Farida

vendredi 31 juillet 2020.
 

Quand vous êtes dans une manifestation, nassé par une police surarmée, qui soudainement se met à gazer tout l’espace respiratoire, et charge tout le monde sans distinction. Qu’ils arrivent sur vous avec cette violence sans qui milice ne serait pas milice, il y a des réactions humaines différentes. Tenter de fuir pour s’en protéger (nota : pas toujours possible), ou réagir avec colère à cette charge indécente. Ce sont deux réactions à la fois de courage et de peur, les deux. Deux réactions contre l’inhumanité de la situation que vous n’avez pas créée, mais que vous subissez.

Je ne juge ni l’une, ni l’autre des réactions. Je juge par contre celle qui est violence organisée, préméditée, contre des manifestants désarmés, des citoyens qui défendent leurs droits, la justice sociale ou autre cause humaine. Je juge l’horreur de troupes qui, en toute lâcheté, s’en prennent avec violence, à des gens désarmés. C’est plus facile, hein les (z)héros ? Je juge des énergumènes qui violentent et tabassent une femme de 50 ans, 1,55m, qui ne résiste pas au moment de son interpellation, mais qui est un danger, parait-il, pour la douzaine de malabars hyper-armés, qui l’entourent, justifiant ainsi leur violence gratuite.

Farida, 12 à 15 heures de travail par jour, pour un salaire de merde, a soigner les malades du COVID, qui a mis sa vie réellement (elle…) en danger, qui a du coup attrapé le covid, et qui est au bout du bout, qui en plus, doit prendre avec le sourire, ce matraquage policier en règle, alors qu’elle manifeste pour réclamer justice ! Elle aurait avant lancé un petit caillou de colère face à cette gentille police qui gazait et chargeait tout azimuts. Petit caillou et pas pavé, contrairement aux affirmations des menteurs assermentés ou des collaborateurs de tout le temps à jamais. Petit caillou, ramassé au sol, jeté à telle distance, que même un champion de lancer sur disque n’aurait pu atteindre sa cible, cible casqué, protégé par boucliers et super armure, ne pouvant même pas être chatouillé par ce caillou ridicule, symbole à lui seul de l’offense qui nous est faite.

Quoi qui se soit passé avant la séquence violente sur cette infirmière, rien ne pourrait justifier la violence sur citoyen désarmé et interpelé. Rien. Interpellation ce n’est pas tabassage et torture. Et la police n’arrête que des présumés innocents. La police n’a pas à faire justice. Mais un petit caillou, vous pensez... Ce petit caillou, qui fait le bonheur de béeffeème et consorts, et des syndicats de l’extreme-droite aux tirs de LBD qui mutilent en chantant "c’est bien fait pour sa gueule !". Ce petit caillou ridicule, qui aurait fait mal au malabar robocop casqué et sous bouclier, ce membre du coté obscur de la force, dans un lamentable mensonge, comme seules les versions policières de l’histoire peuvent en offrir. Mais nous vivons dans un monde ou l’immonde à ses défenseurs. Ou la justice sociale et humaine rame pour se faire entendre. Ou elle est réprimée. Il y en a qui préfèrent le désordre vichyssois à la justice humaine. La rafle à l’humanité. Les gestapistes aux résistants. De tout temps à jamais. Moi, je suis Farida.

José Sanchez


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message