Mouvement populaire en Algérie : le hirak, lecture psychologique

mardi 25 février 2020.
 

Ne se révoltant pas contre des pratiques très contestables d’un autoritarisme sans limites, les Algériens semblaient, depuis 1962 jusqu’au 22 février 2019, anesthésiés dans leur extrême majorité.

Lorsqu’il leur arrivait de contester le pouvoir, ce n’était jamais par une revendication citoyenne mais par des revendications identitaires, religieuses et salariales, sous forme de déchaînement rappelant le fonctionnement archaïque des foules. Surpris par cet élan populaire juvénile, sans violence, nous tentons aujourd’hui, par cet écrit, de donner du sens à ce soulèvement qui continue à impressionner le monde entier.

Un mouvement populaire, pour la première fois sans violence. Un mot d’ordre de marches pacifiques qui n’a pas failli, pendant les dix vendredis de manifestations populaires, à travers tout le pays. De quoi épater, très certainement, mais aussi de quoi alimenter une réflexion psychologique sur ce phénomène inédit dans notre pays.

Il s’agit en fait, dans notre propos, d’émettre des hypothèses psychologiques explicatives de ce sursaut populaire. Ce mouvement, se déroulant dans l’adversité d’un pouvoir sourd aux revendications populaires, réussit-il à atteindre ses objectifs ? Quels sont les indicateurs en faveur de sa pertinence, quels peuvent être les écueils qui le guettent et de quelle résilience peut-il bénéficier ? Indicateurs de la pertinence du hirak

Il est tout à fait clair que ce qui anime le hirak est d’ordre psychologique puisqu’il s’agit de désirs de liberté obéissant à des stratégies mettant en œuvre des conduites psychologiques. Ces dernières prétendent-elles satisfaire ce type de revendications, c’est-à-dire seront-elles performantes ?

La réponse à cette question nécessite d’analyser ces conduites à travers la structure qui les caractérise. Or, toute structure répond à une genèse dont la configuration est tributaire des expériences accumulées. Le hirak répond donc aux critères d’évolution des individus dans une société donnée pouvant bénéficier des progrès de l’humanité réalisés dans ce type de revendications populaires. Il s’agit alors d’un processus et, comme tout processus psychologique, il ne naît pas d’une génération spontanée mais est bien le fruit d’une évolution à travers laquelle ces invariants fonctionnels déterminent ces variations structurelles.

En effet, comme le soutiennent le sociologue Alain Touraine (2015) et, bien avant lui, le psychologue de l’intelligence Piaget (2005) et le psychanalyste Freud l’évolution des sociétés humaines est passée par des structures sociales variées, selon les moments et les lieux, mais avec les mêmes aspirations – d’où les invariants fonctionnels – « en assimilant et en s’accommodant » comme dirait Piaget et « en maîtrisant les pulsions » comme dirait Freud.

Le but ultime des fonctionnements sociétaux, aujourd’hui, s’avère inextricable d’un désir tout à fait humain de satisfaire des besoins de connaissance et d’éthique non réalisables autrement qu’en exerçant librement sa pensée dans les limites du rationalisme universel.

Ce rapprochement entre l’individu, objet de la psychologie clinique, et la société, objet de la sociologie, n’est en fait pas un parallélisme mais bien un entrelacement qui appréhende l’étude de la société comme résultant de l’étude des individualités qui la composent. Autrement dit, le hirak est porté par des milliers d’individus qui veulent démocratiser, moraliser la société.

Le mouvement semble témoigner d’un processus de maturation psychologique car, d’abord, il résiste à toute velléité de nuisance et revendique une démocratisation de toute la société. En effet, toute forme d’ingérence est rejetée, vécue par les jeunes comme du paternalisme leur rappelant trop les pratiques gérontocratiques d’un demi-siècle de despotisme.

