Les métropoles interagissent dans la toile de la mondialisation

mercredi 18 mars 2020.
 

Les métropole interagissent dans la toile de la mondialisation

À la veille des élections municipales de 2020, la métro polisation des territoires revient au devant de la scène en éclipsant la désertification des espaces ruraux instaurant ainsi un clivage économique et politique dans le pays qui s’est manifesté avec le mouvement des Gilets jaunes.

Au nom du progressisme

Quand les grandes villes font sécession

SOURCE : LE MONDE DIPLOMATIQUE MARS 2020

HTTPS ://WWW.MONDE-DIPLOMATIQUE MAL.FR/2020/03/BREVILLE/61548

PAR BENOIT BREVILLE

Dans la plupart des pays occidentaux, les habitants et les gestionnaires des métropoles sont mécontents. Apôtres du progressisme, de l’ouverture et de l’innovation, ils n’apprécient pas la trajectoire prise par le reste du pays, par les petites villes et les campagnes, qui se laissent gagner par l’extrême droite et le « populisme ». Aussi ont-ils commencé à se liguer pour organiser la riposte.

OUR espérer remporter la mairie d’une grande ville française en 2020, tout candidat sérieux doit se plier à certaines règles. Par exemple, s’engager à planter des arbres. À Paris, Mme Anne Hidalgo propose d’en semer 170 000 en six ans, quand son concurrent Cédric Villani, animateur en juillet 2019 d’une « Nuit des arbres » à la Fondation Cartier, défend un vaste projet de promenades plantées. À Marseille, la candidate Les Républicains (LR) Martine Vassal veut en ajouter autant qu’il naît d’enfants — environ 70 000 si les Marseillais conservent leur niveau de fécondité de la mandature précédente, soit trois fois plus que sa concurrente socialiste, la sénatrice Samia Ghali. À Lille, les candidats rivalisent de « forêts urbaines » et de « places végétalisées ».

Mais l’amour du jardinage ne suffit pas. Il faut aussi promettre de construire des bâtiments verts, d’encourager l’usage du vélo et des véhicules partagés, de convertir les cantines scolaires à l’alimentation biologique, de soutenir la culture, de favoriser la transition énergétique, de développer l’attractivité de la ville. Il faut enfin truffer son programme de termes tels qu’« innovation », « transparence », « démocratie participative », et caser l’adjectif « durable » le plus souvent possible : développement durable, ville durable, territoire durable, tourisme durable, bâtiment durable, etc.

Les mêmes mots, les mêmes formules, les mêmes idées reviennent chez tous les candidats, dont les programmes semblent piocher dans un catalogue des « bonnes pratiques » reproductibles de ville en ville, et même de pays en pays, puisque l’offre municipale n’est guère différente à Seattle, Montréal ou Berlin. Comme si la politique locale se réduisait à une série de réponses pragmatiques, de solutions de bon sens à des problèmes concrets.

« Pendant que les nations parlent, les villes agissent », se plaisait à répéter M. Michael Bloomberg du temps où il était maire de New York (2002-2013) et où il présidait le Cities Climate Leadership Group (C40) un puissant forum rassemblant les 94 plus grandes villes du monde autour de la lutte contre le changement climatique. Depuis, la maxime a fait école. Pour de nombreux décideurs urbains, les États, empêtrés dans des conflits idéologiques et partisans, sont incapables d’agir efficacement, et il revient donc aux villes de s’unir pour pallier ces carences ; une idée qui, présentée comme une évidence dans la littérature des professionnels de l’urbanisme, constitue le socle de la « diplomatie des villes ».

Cette doctrine plonge ses racines dans les jumelages franco-allemands de réconciliation après la seconde guerre mondiale (lire « Faire aimer l’Europe »), mais inspire désormais une myriade de coalitions, de forums, de réseaux regroupant des villes des quatre coins du globe. Leur nombre et leur influence n’ont cessé de croître depuis trente ans. On en comptait cinquante-cinq en 1985 ; ils sont aujourd’hui plus de deux cents (1) : le C40, mais aussi Eurocities, la Convention mondiale des maires pour le climat et l’énergie, le Conseil international pour les initiatives écologiques locales (Iclei), les Cités et gouvernements locaux unis (CGLU), le Réseau des villes créatives de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), Mayors for Peace (« Maires pour la paix »), le groupe Villes-Santé de l’Organisation mondiale de la santé… « Concernant les inégalités, l’immigration, la santé, la sécurité, la gouvernance, les droits humains et nombre d’autres sujets cruciaux, les villes contournent de plus en plus leurs gouvernements nationaux et s’organisent entre elles pour trouver des solutions », se réjouit Ivo Daalder, politiste et ancien conseiller de M. Barack Obama (2).

Lire la suite dans Le Monde diplomatique de mars 2020 en utilisant le lien précédent.

HD


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