Quelle prévention des séismes en France ?

samedi 26 décembre 2020.
 

Où est la faille ?

Quelle prévention des séismes en France ?

À force de vivre en milieu urbain et à travers des écrans, on finit par oublier les aléas de la manifestation des éléments naturels dont dépendent nos vies : le Feu (incendies de forêt), l’Eau (inondations), l’Air (tempête), la Terre (séisme). Nous abordons ici le dernier élément de cette série.

0–Introduction : qu’est-ce qu’un séisme dans la vraie vie ?

Source : rapport d’information du Sénat. La France est-elle préparée à un tremblement de terre ? Extrait d’une audition https://www.senat.fr/rap/r09-653/r0...

« Que s²e passe-t-il lors d’un séisme ? Des populations sont touchées. Avant tout, le séisme touche la population. Je voudrais qu’on l’aborde sous cet angle. Il y a des morts. Bienvenue dans la vraie vie avec le lieutenant-colonel Cova qui nous a parlé des problèmes qu’il a rencontrés. Vous avez rencontré des difficultés qui n’étaient pas prévues. Vous aviez des plans, vous vous êtes adaptés. Je vous remercie de la présentation qui était vivante et qui nous a plongés dans la vraie vie.

Avec le colonel Cova, nous avons participé à une opération avec ses réalités. Aujourd’hui, il faut remettre les choses dans ce contexte.

Des morts ? Oui, mais des morgues ? Que fait-on des cadavres ? Qui les identifie ? Un mort doit être identifié. Il faut mettre une logistique autour. Il faut « stocker » le mort. Il ne faut pas qu’il se désintègre. Derrière, pour la population, il y a du deuil. Le mort, c’est d’abord le deuil et les familles, ce sont les proches, c’est une catastrophe où tout le monde est bouleversé.

Il y a des blessés. C’est l’inquiétude, le désarroi. Qui va les prendre en charge ? On sait que les hôpitaux seront peut-être détruits. En tout cas, il faut prendre les blessés en charge. On les évacue ? On les traite sur place ? Y a-t-il des médecins compétents ? Donne-t-on des médicaments ? A-t-on ce qu’il faut pour les soigner ?

Je pose simplement des questions. Je ne suis pas chargé des secours publics en France. Je suis chargé d’apporter un soutien à la population, comme nous l’a présenté Paul.

Des gens vont être bloqués, sont sous les décombres. Là encore, inquiétudes de la famille, le stress, l’angoisse, les cris, les hurlements, le désespoir. Là encore, il faut agir. Les personnes isolées ?

Prenons l’exercice de Lourdes. Imaginons que nous sommes en hiver. Les stations de sports d’hiver sont bondées. La ville de Lourdes est bloquée, on n’a plus d’accès aux stations. Comment fait-on pour nourrir des populations qui sont bloquées, qui ne peuvent plus descendre ? Les stations sont pleines. Il y a des vivres pour une ou deux journées. Comment fait-on pour les ravitailler, avec quels moyens ? Il n’y a plus d’accès routiers, ce ne peut être que par voie aérienne.

Les sans-abri : des milliers de personnes dans la rue. Il fait chaud, il fait froid, il gèle. Que fait-on de ces personnes ? Comment les couvrir ? Comment les habiller ? Comment prendre soin d’elles ? Aujourd’hui, ce sont encore des questions qui restent posées. Les enfants seuls, les orphelins, qu’en fait-on ? Je pose encore des questions.

Le tremblement de terre s’est peut-être produit en zone de montagne et a provoqué des éboulements, des avalanches qui vont aggraver les choses. Peut-être un embâcle. En haut il y a une rivière, des éboulements, la rivière grossit, l’embâcle va céder, il va inonder la ville en plus. Que va-t-il se passer ? Là encore je pose des questions.

Tremblement de terre, grosses crues, peut-être des pluies, des ruptures de digues qui viennent aggraver la situation. Là encore je pose des questions. Donc des familles, des hommes, des femmes, des enfants qui sont victimes.

Tremblement de terre, gaz, incendie forcément. Les pompiers sont-ils encore opérationnels sur le terrain ? Ont-ils encore les moyens d’éteindre les incendies. Je pose encore des questions.

Les voies de communication : elles sont coupées, elles ne sont pas coupées. Il y a des moyens d’accès. A L’Aquila, heureusement, une voie autoroutière a été dégagée. Tout le reste était bloqué, mais il y avait un boulevard pour amener les secours. Cela s’est fait vite et bien. Les Italiens ont bien travaillé. La chance est qu’il restait une voie accessible.