Celles-ci étaient sclérosantes et inhibitrices et aussitôt que le hirak s’est mis en marche, un génie créateur s’est libéré, témoignant de l’existence d’une profonde crise existentielle. C’est comme si les jeunes ont tué le père de la horde primitive (Freud), mais l’ont-ils dépassé ?

Toujours est-il que le hirak semble s’inscrire dans une dynamique où l’activisme cède la place au déterminisme social que nous sommes tentés de décrire avec dans cette formulation lapidaire : la démocratie ne se décrète pas, elle est le résultat d’un processus. Au regard du contexte algérien, le hirak semble répondre à un processus psychothérapeutique au long cours dont les effets se donnent à voir à travers les conduites psychologiques de la jeunesse algérienne, aujourd’hui.

L’émergence d’une jeunesse qui ne s’est pas confrontée directement ni aux affres du colonialisme ni à celles du terrorisme, semble plus sereine pour réfléchir sur son destin et proposer une issue aux tergiversations qui avaient tétanisé leurs parents et leurs grands-parents.

La transmission transgénérationnelle des traumatismes – réveillés en boucle par les inondations, les tremblements de terre et les Printemps berbère et arabe – a nécessité des prises en charge psychologiques qui a dû renforcer le « moi » de milliers d’Algériens. Ceci est d’autant plus vrai que les psychologues cliniciens et les psychiatres algériens ont profité de formations qualifiantes en thérapie familiale, en thérapie cognitivo-comportementale et en psychothérapie psychanalytique pendant et après les années 1990.

Quelle que soit l’approche, ces thérapies visent toutes à l’intégration du non-approprié de l’histoire (Roussillon, 2012), ce qui expliquerait l’abandon des stratégies agressives au profit de conduites sublimatoires. Cette dimension psychothérapeutique peut émaner aussi d’une culture véhiculée par la mondialisation des modes de gestion de conflits. La mise à l’épreuve des idéologies a favorisé tout un travail psychologique de désillusion (Freud) au profit de la science.

Il faut noter à ce propos les sacrifices consentis par les parents pour la formation de leurs enfants en Algérie. Ces derniers, lorsque leur scolarité est ainsi soutenue, réussissent brillamment dans les plus grandes universités du monde. Dans l’imaginaire collectif algérien, aujourd’hui, toutes les idéologies se ressemblent car se fondant sur le narcissisme du leader qui piétine la souveraineté populaire. La surdité de Narcisse aux appels de la déesse Echo lui fut en effet fatale.

De même, la surdité aux appels démocratiques a anesthésié tout un peuple, provoquant un déni de la conscience de soi, ce qui est tout aussi mortifère. Les parents que nous recevons en consultation comptent bien élever le niveau scientifique de leur progéniture car, pensent-ils très judicieusement, il n’est plus question de nous laisser encore gouverner par la progéniture de la camorra qui a sévi dans le pays.

Celle-ci, précisent ces parents, forme avec l’argent du contribuable sa progéniture dans les plus grandes écoles et universités du monde. Ils comptent sur une reproduction du même système de gouvernance par leurs enfants. Le hirak montre bien un affranchissement des individus qui, rappelons-le, il y a deux décennies, se sont mis à adorer le leader au point de le déifier.

Pourtant, rien dans le Coran, ne stipule un intermédiaire entre Dieu et l’homme, à l’image de ce que préconisent les deux autres religions monothéistes.

Il s’agit là bien sûr d’une interprétation du Coran qui avait eu l’adhésion d’une partie importante de la population algérienne, dans un contexte de pensée arbitraire rappelant ce qu’en dit Abderramane El Kawakibi (1849-1902) : « On s’inscrit dans la logique du despotisme à partir du moment où on considère que celui qui demande son droit est un dépravé et celui qui renonce à son droit est docile, celui qui se plaint d’injustices est corrupteur et celui qui est intelligent et perspicace est un mécréant et que seul est bon et digne de confiance le misérable et le paresseux. »

Ce penseur de la Nahda Arabia est mort empoisonné. Pourtant, l’avènement de la pensée rationnelle dans les pays arabo-musulmans remonte à très loin. Elle a été appliquée à toutes les sciences par les Mouatazila qui étaient, de ce fait, les précurseurs de la laïcité dans le monde.

