« Le régime iranien tue des prisonniers politiques et déclare qu’ils sont morts en prison du coronavirus »

dimanche 10 mai 2020.
 

Quelle est la situation sanitaire du pays aujourd’hui ?

La situation est catastrophique. Officiellement, le bilan en Iran est de 4 869 décès et de 77 995 malades confirmé.es. Pourtant, depuis plusieurs jours, les déclarations citant des chiffres beaucoup plus importants se multiplient de la part de responsables iraniens. Selon un membre du conseil municipal de la ville de Téhéran, uniquement dans la capitale, entre 70 et 100 personnes meurent chaque jour à cause du Covid-19. Le centre de recherche du Parlement iranien a aussi publié, le 14 avril, un rapport dans lequel le bilan des décès est estimé deux fois supérieur au chiffre officiel. Selon nos informations, le nombre de décès se situe entre 20 000 et 40 000.

Quelles dispositions ont été prises pour les travailleurs et les travailleuses ?

Aucune mesure n’est prise.

Y a-t-il des demandes de réappropriation collective, d’autogestion, de contrôle des travailleurs et travailleuses ? La crise actuelle permet-elle de reproposer publiquement la question d’une rupture avec le capitalisme ; dans quelle perspective ? Avec quelles forces populaires ?

Les syndicats sont interdits en Iran. Celles et ceux qui s’organisent tout de même, font des rassemblements ou des grèves, sont très durement réprimé.es. C’est la situation « normale », hors crise liée au coronavirus. Le régime iranien tue des prisonniers politiques, arrêtés lors des émeutes de novembre, et déclare qu’ils sont morts en prison du coronavirus...

Quelles sont les conséquences pour les travailleurs ? Pour la population la plus pauvre en général (chômeurs et chômeuses, sans-abri, secteur informel, etc.) ?

Dans une lettre ouverte, adressée au ministre iranien de la santé, un groupe de médecins iraniens a appelé à la « transparence » et à la « responsabilité » dans la lutte contre le nouveau coronavirus. Les signataires demandent que le nombre de personnes infectées, les méthodes de test, les voies de collecte des détails et des informations, dont le nombre de morts, fassent l’objet de transparence. Ils soulignent divers obstacles dus à la manière dont le ministère agit. Ils ont également demandé au ministre de la santé d’améliorer les conditions de fonctionnement des hôpitaux et des centres médicaux, en tant que lignes de front de la lutte contre le Covid-19. De plus, les médecins ont appelé à annoncer les vrais chiffres du coronavirus, loin des intérêts politiques. Alors que le premier cas a été annoncé le 19 février, l’origine exacte de la maladie en Iran n’est pas bien connue.

L’emploi des avions de la compagnie Mahan pour rapatrier les ressortissants proche-orientaux de Chine est avancé par certains. D’autres accusent un commerçant ayant voyagé en Chine. Les élèves chinois de l’école coranique de Qom sont également mis en cause.

Les hôpitaux sont débordés et manquent de moyens ; les populations précaires sont privées de ressources : la progression du Covid-19 est fulgurante. En Iran, le système de santé est particulièrement menacé. À cause des corruptions et spéculations internes, des millions de personnes ont déjà des difficultés économiques, sont au chômage et sans ressource. Les taux de chômage et l’inflation vont encore monter de façon drastique avec cette crise du Covid-19. Les pressions économiques, autant que la courbe de progression, de la maladie écrasent la population.

Publié le 3 mai 2020


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