Les routes, les voies ferrées, les aéroports, les fleuves, les rivières. La mer, un tsunami, des bateaux échoués partout, des gens sinistrés. Là encore je pose des questions.

L’énergie : on va rétablir l’énergie. Y en a-t-il encore ? Pour combien de temps est-on dans le noir ? C’est l’hiver, on a froid, il n’y a plus de gaz, il n’y a plus rien. Comment faire ? Même ceux qui peuvent encore habiter leurs maisons, comment vont-ils se chauffer ? Ce n’était pas prévu. On n’a pas fait de réserves. On n’est pas préparé à un séisme. Il n’avertit pas. Aujourd’hui, que fait-on ?

L’eau : y a-t-il encore de l’eau ou pas ? Il va falloir en amener, la rendre potable, il va falloir mettre les moyens en oeuvre. Ce ne sont que des questions que je pose.

C. EN AMONT DU SINISTRE

Il ne faut pas considérer que le sinistre lui-même. Il n’y a pas que le site. Il y a l’amont. Que se passe-t-il ? Les avions sont bloqués, les gens attendent dans les aéroports : qu’en fait-on ? Ceux qui sont bloqués dans les trains en rase-campagne : qu’en fait-on ? Ceux qui sont naufragés de la route, qui sont bloqués parce que tout est bloqué, des milliers de gens sur la route dans des embouteillages inextricables : comment prendre soin d’eux ? Là encore je pose des questions.

Les conditions sanitaires : les égouts sont rompus. Il n’y a plus de colonnes. Comment faire face éventuellement à l’hygiène ?

J’ai parlé des conditions climatiques. Il fait très chaud comme en ce moment, c’est la canicule. Imaginons ce qu’il se passe aujourd’hui. Imaginons qu’il gèle.

La compréhension de la situation par les populations : Tenons-nous compte des us et coutumes ? Des centaines de communautés différentes vivent en France. Certains étrangers ne parlent pas français. Des Français ne savent ni lire ni écrire. Ils sont incapables de lire un message d’alerte. Ils ne sont d’ailleurs pas capables de le comprendre.

Imaginez que la sirène se déclenche en ce moment. Croyez-vous que les gens vont déserter les terrasses et cesser de boire leur apéritif ? Bien sûr que non. Ils se demanderont ce qui se passe. Quelques-uns diront qu’il vaut mieux rentrer et s’enfermer. Combien vont le dire et entraîner les autres avec eux ? Très peu. Donc, aujourd’hui, personne n’est prêt.

Est-ce que la France est prête ? J’ai tendance à dire non. On est vraiment très loin d’être prêt.

Tout ce qui a été exposé tout à l’heure est très autocentré. On est sur l’Etat et ses prérogatives, avec tout ce qui est régalien. Parle-t-on d’associer le monde associatif ou la population elle-même à la gestion de crise ?

Depuis 2004, la loi de sécurité civile dit que le citoyen est acteur de sa propre sécurité. Cela fait six ans que la loi est passée. Je fais remarquer que depuis six ans, il n’y a toujours pas de décret d’application de cette loi. Cherchez l’erreur

J’ai le sentiment aussi que la population continue à croire que l’Etat veille sur elle, qu’il faut dormir tranquille et qu’il l’aidera. Il est temps aujourd’hui de rentrer dans la rupture par rapport à ce langage qui a tendance à endormir nos concitoyens, et il est temps de les réveiller durement. Aujourd’hui, les crises se multiplient de façon alarmante. Je suis entouré de spécialistes de l’urgence. Plus elles se multiplient et plus elles montent en puissance. Aujourd’hui, les crises vont de pire en pire. Je rappelle un phénomène que les spécialistes connaissent et que le public a oublié : la tornade d’Hautmont en août 2008. Une tornade qui a détruit complètement 200 maisons. C’est la première fois que les assurances indemnisent 200 maisons en totalité. Cela n’est jamais arrivé, du moins depuis que les assurances existent. On n’a jamais connu cela dans notre époque moderne.… »

Fin de l’extrait.

La lecture de ce rapport d’information demande une assez forte motivation du lecteur en raison de l’abondance des informations concernant les réglementations administratives, des évaluations budgétaires dans différents domaines de prévention, etc. la lecture de ce rapport datant de 2010 montres déjà l’ampleur du travail qui reste à faire pour faire face au risque sismique en France.

1–Les mesures de l’intensité d’un séisme.

Source : Wikipédia. Magnitude (sismologie) https://fr.wikipedia.org/wiki/Magni...)

a Les problèmes de terminologie

La magnitude est en sismologie la représentation logarithmique du moment sismique, qui est lui-même une mesure de l’énergie libérée par un séisme.