Les maqamate de Badie El Zaman El Hamadhani (969-1007) le confirment amplement, en particulier El maqama El Almia et El Maqama El Maristania. Dans la première, le poète, en énumérant les caractéristiques de l’activité de connaissance, s’inscrit dans le sillage de Platon et d’Aristote.

La deuxième, quant à elle, témoigne de l’existence d’hôpitaux psychiatriques au moment où les Occidentaux jetaient les malades mentaux à la mer. La Nef des fous en témoigne. Sans oublier dans toute cette littérature les contributions de Ibn Khaldoun, fondateur de la sociologie, et El Dhahaz, fondateur de la psychologie animale.

Ces rappels ne visent pas à glorifier les Arabes, mais à montrer que notre société a trouvé très probablement dans ces fondements de quoi alimenter les conduites matures du hirak. Ces dernières peuvent constituer un tremplin à une réelle rupture, porteuse de créativité dans tous les domaines.

Les fondements universels de la pensée rationnelle étant présents et le retour à la pensée arbitraire soulignée précédemment semblait le fait d’une régression, que le hirak semble en corriger la trajectoire après une dizaine d’années d’errements et de turpitudes.

En 1994, nous avions soutenu que « la société, à l’image de l’homme, est une structure résultant d’une genèse, le fait social ne sera que le résultat d’un compromis entre des forces témoignant des réelles possibilités de la société à gérer les conflits. Une de ces possibilités est le processus de la régression.

Pour sauter plus loin, on a besoin de revenir en arrière pour prendre son élan, mais encore faut-il à l’individu comme à la société des points de fixation solides pour stopper la régression » (Samai-Haddadi, 1994, p. 30) Le hirak confirme, à nos yeux, ces hypothèses, puisqu’il semble reprendre le flambeau des siècles des lumières de la philosophie universelle dans laquelle le monde arabo-musulman était largement représenté.

La fresque de « l’Ecole d’Athènes » (1509-1510) en est un témoin ineffaçable. Ibn Rochd y régnait avec les honneurs et le prestige de cette école. En effet, le hirak est loin de ces mouvements de foule qui caractérisaient les marches des islamistes des années 1990. Ces dernières, il est vrai, répondaient aux critères méprisables de la foule : un déferlement émotionnel sans discernement au profit du leader adoré, tel décrit par Gustave Le Bon.

La politologue et linguiste Samai-Ouramdane (1990) en a débusqué l’activisme véhiculé par Al Munqid, organe de presse du Front islamiste du salut. La métaphore : « Définir alors le FIS comme un parti religieux nous fait penser à la crème caramel qui tire son nom non des éléments qui la font mais de la fine mamelle qui la compose » (p. 156) montre à bien des égards qu’il n’a ni légitimité populaire ni légitimité historique.

Le hirak semble se hisser au niveau de conduites intelligentes, portées par une foule organisée – celle définie par Freud dans Psychologie collective et analyse du Moi (1971) et non celle de Gustave le Bon à laquelle Freud n’omet pas de se référer en la nuançant.

Le hirak n’obéit à aucune injonction et préfère s’en tenir à la logique rationnelle : nous voulons changer le système et pour y arriver, il faut une ligne de conduite : pas de revendications partisanes, religieuses, identitaires, salariales, etc. C’est une revendication de la citoyenneté. C’est une appropriation de l’espace public.

