Climat : le rapport de l’ONU sur les océans et les zones glacées adopté

mardi 1er octobre 2019.
 

Ce rapport passe en revue les effets catastrophiques du réchauffement climatique sur les océans, les calottes glaciaires, les banquises ou les glaciers. Son adoption a été ralentie par les objections saoudiennes.

Le rapport des experts climat des Nations unies (ONU) sur le piteux état de santé des océans et des zones glacées a été adopté, mardi 24 septembre, après une nuit blanche de débats ralentis par les objections saoudiennes.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU a confirmé l’adoption du texte sur Twitter. « Un fort agréable moment […] après deux ans de travail et une dernière session de vingt-sept heures », a également twitté Jean-Pierre Gattuso, un des auteurs du rapport.

Les scientifiques et diplomates des 195 Etats membres du GIEC sont réunis à Monaco depuis vendredi. Mais les discussions qui devaient se terminer lundi soir ont duré toute la nuit, jusqu’à mardi un peu avant 11 heures. La faute à l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, ont indiqué plusieurs participants sous couvert de l’anonymat. Les Saoudiens voulaient écarter les références à une précédente évaluation du GIEC d’octobre 2018 soulignant la nécessité de réduire drastiquement les émissions de CO2 pour limiter le réchauffement. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Jusqu’à + 7 °C en 2100 : les experts français du climat aggravent leurs projections sur le réchauffement

La science « discréditée »

Ce rapport capital, qui a lancé un véritable coup de semonce aux dirigeants de la planète, montrait les grandes différences d’impacts entre un monde à +1,5 °C et à +2 °C, et expliquait qu’il fallait réduire les émissions de gaz à effet de serre de près de 50 % d’ici à 2030 pour rester sous +1,5 °C, objectif idéal de l’accord de Paris sur le climat de 2015. Mais même s’il a été adopté par consensus, plusieurs pays, l’Arabie saoudite en tête, n’acceptent pas ses conclusions.

« Les Saoudiens veulent discréditer la science sur laquelle se base le rapport. C’est méprisable. (…) On dirait qu’ils ne sont venus à cette réunion juste pour empêcher toute référence au rapport 1,5 °C ou à la baisse des émissions de CO2 », a déclaré un participant sous couvert d’anonymat.

Finalement, après des heures de discussions, les délégations ont accepté de retirer la référence la plus forte à ce rapport et à plusieurs autres, a indiqué une source proche des négociations à l’Agence France-Presse (AFP). Malgré tout, « la science qui sous-tend ce rapport est bien dedans », a insisté un autre participant.

Lors de la réunion climat de l’ONU à Katowice, en Pologne, en décembre 2018 (COP24), Etats-Unis, Arabie saoudite et Russie avaient déjà refusé la mention « accueille favorablement » ce rapport +1,5 °C dans la décision finale. Depuis, à chaque occasion, les Saoudiens rejettent les références à ce texte.

Le contenu du rapport adopté mardi matin, qui passe en revue les effets catastrophiques du réchauffement sur les océans, les calottes glaciaires, les banquises ou les glaciers, ne sera rendu public que mercredi matin.

La publication de ce texte, qui va offrir de nouvelles preuves de l’urgence à agir contre le dérèglement climatique et ses impacts sur les écosystèmes et l’humanité, intervient deux jours après le sommet climat de l’ONU au cours duquel les dirigeants réunis n’ont pas répondu aux attentes des défenseurs du climat.


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