Plus le séisme a libéré d’énergie, plus la magnitude est élevée : un accroissement de magnitude de 1 correspond à une multiplication par 30 de l’énergie et par 10 de l’amplitude du mouvement1.

Les médias emploient souvent les termes d’échelle de Richter ou d’échelle ouverte de Richter, mais ces termes sont impropres : l’échelle de Richter, stricto sensu, est une échelle locale, surtout adaptée aux tremblements de terre californiens. Les magnitudes habituellement citées de nos jours sont en fait des magnitudes de moment (notées Mw ou M)2.

La magnitude et l’intensité (comme l’échelle de Mercalli) sont deux mesures différentes. L’intensité est une mesure des dommages causés par un tremblement de terre. Alors qu’un séisme a théoriquement une seule valeur de magnitude (en pratique plusieurs valeurs de magnitude peuvent être citées, selon la manière dont les calculs ont été réalisés), l’intensité varie en fonction de l’endroit où l’observateur se trouve1. Il existe des relations reliant l’intensité maximale ressentie et la magnitude mais elles sont très dépendantes du contexte géologique local. Ces relations servent en général à retrouver la magnitude des tremblements de terre historiques. […] On distingue plusieurs types de magnitudes :

–l’échelle de Richter, ou magnitude locale, ML ; –la magnitude mb calculée à partir des ondes de volume ; –la magnitude MS calculée à partir des ondes de surface ; –la magnitude de moment Mw ou M calibrée sur le moment sismique.

De nos jours, les magnitudes diffusées par les médias, en particulier en provenance de l’USGS (l’Institut d’études géologiques des États-Unis), sont des magnitudes du moment. L’emploi de l’expression « magnitude sur l’échelle de Richter » est impropre, notamment pour les séismes de large magnitude (supérieures à 6,5-7). L’échelle étant le logarithme d’une amplitude, elle est ouverte et sans limite supérieure. Dans la pratique, les séismes de magnitude 9,0 sont exceptionnels et les effets des magnitudes supérieures ne sont plus décrits séparément.

** ) b) Tableau des magnitudes sismiques.

Description–Magnitude de moment– Effets - Fréquence moyenne à l’échelle du Globe

- Microséisme. moins de 1,9 Micro tremblement de terre, non ressenti. 8 000 par jour

–Très mineur 2,0 à 2,9 Généralement non ressenti mais détecté/enregistré. 1 000 par jour

–Mineur 3,0 à 3,9 Souvent ressenti sans causer de dommages. 50 000 par an

–Léger 4,0 à 4,9 Secousses notables d’objets à l’intérieur des maisons, bruits d’entrechoquement. Les dommages restent très légers. 6 000 par an

–Modéré 5,0 à 5,9 Peut causer des dommages significatifs à des édifices mal conçus dans des zones restreintes. Pas de dommages aux édifices bien construits. 800 par an

–Fort 6,0 à 6,9 Peut provoquer des dommages sérieux sur plusieurs dizaines de kilomètres. Seuls les édifices adaptés résistent près du centre. 120 par an

–Très fort 7,0 à 7,9 Peut provoquer des dommages sévères dans de vastes zones ; tous les édifices sont touchés près du centre. 18 par an

–Majeur 8,0 à 8,9 Peut causer des dommages très sévères dans des zones à des centaines de kilomètres à la ronde. Dommages majeurs sur tous les édifices, y compris à des dizaines de kilomètres du centre. 1 par an

–Dévastateur 9,0 et plus Dévaste des zones sur des centaines de kilomètres à la ronde. Dommages sur plus de 1 000 kilomètres à la ronde. 1 à 5 par siècle

Pour un site donné, la distribution des séismes suit une loi de Gutenberg-Richter.

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2–Prévention des risques sismiques en France

Source :Ministère de la Transition écologique Le Jeudi 17 septembre 2020 https://www.ecologie.gouv.fr/trembl...

En France, si le niveau de sismicité est très faible à moyen dans l’Hexagone, le risque de séisme et de tremblement de terre est fort aux Antilles.

L’aléa sismique

L’aléa sismique est déterminé par la magnitude, l’ampleur et la période de retour des séismes d’un territoire. L’enjeu est d’estimer la probabilité qu’un événement naturel survienne sur un site et dans un laps de temps donné.

En France, un zonage sismique a été introduit en 2011. Il détermine cinq zones de sismicité, allant de très faible à forte.

Chaque année, plus de 150 séismes de magnitude égale ou supérieure à 6 sur l’échelle de Richter (séismes potentiellement destructeurs) se produisent à la surface du globe.

