De la société de contrôle (Gilles Deleuze) à la société de vigilance.

mardi 11 février 2020.
 

De la société de contrôle (Gilles Deleuze) à la société de vigilance.

Il est probable qu’une partie non négligeable des 46 % des électeurs qui ont voté Macron au second tour des présidentielles de 2017 pour faire barrage à Marine Le Pen doivent maintenant s’interroger sur la nature du gouvernement de Macron : utilisation d’armes de guerre contre une population civile ayant impliqué des mutilations, instrumentalisation sans précédent du système judiciaire contre les opposants syndicaux, associatifs et politiques, appelle à une société de vigilance où chaque citoyen devient un agent de surveillance en puissance… L’opposition entre Macron et l’extrême droite n’est-elle finalement pas artificielle ?

Géraldine Mosna-Savoye dans son « Journal de la philosophie », sur France Culture, a eu l’excellente idée de traiter de la thématique de la « Vigilance », suite aux propos de Macron et de son ministre de l’intérieur. On peut écouter ces deux émissions « Qu’est-ce que la vigilance ? Les raisons de s’en méfier ».

Émission du 14 octobre 2019 https://www.franceculture.fr/emissi...

Émission du 16 octobre 2019 https://www.franceculture.fr/emissi...

Commentaire HD : Tout citoyen attaché à la république et notamment la liberté ne peut que partager les arguments et le cri d’alarme de cette journaliste. Comment appeler un État qui veut transformer chaque citoyen en un policier, ou plus précisément en agent de renseignement injectant ainsi dans toute la société un sentiment généraliser de suspicion ? État disciplinaire interrogation État policier ? État fasciste ? État sécuritaire ? Totalitaire ? La surveillance par des services spécialisés, l’utilisation massive de caméras de surveillance l’utilisation d’algorithmes divers et variés pour le traçage et la surveillance, etc. ne suffisent donc pas. Il faut donc que chaque citoyen devienne un agent de surveillance, pardon de vigilance, toujours sur le qui-vive, en tension vis-à-vis du comportement de son prochain ? Où va-t-on ? On peut s’interroger sur la motivation politique profonde d’une telle sollicitation à la surveillance. Créer des tensions entre individus pour diviser des forces sociales et politiques qui pourraient se fédérer contre le pouvoir en place est une explication qui paraît plausible. Le petit texte de Gilles Deleuze « post-scriptum sur les sociétés de contrôle » mérite donc d’être relu, d’autant qu’il est disponible gratuitement en ligne avec le lien suivant : http://aejcpp.free.fr/articles/cont...

Hervé Debonrivage


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