Alors que de larges secteurs ont averti des dangers d’un dépôt précipité des armes par les FARC, le noyau de Timochenko et Lozada a accéléré cette étape en total accord avec les militaires qui participaient à la table de La Havane et a renoncé à une garantie importante pour la mise en place des accords obtenus.

Grâce au dépôt des armes, la symétrie nécessaire d’un accord qui, dans son exécution aurait pu être un bon apport aux processus de démocratisation et de conquête de droits agraires, sociaux, ethniques et judiciaires importants dans laperspective de la transformation socialiste de l’Etat et de la société colombienne.

L’expérience de ces 48 derniers mois a largement montré l’erreur que constituait ce point de vue conciliateur et les concessions illimitées concédées aux ennemis du peuple colombien.

Les élites colombiennes et régionales, tellement amatrices de violence depuis plus de 200 ans sont revenues et ont persévéré dans leurs méthodes de contrainte et de persécution des manifestations souveraines de l’action des classes subalternes.

Peu leur importe ce qui a été établi dans les accords de paix et une faction, celle des des grands propriétaires fascistes, a manoeuvré jusqu’à reprendre la direction du Gouvernement (avec Duque) pour engager une nouvelle étape de violence systématique et méthodique qui a provoqué à ce jour l’assassinat de presque 260 ex-combattants guérilleros, la décapitation de presque 700 dirigeants sociaux, une infinité de massacres et l’expansion des groupes paramilitaires organisés à partir des brigades militaires et des casernes de la police.

Le sanglant génocide exécuté pendant des 3 dernières années, après une période de calme relatif, confirme que pour les élites ploutocratiques, les armes sont partie intégrante de leur domination.

D’un autre point de vue et avec la profonde réflexion de Machiavel, la seule chose qui garantit la république démocratique est le peuple en armes.

Pour revenir à notre affaire, la seule garantie d’une République sociale avec des droits et en paix est la permanence et le recours à la lutte armée du peuple, évidemment, en évitant les points de vue biaisés qui font du fusil un fétiche et ignorent les dynamiques réalité de la politique.

Les armes sont un élément essentiel de la lutte du peuple contre l’oligarchie mais dans le cadre d’une réalité politique qui soupèse le pour et le contre dans chaque situation, à tout moment de la bataille révolutionnaire destinée à détruire le pouvoir des castes exploiteuses et réactionnaires.

Renoncer aux armes dans le domaine révolutionnaire est fatal, évidemment, mais c’est une erreur d’établir comme priorité son usage dans la bataille politique pour le socialise et la mobilisation anticapitaliste.

En Colombie, un nouveau cycle de violence révolutionnaire est en marche. Il a pour acteurs les FARC-EP (Fronts 1, 7, 40, 33, 18, 36, 62, 14, 15, Carolina Ramírez et Commandement de Coordination de l’Occident), l’ELN, la Nueva Marquetalia et l’EPL.

Ces nouvelles violences ou guerres révolutionnaires d’un nouveau type prennent d’autres formes avec une large ingérence des domaines urbains, l’usage intensif des nouvelles technologies de communication, l’interaction symbolique et des lectures plus précises des situations géopolitiques régionales en ce qui concerne l’organisation des arrière-gardes frontalières conséquences des processus révolutionnaires présents dans les pays voisins de la Colombie.

Les nouvelles technologies, l’usage intensif des téléphones portables intelligents, des drones, joint aux nouveaux territoires qui dépassent les espaces nationaux deviennent des facteurs importants des nouvelles mobilisations sociales anti-oligarchie et anti-impérialistes.

A mon avis, ces nouveaux facteurs expliquent le renforcement et l’expansion des FARC-EP (avec les fronts déjà cités) de l’ELN, de la Nueva Marquetalia et du maoïsme de gauche dans la meilleure tradition de la longue guerre paysanne et populaire.

Etablir une incompatibilité entre ces nouvelles dynamiques de résistance armée et l’expansion ou l’explosion sociale en cours suite à la crise économique, sanitaire, sociale et impérialiste n’est pas possible. Ce sont des processus complémentaires dans la guerre sociale, politique et militaire contre le régime des oligarchies colombiennes.

Les faux accords de paix colombiens nous confirment, alors, que la politique sans armes signifie la banqueroute de la stratégie révolutionnaire destinée à détruire le capitalisme et à asseoir les bases du socialisme.

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...


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