Coup d’état capitaliste militaro-policier en Bolivie : Réactions

lundi 25 novembre 2019.
 

- 1) La France insoumise soutient Evo Morales
- 2) Démission d’Evo Morales : réaction du PCF
- 3) Bolivie : démission de Morales (Lutte Ouvrière)

Coup d’état Police Armée oligarchie en Bolivie. Retour US confirmé au libéralisme fascisant !

1) La France insoumise soutient Evo Morales

Communiqué de presse du groupe parlementaire La France insoumise

Ce matin du dimanche 10 novembre, dans un souci d’apaisement, le président Morales a appelé à de nouvelles élections qui devront être organisées par un tribunal électoral renouvelé. Malgré cela, l’opposition continue à réclamer sa démission immédiate et son exclusion du futur scrutin.

L’opposition multiplie les actes racistes et les violences dans une logique de coup d’État et demande le départ de tous les élus de la majorité. Les militaires ont ainsi envahi le palais présidentiel et le président Morales est contraint de quitter le pays.

La France insoumise s’associe aux protestations contre la violence de l’extrême-droite putchiste bolivienne et partage le soutien à Evo Morales qu’ont exprimé les principaux dirigeants des pays d’Amérique du Sud et les partis progressistes de cette région du monde. Nous en appelons à la solidarité avec le peuple bolivien, au respect de la Constitution novatrice dont il s’est doté. Nous assurons Evo Morales de notre soutien dans le processus de pacification démocratique qu’il a engagé.

2) Démission d’Evo Morales : réaction du PCF]]]

La Bolivie vit ce soir des heures dramatiques. Le président Evo Morales a démissionné pour éviter, comme il l’a déclaré, « un bain de sang ».

Les événements des derniers jours en Bolivie relèvent d’un conflit de classes exacerbé, d’un racisme déchaîné, d’une opposition enragée contre le système d’État plurinational constructeur de la redistribution des richesses et la conquête de la souveraineté nationale.

Sous le fallacieux prétexte de fraude électorale, la droite dont la logistique est assurée par les services nord-américains a refusé sa défaite, puis l’invitation au dialogue et enfin la convocation de nouvelles élections. Elle n’a pas accepté la victoire d’Evo Morales conquise grâce au vote déterminant des indigènes tellement il est insupportable à la bourgeoisie, en majorité blanche, et pour une partie des couches moyennes, sorties de la misère par Morales lui-même, d’accepter le verdict des urnes.

Les violences ne relèvent pas de la spontanéité. Des groupes paramilitaires y font régner la terreur : élues tondues, battues, incendies de domiciles de partisans de Morales, y compris celui de sa sœur, chasse aux indigènes.

Face au déchainement, Evo Morales a cru devoir se retirer. Existait-il une autre solution ?

Dans cette Bolivie aux dizaines de coups d’État depuis les années 1960 et jusqu’à l’élection d’Evo Morales en 2005, entre dictatures, violations des droits surtout des indigènes, inflation, corruption, trafics de drogue et refuge de chefs nazis comme Adolf Eichmann et Josef Mengele, une porte s’est ouverte avec Evo Morales vers la démocratie et le mieux vivre pour les plus pauvres. Insupportable pour les plus riches, intolérable pour ceux qui ont largement bénéficié du développement économique (5% de croissance) et qui ne veulent pas partager.

Et pourtant. La prospérité économique et la refondation démocratique du pays doivent être mises au compte de la politique menée depuis l’arrivée au pouvoir d’Evo Morales avec un processus de récupération des richesses naturelles au profit de conquêtes sociales en matière de santé et d’éducation et d’une vaste modernisation économique. Je veux exprimer ce soir mon souhait que les violences cessent en Bolivie et que la vie et la dignité de tous soient respectées.

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, député du Nord

3) Bolivie : démission de Morales (Lutte Ouvrière)

Des manifestations importantes secouent la Bolivie depuis la réélection contestée d’Evo Morales. Au pouvoir depuis 2006, il a dû démissionner sous la pression des sommets de la police et de l’armée.

Morales a bénéficié pendant plus de 10 ans d’un soutien populaire important, pour avoir renégocié le partage des bénéfices des compagnies gazières, pétrolières et minières, ce qui a permis à l’État bolivien de dégager des fonds permettant de faire reculer la pauvreté et de mener une politique sociale.

Mais cette politique ne s’attaquait pas à la propriété capitaliste et a donc été largement remise en cause par la baisse mondiale du cours des hydrocarbures. Depuis, Morales est apparu comme s’accrochant au pouvoir à tout prix, sans avoir de solution pour les classes populaires.

Mais ce n’est sûrement pas l’opposition de droite réactionnaire et conservatrice qui peut offrir une perspective à la colère des pauvres et des travailleurs dans ce pays pauvre dominé par l’impérialisme.


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