Sur l’ensemble du territoire français, mises à part les Antilles (Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin, Saint-Barthélemy), peu de zones sont exposées à des secousses importantes : les séismes de magnitude égale ou supérieure à 5 restent exceptionnels. Toutefois, en raison des enjeux (population, zones construites…), de l’augmentation de cette exposition (zones de plus en plus urbanisées) et d’une qualité de construction variable, des séismes majeurs pourraient causer plusieurs centaines de victimes en métropole et plusieurs milliers aux Antilles.

Démarche française de prévention du risque sismique

Si l’occurrence des séismes graves est relativement rare sur le territoire français, l’ampleur de leurs conséquences socio-économiques potentielles – pouvant être aggravées par des effets naturels ou technologiques – appelle à la mise en place de mesures de prévention, adaptées aux différents territoires, afin de réduire l’impact de tels événements.

La politique française de réduction du risque sismique s’articule principalement autour des axes suivants :

•informer les populations habitant les zones à risques ;

•définir et faire appliquer les règles de construction et d’aménagement du territoire, pour réduire la vulnérabilité et l’exposition au risque ;

•améliorer la connaissance de l’aléa, de la vulnérabilité et du risque sismique ;

•préparer la gestion de crise.

Ce n’est pas le séisme qui tue, mais les constructions mal bâties qui s’effondrent sur leurs occupants. Or, il est impossible de prévoir la date, le lieu et la magnitude d’un séisme à venir et donc d’évacuer les bâtiments avant l’arrivée des ondes destructrices.

Le moyen de prévention le plus efficace contre le risque sismique est donc la construction parasismique. C’est pourquoi la démarche française de prévention du risque sismique repose principalement sur l’amélioration de la qualité du bâti, notamment par une bonne application de la réglementation parasismique.

Prévention des risques naturels Prévention des risques majeurs

Les principes de la construction parasismique

L’objectif des règles de construction parasismique est la sauvegarde des vies humaines. Une construction parasismique est capable de résister à un niveau d’agression sismique de référence, défini réglementairement pour chaque zone de sismicité. Pour chaque niveau d’agression, un bâti courant peut alors subir des dommages importants, mais il ne doit pas s’effondrer sur ses occupants. En cas de secousse plus modérée, l’application des règles parasismiques permet aussi de limiter les dommages et donc les pertes économiques.

Construire parasismique suppose de tenir compte du risque sismique à toutes les étapes de la construction, puis de la vie du bâtiment. Les cinq composantes essentielles de la construction parasismique sont :

•le choix du site d’implantation ;

•la conception architecturale ;

•le respect des règles de construction parasismique ;

•la qualité de l’exécution ;

•la bonne maintenance des bâtiments.

Le non-respect de l’une d’elles peut être à l’origine de l’effondrement du bâtiment en cas de séisme.

Pour les bâtiments et infrastructures nécessaires à la gestion de crise, des niveaux de résistance plus élevés sont requis, afin qu’ils puissent rester opérationnels en cas de séisme. Pour les bâtiments et infrastructures dits à risque spécial (barrages, centrales nucléaires ou installations industrielles à risque), des règles particulières sont appliquées. Elles garantissent la sécurité de tous pour des séismes plus puissants que ceux pour lesquels sont dimensionnés les ouvrages dits « à risque normal ».

H3 / Textes réglementaires

La prévention du risque sismique est prise en compte dans les textes législatifs à partir de trois approches :

•la réglementation parasismique, fondée sur les articles L.563-1 du code de l’environnement et L.112-18 du code de la construction et de l’habitation, qui s’applique à la construction de différents types d’ouvrages (bâtiments, équipements et installations) et dont l’objet est d’assurer en premier lieu la protection des vies humaines, ainsi que la limitation des dommages matériels, en cas de séisme. La réglementation parasismique a été actualisée par la parution des décrets n°2010-1254 et n°2010-1255 du 22 octobre 2010, modifiant le zonage sismique et introduisant les nouvelles règles de construction parasismique. Cette nouvelle réglementation est entrée en vigueur le 1er mai 2011 ;

•les documents d’urbanisme (schémas de cohérence territoriale, plans locaux d’urbanisme et cartes communales) qui doivent tenir compte des risques naturels pour orienter les choix d’aménagement ;

•les plans de prévention des risques sismiques (PPRS), qui peuvent donner, à l’échelle communale, des règles plus adaptées au contexte local que la réglementation nationale.

