L’Europe nous intéresse. On veut savoir. On veut décider. ( Appel de Marie-George Buffet)

mercredi 25 juillet 2007.
 

Chaque jour davantage, c’est en Europe que se joue notre avenir. Pour une très large part, les décisions et les politiques de l’Union européenne détiennent les clés de ce que sera la vie des peuples européens ces prochaines années.

Un nouveau traité est en cours de rédaction. Il devrait être finalisé puis imposé par les gouvernements des 27 aux peuples d’Europe dans la plus grande précipitation : un sommet européen doit l’adopter à la mi-octobre et sa ratification, sans débat ni consultation populaire, est prévue dans la foulée.

Ce traité prétend répondre aux Non français et néerlandais. Mais derrière l’affichage d’un abandon de dispositions parmi les plus symboliques de la constitution européenne, ce projet prévoit bien le maintien des orientations libérales de l’Union européenne, pourtant de plus en plus contestées partout en Europe.

Ce « mini-traité » ne corrige pas la constitution européenne. Il en perpétue, avec une grande hypocrisie, tous les objectifs politiques : limiter le débat aux questions institutionnelles pour empêcher toute discussion sur les politiques de l’Union et ainsi bloquer toute avancée vers une Europe des droits, du progrès social, de la protection de l’environnement et de la paix.

Continuer l’impuissance politique face aux délocalisations. L’Europe pourrait pourtant contribuer à faire reconnaître de nouveaux droits aux salariés. Nous avons aussi besoin d’une Europe, à l’OMC, prête à en finir avec la loi du plus fort. Mais aucune modification des traités existants n’est prévue sur ce point.

Refuser, toujours, d’aller vers l’éradication du chômage et de créer les conditions d’une sécurisation de l’emploi ou de la formation. Refuser, toujours, d’utiliser l’argent autrement, de le mettre au service des peuples en rendant prioritaire, par exemple, l’augmentation des salaires et le renforcement des droits à la sécurité sociale. En effet, aucun débat, et encore moins de réforme des statuts de la BCE, n’est envisagée dans ce nouveau traité.

Continuer de remettre en cause les services publics. Il faut pourtant de nouvelles règles en Europe pour assurer à tous les Européens un égal accès aux services de communication, aux transports, à la santé, à l’énergie, à l’Education et la culture. Et contrairement aux annonces faites par le président Nicolas Sarkozy, la concurrence libre et non faussée restera inscrite dans le marbre des traités européens et en inspirera donc les politiques.

Continuer le sacrifice de l’agriculture familiale. Nous avons pourtant besoin de l’Europe pour promouvoir la souveraineté alimentaire des peuples du monde et garantir aux paysans d’Europe et du monde des prix rémunérateurs de leur travail. Là encore, ce nouveau traité ne prévoit aucun changement politique.

Continuer à prendre du retard sur les transformations à opérer contre le réchauffement climatique ; préférer accompagner la puissance américaine plutôt que de s’engager pour une paix juste au Proche-Orient. L’Union européenne a pourtant toute légitimité pour nous amener dans la voie d’un développement durable, respectueux des droits des peuples et de l’environnement. Mais elle ne prévoit aucune initiative sur ces questions fondamentales.

Ce traité simplifié ne vise donc qu’à continuer l’Europe telle qu’elle est. Il ne pourra donc répondre aux défis de notre temps. Cette Europe n’est pas celle qu’attendent les peuples européens. Elle est celle que nous avons rejetée.

Alors, ensemble, mobilisons-nous pour faire connaître la vérité sur ce nouveau traité et son caractère inacceptable en l’état ! Mobilisons-nous en France et en Europe, dans les semaines qui viennent, pour clarifier son véritable contenu, le modifier en montrant ses conséquences sur la vie quotidienne de nos concitoyens et en soulignant qu’il ne répond pas aux exigences populaires ! Mobilisons-nous pour exiger un débat public et pluraliste devant déboucher sur un référendum : le Parlement et sa majorité UMP ne peut pas s’octroyer le droit de passer outre le Non des Françaises et des Français.

Le PCF s’engage dans cette bataille. Cette grande campagne d’information et de mobilisation, à l’échelle de l’Europe, sera aussi menée par le Parti de la gauche européenne. D’autres initiatives européennes vont avoir lieu. J’appelle les hommes et femmes de gauche, les forces de gauche à se rassembler sur cet appel ; je leur demande dans les jours qui viennent d’organiser des rencontres, de prendre toutes les initiatives permettant la mobilisation la plus large possible, rassemblons-nous pour changer l’Europe et donc aussi changer nos vies !


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