Tripatouillage macroniste pour cacher au mieux la défaite prévisible de LREM aux Municipales

mercredi 29 janvier 2020.
 

2) Municipales : la démocratie communale ne supporte pas le tripatouillage électoral !

Communiqué de La France insoumise du 17 janvier 2020.

Pour que les résultats des élections municipales de mars 2020 n’apparaissent pas comme une bérézina pour les listes se réclamant d’Emmanuel Macron, le ministre de l’Intérieur semble disposé à toutes les manipulations.

Il se prépare en effet à rayer d’un trait de plume l’expression démocratique de la majorité de nos concitoyen·nes. En effet, le résultat des seules communes de plus de 9 000 habitant·es seront décomptées nationalement, laissant les autres dans l’oubli. La vie démocratique en France ne vaudrait désormais plus que dans moins de 1 200 communes parmi les 34 979 du pays. Celles de la France rurale et périurbaine seraient les premières invisibilisées, un an après le début du mouvement des Gilets jaunes.

Le ministre de l’Intérieur exige d’attribuer des nuances de « manière discrétionnaire » aux candidat·es et aux listes quelles que soient les étiquettes qui auront pu être déclarées.

Les « Listes Divers Centre » sont ainsi créées pour désigner celles investies par LREM ou le Modem. Mais s’y ajouteront aussi les listes « de candidats qui, sans être officiellement investies par LREM ni par le Modem ni par l’UDI, seront soutenues par ces mouvements ». Ainsi des listes de maires sortant·es PS ou LR pourront être considérées comme LDVC pour cacher le fait qu’En marche n’a pas été en capacité d’investir beaucoup de listes.

Une manœuvre grossière qui conduira à gonfler un résultat auquel les électrices et les électeurs n’auraient pas consenti tout en faussant la perception du grand nombre.

Cette créativité trouve pourtant ses limites dès lors que sont parallèlement ignorées les listes citoyennes, ne souhaitant se rattacher à aucun parti, qui se multiplient pourtant à l’occasion de ces élections et auxquelles La France insoumise a choisi, dans de nombreux cas, d’apporter son soutien.

La démocratie ne peut supporter pareils tours de passe-passe. Le ministre de l’Intérieur n’est pas au service d’un parti. Il doit d’urgence se hisser à la hauteur de sa fonction et garantir la lisibilité des résultats les 15 et 22 mars prochains sous peine de quoi ils seraient entachés des effets des combines que M. Castaner se prépare à introduire.

1) Municipales : comment Castaner va embellir le score de LREM, escroquerie électorale

Le ministère de l’Intérieur, chargé d’organiser les élections municipales, a décidé de changer les règles pour calculer le score de chaque parti politique au soir des résultats... Et il a sorti l’effaceur : 96% des communes ne seront pas prises en compte dans les résultats nationaux. Ce qui pourrait bien grossir artificiellement les scores du parti présidentiel.

C’est une circulaire adressée aux préfets, que nous nous sommes procurés : un document, signé par Christophe Castaner, qui réglemente le classement des candidats. A chacun, qu’il soit investi par un parti ou sans étiquette, les préfectures attribuent une nuance politique : Divers Gauche, Socialiste, Républicains, Régionaliste... une vingtaine en tout. Pour ensuite additionner leurs voix et calculer les performances de chaque formation en France.

La nouveauté dans cette circulaire, c’est que les préfectures feront cette classification “seulement dans les communes de 9 000 habitants et plus” (ainsi que dans les sous-préfectures), et non plus à partir de 1 000 habitants, comme aux dernières municipales.

Un électeur sur deux ne sera donc plus comptabilisé dans les résultats nationaux

https://www.francetvinfo.fr/electio... (vidéo dans le lien)

A Boussy-Saint-Antoine dans l’Essonne, 7624 habitants, la commune est désormais trop petite pour que les voix qui se porteront sur le maire-candidat socialiste soient comptabilisées dans les résultats nationaux de son courant politique, comme c’était le cas il y a 6 ans. "Moi, précédemment, j’apparaissais dans des listes d’Union de la Gauche, se souvient Romain Colas. Mais je vais disparaître. On efface en tout cas la capacité qu’auront les électeurs de Boussy-Saint-Antoine d’adresser aussi un message politique national.”

Les électeurs de Boussy-Saint-Antoine ne seront pas les seuls à disparaître ainsi des statistiques nationales. Les mairies de moins de 9 000 habitants (et les sous-préfectures), ce sont 96% des communes françaises, et 54% des électeurs… dont le vote ne comptera pas dans la moyenne nationale cette année. Le député Les Républicains Olivier Marleix y voit une manoeuvre intéressée : "On ne présentera pas le résultat complet du vote des français, on présentera le résultat du vote des Français qui arrange le gouvernement."

Un biais statistique, une escroquerie intellectuelle (comme pour la réforme des retraites)

Pour comprendre, nous avons repris les résultats des dernières élections, les européennes. En France, sur les 34 listes candidates, le Rassemblement National est arrivé premier (23,3%), devant La République en Marche (22,4%). Mais si l’on ne regardait que les communes de plus de 9 000 habitants (avec les sous-préfectures), le parti présidentiel arriverait en tête (24,2%)… presque 5 points devant le RN (19,4%) !

La circulaire Castaner avantagera bien La République en marche dans la présentation des résultats, selon le politologue Pascal Perrineau. “Cette France de plus de 9 000 habitants, oui, c’est une France plus macroniste, c’est une France moins lepéniste. Donc là il y a peut-être la tentation de cacher la faiblesse inévitable de La République en marche aux élections municipales.”

NdT : Donc d’entretenir l’illusion d’une propagande électorale pour les présidentielles entre Macron et Le Pen, écartant la gauche, mais que l’on sait déjà perdante pour LREM.


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