Article L563-1 du Code de l’environnement Article L112-18 du Code de la construction et de l’habitation Décret n° 2010-1254 du 22 octobre 2010 relatif à la prévention du risque sismique Décret n° 2010-1255 du 22 octobre 2010 portant délimitation des zones de sismicité du territoire français

Cadre d’actions pour la prévention du risque sismique

Publié en octobre 2013, le Cadre d’actions pour la prévention du risque sismique a pour objet d’orienter et de coordonner les politiques de prévention de ce risque sur le territoire national (zones de sismicité faible à moyenne). Élaboré initialement pour une période de 5 ans (2014-2018), sa mise en œuvre se poursuit.

Ce cadre national est décliné en programmes d’actions territorialisés à l’échelle régionale, de manière adaptée et proportionnée aux niveaux de risque des différents territoires.

Cadre d’actions pour la prévention du risque sismique (PDF - 9.77 Mo)

Ministère de l’Environnement, ed. 2013

Les séismes (PDF - 4.72 Mo)

Ce dossier d’information présente les principaux éléments de connaissance sur les séismes. Ministère de l’Environnement, ed. 2012

Le plan séisme Antilles

Les Antilles (Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin et Saint-Barthélemy) sont les régions de France où l’aléa et le risque sismiques sont les plus forts. Selon les scientifiques, l’accumulation des contraintes au niveau du contact des plaques tectoniques Amérique et Caraïbes devrait produire un séisme majeur dans les prochaines décennies. Compte tenu de la vulnérabilité générale actuelle du bâti, il pourrait causer la mort de milliers de personnes.

Ce constat a amené à créer en 2007 le plan séisme Antilles. Il a pour objet d’offrir rapidement la meilleure sécurité possible aux résidents antillais.

Le plan se traduit principalement par des mesures de construction, reconstruction ou renforcement parasismique.

En 2007, une première phase du plan a été définie (2007-2013), avec la réduction de la vulnérabilité du bâti public au risque sismique de quatre ensembles de bâtiments :

•les bâtiments, infrastructures et réseaux nécessaires à la gestion de crise ;

•les établissements d’enseignement ;

•les établissements de santé ;

•les résidences de logements sociaux.

Les travaux de cette première phase ont été estimés à un montant de près d’1 Md€, 600 M€ environ pour le secteur de la santé et 343 M€ dans les autres secteurs. Les travaux nécessaires sur la durée totale du plan sont évalués à un coût global de 6 Md€ pour le bâti public.

Par ailleurs, le plan séisme Antilles poursuit et intensifie les actions utiles :

•à la réduction de la vulnérabilité du bâti ;

•à la préparation de la gestion de crise (exercices de sécurité civile) ;

•à l’amélioration de la connaissance de l’aléa sismique régional et local ;

•à la formation des professionnels de la construction, à la sensibilisation des citoyens (notamment du milieu scolaire).

Les différentes phases du plan ont permis de réaliser des diagnostics de vulnérabilité sur l’ensemble du bâti public et de réaliser le renforcement parasismique et la reconstruction d’états-majors, de centre d’incendie et de secours, de sites de gestion de crise de l’État, de centres hospitaliers, d’établissements scolaires publics et de nombreux logements sociaux.

Près de 1,3 Md€ ont ainsi été investis. Les réalisations du plan séisme Antilles sont présentées dans les différents bilans cumulés (2007-2013, 2014-2015 ; 2016-2020), ainsi que les notes de synthèse annuelles disponibles sur le site du ministère de la Transition écologique(ou chargé de l’environnement si on veut garder la notion de temps long).

De nombreux travaux restent à mener. Le rythme d’avancement des travaux de mise en sécurité doit être amplifié, pour atteindre un objectif de protection des citoyens à un niveau acceptable. Cette accélération concerne les nombreux bâtiments des collectivités territoriales, mais également ceux de l’État.

Ainsi, la troisième phase du plan séisme Antilles, pour la période 2021-2027, a été élaborée avec les collectivités territoriales antillaises et a pour objectif d’accélérer les réalisations pour mettre en sécurité plus rapidement les populations antillaises.

Plan séisme Antilles 2e phase (2016-2020) : Bilan au 31 décembre 2016 (PDF - 1.36 Mo)

Le présent document dresse le bilan de la seconde phase du plan séisme Antilles (2016-2020) au 31 décembre 2016

Plan séisme Antilles : Horizon 2020 (PDF - 1.22 Mo)

Cette publication dresse le bilan de la première phase du plan séisme Antilles (2007-2013) et de la phase transitoire (2014-2015) et présente les objectifs, les actions et le schéma de gouvernance du plan séisme Antilles à l’horizon 2020.

