Enquête citoyenne Forêts, bien commun

dimanche 20 octobre 2019.
 

Qui n’a pas vu, lu ou entendu parler de l’Amazonie en flammes cet été ? Ce coup de projecteur sur les forêts, nous a rappelé à quel point ces « poumons verts » sont indispensables à la survie de l’espèce humaine. Et à quel point leur situation est critique. Partout sur la planète, de l’Afrique équatoriale à la Sibérie, les forêts brûlent et se meurent. Les arbres dépérissent, et cela n’épargne pas l’Europe. Plus de 40% des espèces d’arbres présents en Europe sont ainsi menacées d’extinction, a alerté le 27 septembre 2019 l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

« On a beaucoup parlé de l’Amazonie qui brûle, mais il est maintenant urgent de s’intéresser aux forêts françaises » soumises « au même modèle qui a prévalu pour l’agriculture industrielle. » C’est sur ces mots que la députée Mathilde Panot a introduit, mardi 24 septembre 2019, le lancement d’une commission d’enquête citoyenne intitulée « Forêts, bien commun ».

Celle-ci entend lutter contre la « malforestation » en proposant un contre-modèle à la gestion actuelle des forêts. Cette gestion alternative entend s’opposer aux effets délétères d’ « un modèle d’industrialisation avec l’épandage de pesticides, les coupes rases qui se multiplient, un effondrement de la biodiversité, un gaspillage d’énergie, un démantèlement du service public forestier […] et des conditions de travail insoutenables pour les ouvriers forestiers aujourd’hui ». Il s’agit d’un enjeu majeur d’anticipation et d’adaptation au changement climatique.

Des députés appartenant à différents partis politiques, mais aussi des porte-paroles d’associations comme Canopée, des collectifs tels que SOS Forêts et Autun Morvan Ecologie ainsi que l’intersyndicale de l’Office national des forêts (ONF) et des associations environnementales nationales se sont associées à ce projet.

Ce travail sera mené en « co-construction », c’est-à-dire en étroite collaboration avec des citoyens et des experts qui seront auditionnés. L’occasion d’entendre des voix et des points de vue souvent ignorés, qui n’ont pas leurs entrées à l’Assemblée nationale ou dans les ministères, et sont moins audibles que le lobby agroforestier. Temps fort de ce travail législatif, des Assises de la forêt seront organisées du 23 au 25 octobre à Chaussy (Val-d’Oise), et une marche citoyenne aura lieu à Fontainebleau le 26 octobre. L’objectif est d’aboutir à une proposition de loi d’ici la fin de l’année.

Manon Dervin


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message