Enquête

Ces assertions sont en fait confortées par le rapport rédigé par Belkacem Mostefaoui en février 2019 sur l’enquête « Generation What ? Arabic Countries », puisque « très majoritairement, la jeunesse algérienne approuve la séparation de la religion et de l’Etat » (p. 45). Plus loin, l’auteur précise : « Les plus éduqués (68%) ne veulent pas voir des dirigeants religieux intervenir dans les affaires publiques. Un chiffre qui redescend à 57% chez les moins diplômés…

Par contre, la variable chômeur-étudiant-salarié, montre des écarts moins extrêmes (68% des étudiants sont contre, 61% des salariés, 60% des chômeurs » (p. 46). L’enquête, qui a porté sur 1438 jeunes algériens âgés de 18 à 34 ans, montre bien que les jeunes sont en quête d’une démocratisation de la société dictée plus par le déterminisme que par l’activisme puisqu’elle touche aussi bien les chômeurs que les étudiants et les salariés.

La gouvernance de non droit pratiquée depuis 1962 n’a donc pas réussi à abraser totalement l’aspiration toute humaine au besoin de liberté. Cependant, le besoin de liberté semble aujourd’hui découler d’un processus d’intériorisation qui fait association avec le proverbe bien de chez nous(1) « c’est la fille de ton cœur et non de ton oreille », signifiant c’est le produit de ton élaboration et non de ton obéissance à une injonction.

Même la religion paraît subir un travail d’intériorisation et s’éloigne de plus en plus du conformisme social religieux (Samai-Haddadi, 2018). Le hirak paraît se situer à l’orée d’une nouvelle ère, telle décryptée par Alain Touraine (2015) qui signe la fin du monde social (Touraine, 2015), la disparition des acteurs sociaux remplacés par des milliers d’acteurs, des acteurs de changement.

Les mouvements des jeunes de par le monde tendent, nous précise l’auteur, à revendiquer des droits, y compris ceux de la nature qui seront au-dessus des lois, de l’éthique qui sera au-dessus du politique. En effet, le hirak, comme souligné précédemment, ne supporte aucune allégeance, aucune délégation ; il revendique une légitimité populaire, des droits et non une application des articles de la Constitution. La nature, elle aussi, a bénéficié de ses droits.

En effet, les jeunes du hirak nettoient les rues après les marches. D’ailleurs, « la priorité donnée à l’écologie sur le développement économique par une large majorité de jeunes montre dans quelle direction cette génération souhaite amener l’Algérie » (Mostefaoui, 2019, p. 74). Les sens propre et figuré contenus dans les propos des jeunes du hirak – « on ne veut plus d’ordure ni dans la rue ni au pouvoir » – ainsi que l’ingéniosité des slogans témoignent de la créativité des jeunes du hirak.

Une créativité qui n’envie en rien son processus universel tel que décrit par le psychanalyste Didier Anzieu (1981). En substance, les conduites psychologiques du hirak montrent un diagnostic favorable puisque les Algériens sont passés d’une léthargie à l’expression de modalités de fonctionnement significatives d’une élaboration psychique d’un niveau très appréciable.

Autrement dit, la sidération traumatique à laquelle renvoie cette léthargie a fait place aux conduites sublimatoires où les facteurs de liaison effacent toute velléité de violence. On est loin des conduites violentes qui ont marqué la décennie du terrorisme et celle des différentes émeutes. Il s’agit, semble-t-il, d’une rupture du contrat narcissique (Aulagnier, 1999) lequel peut advenir dans deux contextes différents, celui de la psychose ou celui d’une réalité historique.

Dans la psychose, les individus ont du mal à lui résonner, à le reconnaître. Dans un contexte d’une réalité sociale et sans adhérer à une conception sociogénétique, l’auteur accorde une importance capitale à cette réalité sociale en tant que « réalité historique ».(2) « Dans cette réalité, nous donnons un poids égal aux événements qui peuvent toucher le corps, à ceux qui se sont effectivement déroulés dans la vie du couple pendant l’enfance du sujet, au discours tenu à l’enfant et aux injonctions qui lui ont été faites, mais aussi à la position d’exclu, d’exploité, de victime que la société a pu effectivement imposer au couple ou à l’enfant » (p. 191), nous dit-il.