Plan séisme Antilles : Bilan au 31 décembre 2015 (PDF - 737.52 Ko)

Le présent document dresse le bilan de la première phase du plan séisme Antilles (2007-2013) et de la phase transitoire (2014-2015)

Ressources documentaires autour des séismes

Site internet de la prévention du risque sismique

Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (réseau d’alerte nationale)

Bureau central sismologique français (observations macrosismiques – effets des séismes)

Base de données SisFrance (séismes historiques en France)

Bureau de recherches géologiques et minières

Association française du génie parasismique

Site Géorisques

Site interministériel sur les risques majeurs, page séismes

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3–Les régions sismiques en France.

Source : Wikipédia . Liste des séismes historiques en France. Extraits. https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste...

n France, l’aléa sismique est évalué de faible à fort selon les régions considérées, le territoire français s’étendant sur des zones géologiques très disparates.

En France métropolitaine, la sismicité du pays est principalement due au processus de collision continentale entre la plaque eurasienne et la plaque africaine.

Aux Antilles, la sismicité correspond à la subduction de la plaque sud-américaine sous la plaque caraïbe (Antilles).

Pour la Réunion, l’activité volcanique est en relation avec celle d’un point chaud

En métropole, l’Est du pays (Alsace, Jura, Alpes), le Sud-Est (Alpes-Maritimes, Provence) et les Pyrénées sont les plus concernés. Un risque plus diffus existe du Cotentin aux Charentes1. Les derniers gros séismes recensés en France métropolitaine datent ainsi de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, avec notamment celui de Provence en 1909, qui a fait des centaines de victimes et des dommages économiques estimés à 700 millions d’euros.

n Outre-mer, aux Antilles, l’aléa (la probabilité) de séisme est élevé, et les constructions sont vulnérables. Le risque de tsunami existe aussi.

4–L’avertissement de l’ Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Offic... )_et_technologiques

En 2010, l’OPECST a conclu qu’« Aujourd’hui, la France n’est pas préparée à un tremblement de terre » Selon les experts interrogés par l’OPECST, un séisme comme celui survenu en Provence en 1909 ferait des centaines de victimes et des dommages économiques aussi importants qu’il y a un siècle, et un séisme comme celui de Fort-de-France en 1839 ferait aujourd’hui plus de 30 000 victimes.

Liste chronologique des séismes ressentis sur le territoire actuel de la France(du Moyen Âge à 2000) Lire la suite de l’article de Wikipédia en quand sur le lien suivant : https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste...

** La France est-elle préparée à un tremblement de terre ? Source : rapport d’information Sénat. Juillet 2010 https://www.senat.fr/rap/r09-653/r0...

**

5–Analyse des des risques sismiques en France.

Voir l’article de Wikipédia : les risques sismiques en France. https://fr.wikipedia.org/wiki/Risqu...

On n’y trouve la cartographie en cinq zones sismiques de la France, les différents sites d’observation et d’analyse des séismes, une chronologie des principaux tremblements de terre, etc.

Le 11 novembre 2019, 11:52 : séisme d’une magnitude de 5.4 sur l’échelle de Richter, dans la Drôme et l’Ardèche, l’épicentre se trouvant à 9 km de Montélimar. Plusieurs blessés graves notamment dans la ville de Le Teil où l’épicentre était juste à 4km.

En 2020, suite au Séisme de 2019 dans le Sud-Est de la France (aussi dit Séisme du Teil), des scientifiques estiment que le risque sismique lié aux failles doit être réévalué en France.

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6 Résistance des installations nucléaires aux séismes.

a) Voir Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%...

b) Comment les centrales nucléaires font face au risque sismique en France

Source : BFM TV entreprises. Philippe Desmazes-AFP

https://www.bfmtv.com/economie/entr...

Les réacteurs de la centrale nucléaire de Cruas (Ardèche) ont été arrêtés pour un "audit approfondi", à la suite du séisme survenu lundi 11 novembre 2019, dans la vallée du Rhône. –

La construction des centrales dans les zones à "aléas sismiques" est encadrée par une réglementation très stricte. Après le séisme du 11 novembre, un audit approfondi sera réalisé sur les réacteurs, mis à l’arrêt, de la centrale de Cruas, à 20 km de l’épicentre du séisme près de Montélimar (Drôme). Pour cette centrale, ce séisme n’a pas atteint les limites prévues, même s’il les a frôlées.

Les réacteurs de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse (Ardèche) sont à l’arrêt pour un audit approfondi, à la suite du séisme de magnitude 5,4 survenu lundi 11 novembre dans la vallée du Rhône. "Le seuil sismique vibratoire a déclenché une alarme sur un seul des cinq capteurs présents sur le site. Aucun dégât sur les bâtiments n’a été constaté, et les installations fonctionnent normalement", a assuré le préfet de la Drôme, l’épicentre ayant été situé au sud de Montélimar.

