OGM, PESTICIDES : L’HUMANITÉ EST EN TRAIN DE SE SUICIDER

dimanche 7 juillet 2019.
 

Intervention de Jean-Luc Mélenchon à l’Assemblée nationale le jeudi 4 juillet 2019 dans le cadre d’un débat sur le protocole de Nagoya-Kuala Lumpur sur les risques biotechnologiques. Il a expliqué pourquoi les OGM étaient un danger du fait de l’utilisation de pesticides qu’ils impliquent. Il a appelé à changer de modèle agricole en mettant en place un protectionnisme solidaire, notamment sur la question du soja, et à ne pas signer d’accord de libre-échange avec le Mercosur. Jean-Luc Mélenchon a également appelé à sortir des protéines carnées.

Ce jeudi 4 juillet 2019, l’Assemblée nationale débattait du protocole de Nagoya-Kuala-Lumpur sur la prévention des risques biotechnologiques. En clair : un document qui pose la question des dangers induits sur la biodiversité par les mouvements transfrontaliers d’OGM. Jean-Luc Mélenchon a saisi l’occasion pour faire un plaidoyer contre les OGM et les pesticides, allant jusqu’à déclarer qu’avec leur utilisation, « l’humanité est en train de se suicider ».

Le lien entre les OGM et les pesticides

Il a ainsi commencé son discours en pointant du doigt le lien entre l’augmentation de l’utilisation des OGM et celle des pesticides : « Plus il y a d’OGM, plus il y en aura, car c’est une incitation à l’utilisation massive de pesticides et de produits qui détruisent les autres plantes. C’est donc une espèce de spirale infernale. Monsanto a parfaitement compris cela, puisque cette entreprise produit à la fois les OGM et les produits que l’on déverse sur les cultures OGM pour exterminer toutes les autres. »

Le président du groupe « La France insoumise » a ensuite tissé un lien direct entre l’utilisation des pesticides et la disparition de la biodiversité : « Les OGM de cette nature ne se contentent pas d’inciter à un usage croissant des pesticides : elles exterminent également toute la biodiversité. Ainsi, on se réjouit toujours sottement de la diminution du travail manuel et des efforts. En réalité, tout le reste est mort, y compris la biodiversité animale et les premiers maillons de la chaîne alimentaire, qui nourrissent, par exemple, les oiseaux. Il y a donc un rapport direct entre l’utilisation des pesticides et la disparition des oiseaux »

Sortir des protéines carnées

Jean-Luc Mélenchon a ensuite parlé en détail de l’exemple désastreux du soja. Il a critiqué l’absence de protectionnisme, en Europe, sur le soja importé et a notamment expliqué : « L’Europe est totalement dépendante pour le soja. Le soja, on en consomme beaucoup : 33 millions de tonnes chaque année. 96% de la consommation arrive de l’extérieur et, à 90%, utilisée dans la production animale ». Fort logiquement, il a donc dénoncé l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, expliquant par exemple que 95% du soja produit au Brésil et en Argentine était du soja OGM, donc contenant une grande proportion de pesticides.

Mais Jean-Luc Mélenchon est allé encore plus loin, dénonçant l’absurdité du modèle qui consiste à produire du soja pour les transformer en protéines animales : « Pourquoi le soja ? C’est quand même la technique la plus absurde qu’on puisse imaginer de transformation des protéines, parce qu’on va transformer une protéine végétale que contient le soja pour produire quoi, je vous prie ? Une protéine animale ! Et dans un rendement qui est décroissant. C’est à dire que ou bien on est à un : pour un gramme de la protéine végétale on produit un gramme de protéine animale. Ou bien on est dans un rapport affreux du genre 50% (…). »

Au final, le président du groupe « La France insoumise » à l’Assemblée nationale a appelé à changer nos comportements alimentaires : « Tout ça est absurde et tient à nos modes de consommation. Il faut dire qu’il faudra sortir des protéines carnées. Sortir, ça prend du temps. Ça ne veut pas dire qu’on ne fera plus jamais d’élevage, ni qu’on ne produira pas de viande. De grâce, gardons-nous des caricatures chaque fois que quelqu’un avance une idée qui est un peu avant-gardiste dans le moment où elle est émise et qui, ensuite, devient banale. Il faut que nos compatriotes se fassent à l’idée premièrement qu’on peut consommer moins de protéines et deuxièmement qu’elles doivent être davantage végétales qu’elles ne le sont aujourd’hui et ce sera au profit d’un élevage de meilleure qualité. »

Un suicide de l’humanité

Face à cette situation alarmante, Jean-Luc Mélenchon n’a pas hésité à utiliser des mots très forts, allant jusqu’à parler d’un véritable « suicide » de l’humanité :« Sans doute un jour finira-t-on par s’apercevoir qu’il y a un lien entre la décroissance démographique, la baisse de la qualité des spermatozoïdes et la consommation de ce type de produits [la consommation de viande provenant d’élevages alimentés au soja OGM]. Tant et si bien qu’on peut dire que l’humanité est en train de se suicider par l’utilisation de méthodes qui n’ont pas d’autre justification qu’une efficacité économique dont personne n’a vraiment pu faire la démonstration qu’au bout du compte elle n’est pas plus coûteuse qu’elle ne rapporte à la société ».


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