Le hirak semble proposer un contrat narcissique dans lequel priment l’éthique, le licite et le bien. C’est très probablement dans un souci de partage de ce nouveau contrat narcissique que les parents sont descendus avec leurs enfants pour marcher. A ce propos, face aux détracteurs des fondements universels de ce type de contrat, le contrat social de Jean-Jacques Rousseau ne puise-t-il pas ses fondements positifs de la gouvernance du prophète musulman ?

Écueils qui guettent le hirak

Au vu des indicateurs précédents, le diagnostic vital du hirak ne semble pas engagé mais son pronostic reste réservé. En effet, les conduites de déni de toute représentation du hirak peuvent lui être préjudiciables. L’idéalisation du mouvement est tout aussi préjudiciable, de même que le dégagisme en tout ou rien.

Il est aussi à craindre pour ce mouvement son refus probable de négociations. Pourquoi ? Parce que toutes ces conduites témoignent de difficultés à opérer des compromis, alors que sa santé en dépend. Il reste à espérer que les jeunes accepteront que leur mouvement soit porté par une élite d’intellectuels intègres, avec des compétences avérées dans différents domaines, et qu’ils s’arment d’une pensée rationnelle à même d’assurer leur implication dans la construction du pays et d’une éthique moralisatrice de tout l’espace public.

Les jeunes, qui ont bravé la peur sidérante de leurs aînés, doivent intégrer dans leur échiquier les méfaits des luttes fratricides et parricides qui ont jalonné le Mouvement de Libération nationale et ont mené à la confiscation de la Révolution par une poignée d’individus avides de pouvoir et d’argent.

C’est seulement l’avenir qui nous montrera la réussite ou l’échec du hirak, mais les jeunes ont eu le grand mérite de provoquer tout un débat sur l’avenir de notre pays. Il est souhaitable que ce débat reste serein tout au long de la maturation de ce mouvement, jusqu’à la libération des énergies mobilisables dans la création de liens et non dans la destruction du contrat social et narcissique.

Résilience assistée

L’utilisation du concept de résilience est intimement liée à la notion de risques. Le hirak se heurte d’abord aux multiples risques des velléités de nuisance, ensuite aux risques de vulnérabilité des jeunes que sont l’échec scolaire, le chômage, la drogue, la harga etc.

Il faut espérer que les institutions de l’Etat soient des contenants de la colère des jeunes et non des instruments de répression qui risquent de casser leur espoir et de les traumatiser. Ces institutions avec l’aide des associations doivent offrir une assistance aux jeunes en leur facilitant l’accès aux réseaux de jeunes de différentes catégories socioéconomiques et culturelles.

Des réseaux où la communication serait vivante et interactive et pas seulement virtuelle. Les plus démunis profitent des expériences de réussite des plus nantis sur le plan de l’éducation. Des programmes peuvent être élaborés en vue d’encourager l’esprit d’entreprise en évitant tout type d’assistanat pour que le jeune soit acteur de son projet.

Il faut offrir aux jeunes des objets d’identification de seniors spécialisés dans les domaines technologiques, économiques, sociales, psychologiques, philosophiques, historiques, etc. leur servant de tuteurs de résilience. La psychologie joue un rôle central dans cette résilience assistée, mais pour mener à bien cette démarche, l’intervention devra être pluridisciplinaire.

Les mairies des différents quartiers doivent jouer un rôle central. Les élus écoliers, collégiens et lycéens y exerceront leur citoyenneté en étant des acteurs actifs pour des propositions concrètes dans le but d’améliorer la qualité de vie dans les quartiers.

Dalila Samai-Haddadi

Professeur de psychologie clinique. Responsable du Centre d’aide psychologique universitaire (CAPU). Directrice du Laboratoire de psychologie clinique et métrique (LAPCM)


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