De son côté, l’Agence de sûreté nucléaire (ASN) avait auparavant assuré que le séisme n’avait provoqué "aucun dommage apparent" à ces sites, mais avait demandé à EDF de vérifier si les valeurs enregistrées dépassaient les seuils à partir desquels un examen plus poussé des installations, nécessitant l’arrêt des réacteurs, est nécessaire. "L’ASN examinera les conditions dans lesquelles (les) réacteurs pourront redémarrer" à Cruas, a-t-elle indiqué dans une note d’information lundi soir. Selon EDF, son redémarrage est prévu le vendredi 15 novembre, une date qui reste toutefois indicative.

Le séisme du 11 novembre 2019, d’une magnitude inhabituelle dans cette région, a-t-il pour autant menacé la France d’un grave incident sur un site nucléaire ? A priori non, au vu de la stricte réglementation qui s’impose à ce type d’installation. Les centrales nucléaires sont soumises aux règles fondamentales de sûreté (RFS), établies par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avec l’appui technique de l’IRSN (institut de radioprotection et de sûreté nucléaire). En voici les grands chapitres :

• La règle fondamentale de sûreté 2001-01 (dite RFS 2001-01) précise comment est évalué "l’aléa sismique" à retenir sur le site d’une installation nucléaire pour établir et/ou vérifier son dimensionnement. Dans des zones géographiques (dites sismotectoniques), on prend en compte tous les séismes qui s’y sont produits et pouvant s’y reproduire à l’avenir en n’importe quel endroit de la zone (cf carte ci-dessous). Cette analyse se focalise sur les tremblements de terre les plus importants et sur les mouvements du sol qu’ils induiraient sur le site étudié, si ces séismes se produisaient à proximité du site.

• Ces études du passé sismique de chaque zone où va être implantée une centrale nucléaire, aboutissent à des "séismes maximaux historiquement vraisemblables" (selon deux paramètres de magnitude et de profondeur) auxquels la centrale doit pouvoir résister. Autrement dit, on définit une valeur pour le tremblement de terre possiblement le plus important de la zone, en prenant l’hypothèse pessimiste que son épicentre serait situé juste sous ou à proximité immédiate de la centrale à bâtir.

• Une marge de sécurité en terme de risque sismique maximal est en plus appliquée sous la forme d’une majoration forfaitaire de 0,5 pour la magnitude, aboutissant à un ou des Séismes Majorés de Sécurité (SMS). Ce scénario pessimiste prend en compte l’occurrence possible de séismes plus forts que ceux connus historiquement et définit le seuil de maximal de magnitude d’un séisme auquel le site nucléaire doit pouvoir résister.

• Dans le cas de la centrale de Cruas-Meysse en Ardèche, le séisme le plus important historiquement pris comme référence dans la zone sismique de référence s’est produit en 1873 à Châteauneuf-du-Rhône, et a atteint la magnitude de 4,7, rappelle le Point.fr. En lui appliquant le coefficient de majoration de 0,5, on parvient à une magnitude de 5,2, pour la sismicité maximale (en cas de séisme survenant sous la centrale) alors que la magnitude enregistrée le 11 novembre fut de 5,4. Un fait que n’a pas manqué de relever dans un tweet, l’association Sortir du nucléaire, (cf illustration ci-dessous). Mais la centrale de Cruas, dont les réacteurs ont été mis à l’arrêt est située à 20 km de l’épicentre. En outre, le directeur des centrales nucléaires à l’ASN, Rémy Catteau, a observé à ce sujet qu’il fallait prendre en considération l’accélération du sol ressentie sur place, et pas la magnitude mesurée au niveau de l’épicentre.

• L’aléa sismique d’un site nucléaire est régulièrement réévalué, rappelle l’IRSN (institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) à l’occasion de la préparation des visites décennales. "Ces réévaluations peuvent conduire à une modification sensible de l’aléa sismique, ce qui impose que soient réalisées des vérifications de la tenue au séisme des installations et des équipements avec les nouveaux paramètres ; dans certains cas, cela peut conduire l’exploitant à réaliser des travaux de renforcement" explique l’organisme.

• Le gravissime accident de la centrale de Fukushima Dai-ichi (Japon) en 2011, a aussi contraint les autorités françaises à relever le niveau de sécurité appliqué en France aux sites nucléaires en cas de séisme majeur. Des travaux de renforcement ont été imposés en juin 2019 par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à EDF sur une portion de la digue du canal de Donzère-Mondragon, protégeant la centrale nucléaire du Tricastin, dans la vallée du Rhône (à 28 km au sud de Montélimar). Les travaux complémentaires sur cette digue sont conçus pour qu’elle résiste au séisme extrême défini après l’accident de Fukushima. La réalisation de ce renforcement doit intervenir au plus tard fin 2022.

