Le casse–tête de Castex

lundi 20 juillet 2020.
 

Le casse–tête de Castex

Peut-on voir en Castex Castérix le Gaulois ? C’est évidemment la question–énigme que 99 % des Français se posent. Et la réponse est ici, dans l’article qui suit.

Jean Castex, ancien membre de l’UMP puis de LR, nommé premier ministre ce 3 juillet 2020 par Emmanuel Macron ce présente d’emblée comme celui qui va relocaliser des entreprises industrielles et de services en France.

Mais pourquoi les responsables politiques qui partagent sa même idéologie libérale ont-ils favorisé les délocalisations industrielles depuis les années 1970–80 ? Castex fait parti du sérail est un haut fonctionnaire qui a assimilé toutes les valeurs économiques du néolibéralisme qui ont aussi été intégrées dans la gestion des appareils d’État notamment dans les hôpitaux publics. Et Castex en a été un agent actif comme organisateur de la Tarification à l’acte (T 2A) dans les établissements de santé (Voir annexe). Les conséquences désastreuses de cette politique comptable néolibérale sont maintenant devenues visibles pour tous.

Pourquoi des capitalistes français patrons d’entreprises de grosseur variable ont-ils délocalisé ? Les causes sont connues : pour bénéficier d’un coût de main d’œuvre moins élevée, d’une fiscalité et de taxes environnementales moins lourdes, de l’inexistence d’organisations syndicales.

Et pourquoi ? Pour obtenir des prix de vente moins élevées permettant à des consommateurs à faible revenu de pouvoir acheter leurs produits mais aussi et surtout pour augmenter considérablement leurs marges bénéficiairess. Cela permet ainsi d’augmenter efficacement la masse des dividendes à distribuer aux actionnaires. Cette distribution classe la France comme première distributrice de dividendes dans le monde.

Or les économistes néolibéraux et politiciens de droite ont toujours défendu les intérêts des gros actionnaires et n’ont jamais remis en cause les inégalités astronomiques de revenus et de patrimoines.

Pour relocaliser, il faut donc accepter des coûts de production plus élevés en raison de niveaux de salaires, de cotisations sociales et de fiscalité plus élevés. Pour que les prix de vente ne soient pas excessifs, il faut donc diminuer les marges Et donc le montant des dividendes versés. Pour que les consommateurs français puissent acheter ses produits plus chers, il faut alors augmenter leur pouvoir d’achat c’est-à-dire leur salaire. Cette élévation permet de produire et consommer des produits de meilleure qualité et de satisfaire la demande. Or nous savons que même l’OCDE a considéré depuis 10 ans que la hausse des salaires en France était largement insuffisante pour maintenir un bon taux de croissance. Nous retrouvons ici le fameux problème partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits. Il est tout à fait possible de produire en France mais encore faudrait-il que les capitalistes et leurs serviteurs politiques acceptent de réduire la voracité des actionnaires.

Rappelons que les exonérations sociales et fiscales coûtent au Trésor public environ 200 milliards d’euros annuellement et que la fraude et l’évasion fiscales s’élèventt à au moins 80 milliards par an. La récupération de cette somme astronomique permettrait à la fois de soutenir l’augmentation des salaires, la diminution certaines taxes sur le capital productif et d’améliorer les services publics. En complément de ces mesures, pour certaines importations, il faudrait instaurer un protectionnisme solidaire comme le prévoit le programme l’Avenir en commun.

Mais pour un homme politique comme Castex, de telles mesures de bon sens sont inenvisageables : c’est donc un véritable casse–tête qui se présente à lui car il lui faut ménager les actionnaires. Il ne s’agit donc pas simplement de faire face à la concurrence chinoise : ce n’est pas seulement un casse-tête chinois. Indisposé les gros actionnaires, c’est aller au casse–pipe pense-t-on dans l’univers décrit par Laurent Mauduit dans son ouvrage « La caste » (Éd. La Découverte).

Castex d’origine gaullienne, pourrait-il être le Castérix le gaulois pour produire français ? Difficile à imaginer car on ne voit pas quelle potion magique il pourrait utiliser pour réaliser cet exploit, d’autant qu’il a oublié que De Gaulle ne subordonnait pas la politique économique de l’État à des intérêts privés. Néanmoins, pour ne pas contredire quelques effets d’annonce, il est possible d’utiliser l’artifice suivant pour relocaliser quelques entreprises : créer des entreprises à capital privé mais subventionné par l’État largement exonérées des « insupportables charges sociales ». Mais cela pose quelques problèmes avec la « concurrence libre et non faussée » de l’union européenne… Le problème reste donc un casse-tête pour Castex.

Annexe

Quelques éléments biographiques sur Jean Castex. Source : Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_...

Formation et début de carrière.

Jean Castex obtient son baccalauréat en 1982 puis une licence d’histoire à l’université de Toulouse9. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris en 1986 et titulaire d’une maîtrise de droit public en 1987, il est admis à l’École nationale d’administration (ENA, promotion Victor-Hugo) en 1989. À sa sortie de l’ENA en 1991, il rejoint la Cour des comptes comme auditeur puis conseiller référendaire en 1994 et conseiller-maître en 2008. Il est nommé directeur des affa direction des affaires sanitaires et sociales dans le Var en 1996.. Il a ensuite occupé les postes de secrétaire général de la préfecture du Vaucluse se (1999-2001) puis président de la chambre régionale des comptes de 2001 à 2005.

Castex et la santé publique

De 2005 à 2006, il est le directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins au ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale, où il participe à l’introduction de la notion d’objectifs et de rentabilité dans l’hôpital et à une rationalisation des coûts15 dans le cadre du plan hôpital 2007, qui introduit notamment la tarification à l’activité (« T2A »). Il est ensuite directeur de cabinet de Xavier Bertrand au ministère de la Santé de 2006 […]

Le 2 avril 2020, il est chargé par le Premier ministre Édouard Philippe de coordonner le travail de réflexion du gouvernement sur les stratégies de sortie progressive du confinement de la population française dû à la pandémie de Covid-19. Il y gagne les surnoms de « Monsieur Déconfinement » ou de « couteau suisse » du gouvernement.

Rémunération de Jean Castex.

Les revenus de Jean Castex ont été déclarés auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) le 14 janvier 2020. Selon L’Obs, jusqu’à sa nomination à Matignon, il a perçu plus de 200 000 euros par an au titre des diverses fonctions politiques et administratives qu’il occupait, ce qui faisait de lui l’un des fonctionnaires les mieux payés de France. Comme délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, il a perçu 160 000 euros nets par an. À cette rémunération s’ajouteraient les indemnités liées à ses mandats électifs : maire de Prades depuis 2008 (22 000 euros bruts par an) et conseiller départemental depuis 2015 (25 600 euros bruts par an)

Castex et l’écologie.

En tant que maire, il manifeste peu d’intérêt pour les questions environnementales selon le journal Reporterre.

Fin des extraits de Wikipédia

Hervé Debonrivage


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