Frédéric Bergé

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7–Comme le Stromboli, les volcans d’Auvergne pourraient-ils entrer en éruption ?

Source : Le Parisien. Le 4 juillet 2019

https://www.leparisien.fr/societe/c...

La situation, assez fréquente chez notre voisin italien, paraît inimaginable en France : une coulée de lave et une pluie de débris rocheux obligeant la population à évacuer la zone et causant d’importants dégâts. Et pourtant, à l’instar du Stromboli sicilien qui a explosé mercredi soir, faisant un mort, notre pays compte de nombreux volcans.

Dans les DOM-TOM, certains sont toujours régulièrement actifs. C’est le cas, par exemple, du Piton de la Fournaise, à la Réunion. En métropole, la grande majorité sont situés dans le Massif central, notamment au niveau de la Chaîne des Puys. Tous ces volcans ont explosé il y a plusieurs dizaines de milliers d’années… mais on n’est pas à l’abri que cela se reproduise. Explications avec deux volcanologues.

Une zone « endormie » et pas « éteinte »

Il faut d’ores et déjà préciser un point : chacun de ces volcans de la Chaîne des Puys en tant que tel ne va pas exploser à nouveau. « On considère qu’ils sont monogéniques, c’est-à-dire qu’ils se sont construits au cours d’une seule éruption », précise Thierry Basset, volcanologue basé en Suisse et organisateur d’excursions géologiques.

En revanche, une autre éruption pourrait se produire à proximité. Car la Chaîne des Puys est dite « endormie », et non pas « éteinte ». « On ne peut pas exclure un réveil volcanique, peut-être dans quelques mois, peut-être dans 2000 ans, ou peut-être jamais », résume Jacques-Marie Bardintzeff, volcanologue à l’Université Paris-Sud. « Ça peut arriver dans un mois comme dans 1000 ans, c’est impossible de savoir car la volcanologie n’est pas une science exacte », renchérit Thierry Basset.

La Chaîne des Puys a une histoire d’environ 100 000 ans. La dernière éruption connue date d’il y a environ 6000 ou 7000 ans, au niveau du lac Pavin, dans les monts Dore. Et d’après Thierry Basset, « la durée la plus longue estimée entre deux éruptions est de 15 000 ans ».

En 2016, des chercheurs avaient découvert un gigantesque lac de magma liquide à quelques kilomètres de profondeur, sous les Puys d’Auvergne. Mais une chose est sûre, si un nouveau volcan venait à exploser, des signes avant-coureurs seraient forcément détectés, comme des secousses sismiques. « En faisant son chemin à travers la croûte pour atteindre la surface, le magma doit casser la roche, ce qui produit des milliers de mini-tremblements de terre », indique Thierry Basset. Ces secousses ne seraient pas forcément ressenties par les habitants, mais elles ne pourraient pas échapper aux appareils de mesure sismique, notamment ceux de l’Observatoire de Physique du Globe, basé à Clermont-Ferrand. Autre indice potentiel : la remontée de lave pourrait produire à la surface des fumerolles, ces échappements de gaz qui témoignent de l’activité volcanique. Là aussi, impossible de passer à côté.

Mais Alors, quels seraient les risques ?

Concernant l’explosion au lac Pavin, « c’est très compliqué ller à la évaluer les dégâts à l’époque, mais on sait qu’il n’y avait pas de victimes car il n’y avait pas d’humains dans cette région », souligne Jacques-Marie Bardintzeff, auteur de plusieurs ouvrages, dont Volcanologue (éditions L’Harmattan).

Rien de tel aujourd’hui, avec une zone des Puys d’Auvergne devenue très touristique et très urbaine. Un parc d’attractions lié au volcanisme, Vulcania, a même ouvert ses portes près de Clermont-Ferrand, en 2002. On imagine bien que tous les habitants seraient évacués en cas de danger, pour limiter le risque de victimes humaines. Mais pour le reste, d’importants dégâts naturels sont à anticiper.

En fait, tout dépend du type de volcan qui explose. « La majorité d’entre eux ont des coulées de lave pas trop dangereuses », assure Jacques-Marie Bardintzeff. « L’éruption la plus probable, c’est celle qu’on qualifie de strombolienne, qui n’est généralement pas très forte, et qui produit des volcans en forme de cône », précise Thierry Basset. C’est le cas, par exemple, du Puy Pariou ou du Puy de la Vache.

Fin de l’article

Hervé Debonrivage


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