Sous investissement productif, stagnation et récession économiques.

lundi 17 mai 2021.
 

Sous investissement productif, stagnation et récession économiques.

Le sous investissement productifs en France existaient déjà avant la crise financière de 2007–2008 il est vrai que cette crise a aggravé la situation. Entre 2006 et 2 1016,1 demi-million d’emplois industriels ont été détruit en France.

De même, en Grande-Bretagne ou 30 % de l’emploi industriel a disparu ces 10 dernières années.

De fait l’union européenne n’a pas de politique industrielle. Tout cela est l’effet de la financiarisation de l’économie.

Nous présentons ici une analyse économique de Bruno Bertez qui a été patron de différents organes de presse économique et financière. Il est le fondateur du magazine La Tribune en 1985.

On peut trouver sa biographie sur Wikipédia :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruno...

Ce n’est donc évidemment pas une analyse marxiste que l’on trouvera ici ou celle d’un économiste proche de La France Insoumise.

Mais il nous semble indispensable d’avoir le point de vue d’un analyste financier qui connaît bien le monde de la bourse et de la finance même si l’on peut repérer aisément les limites de son analyse.

Ainsi, par exemple, n’est pas mentionné l’une des causes fondamentales de la stagnation économique : le fait qu’investir dans l’économie réelle de la production est moins rentable pour un capitaliste que d’investir dans des produits financiers et dans le monde de la spéculation.

On peut comprendre la raison de ce point aveugle dans l’analyse : la position professionnelle de l’auteur occasionne un biais épistémique comme le souligne dans un tout autre domaine le physicien philosophe Michel Bitb lorsqu’un observateur d’un phénomène n’as-tu pas sa propre existence dans les résultats de son observation.

Lorsqu’une analyse est honnête et bien argumentée, elle est toujours la bienvenue même si elle ne s’inscrit pas dans le même cadre représentationnel auquel on est habitué.

On remarquera néanmoins que les analyses ci-dessous ne s’écartent pas beaucoup de celles de La France Insoumise sur un certain nombre de points.

Carton-pâte et fantasmes=

Source : Chronique Agora https://la-chronique-agora.com/cart...

rédigé par Bruno Bertez 7 mai 2019

Le fantasme économique dans lequel évoluent les marchés boursiers commence à se fissurer. Les marchés s’envolent mais l’économie réelle patauge.

L’économie mondiale vit dans l’imaginaire. Un monde fantastique, tout de carton-pâte, où les marchés boursiers atteignent de nouveaux sommets mais où la production de biens et de services, l’investissement ainsi que le commerce stagnent dans les principaux pays.

La bourse américaine ne cesse d’enregistrer de nouveaux sommets. Comme le Financial Times le décrit : « l’économie américaine semble profiter du scénario fabuleux de Goldilocks. Sa soupe n’est ni trop chaude ni trop froide ».

Voir graphique sur le site

Cette nouvelle envolée des marchés financiers est fondée sur la décision de nombreuses banques centrales de maintenir leurs taux directeurs à des niveaux très bas. La Réserve fédérale américaine a en substance annoncé qu’elle n’augmenterait pas son taux cette année. La Banque centrale européenne a fait de même et a décidé de se lancer dans une nouvelle phase d’assouplissement quantitatif (achat d’obligations d’État et d’autres actifs auprès de banques commerciales).

Enfin, la Banque du Japon a promis de ne pas augmenter les taux d’intérêt avant le printemps 2020, alors qu’elle va poursuivre son vaste programme de relance monétaire.

La spéculation revient sur le devant de la scène

La politique des banques centrales a incité les institutions financières à investir à nouveau dans les marchés boursiers.

L’appétit pour le jeu et la spéculation revient, comme le prouvent les indicateurs du marché : tous les secteurs profitent de la manne ou presque. Il y a des divergences mais pour le moment, elles sont négligées.

Le principal moteur du marché boursier américain reste toutefois les buybacks, les rachats d’actions.

Les grandes entreprises utilisent le financement peu coûteux pour racheter leurs propres actions afin d’augmenter les cours et d’accroître la « valeur » de leur société. En 2018, les rachats ont atteint 1,18 Md $, soit deux fois plus que ce qui avait été investi (après amortissement de remplacement) en capacité de production (usine, bureaux, équipement, logiciels, etc.).

Ainsi, les marchés financiers connaissent un boom mais l’économie « réelle » se débat piteusement.

La fin du fantasme La Chine a été obligé de faire une nième production de crédit record en début d’année pour rester à flots, ce qui détériore en profondeur ses équilibres financiers et bancaires.

Les crises profitent aux bourses, mais elles obligent à détruire en profondeur et à fragiliser.

La reprise depuis la fin de la Grande récession mi-2009 est sur le point d’atteindre sa dixième année cet été, ce qui en fait la plus longue reprise depuis une crise en 75 ans. Mais c’est aussi la reprise la plus faible depuis 1945. Et la croissance tendancielle du PIB réel et l’investissement des entreprises restent bien inférieurs à ceux d’avant 2007.

Derrière les fantasmes des marchés financiers, la croissance mondiale a ralenti.

Plusieurs économies semblent se diriger vers une récession totale.

La Corée, puissance asiatique, a subi sa pire contraction trimestrielle depuis la crise financière mondiale (la croissance du PIB réel coréen est tombée à seulement 1,8% – voir graphique ci-dessous). Cette économie axée sur les exportations ressent les effets de l’affaiblissement de la croissance en Chine, de l’atonie du commerce mondial et d’un ralentissement dans le secteur de la technologie.

graphique croissance du pib coréen sur le site

Deuxième article

La stagnation économique ne tombe pas du ciel. rédigé par Bruno Bertez 16 mai 2019 Source : Agora chronique https://la-chronique-agora.com/stag...

Pourquoi l’économie ralentit-elle ? La stagnation est-elle inéluctable… ou le résultat de mauvais choix politiques et économiques de longue date ? Les élites essaient depuis quelques années de nous vendre l’idée qu’à l’avenir, il faut se résigner à une stagnation de longue durée. La croissance économique serait durablement ralentie – cela en vertu de causes qui seraient en dehors de notre possibilité d’action. La stagnation tomberait du ciel. Bien entendu c’est une tentative idéologique pour faire oublier : – La responsabilité de la crise de 2008 : la stagnation économique est une conséquence de cette crise, laquelle n’est pas terminée comme en témoignent les dopages monétaires exceptionnels que l’on est obligé d’appliquer. – La cause évidente, même si ses mécanismes sont mal connus : le surendettement, l’insolvabilité du système. – La responsabilité des banques qui ne veulent pas se recapitaliser et déprécier leurs actifs douteux et leurs activités zombies. – La responsabilité des politiques monétaires aventureuses : elles ont produit des bulles d’actifs grâce à l’argent trop facile. Si ces politiques étaient supprimées, cela engendrerait le chaos sur les marchés. – Les bulles d’actifs craqueraient en cas de hausse des taux, en cas de hausse de l’inflation, en cas de vraie reprise économique tout simplement, parce que pour éviter le dérapage, il faudrait en catastrophe resserrer. Ceci oblige les régulateurs à naviguer à vue et à s’opposer à toute reprise franche de l’activité. Le malthusianisme est obligatoire. Les raisons organiques de la stagnation sont toutefois bien plus profondes que tout cela. On peut considérer qu’elles ont à voir avec : la démographie, la productivité, l’humeur sociale dépressive. Les peuples n’ont pas le moral. La stagnation est en quelque sorte sur-déterminée ; elle a donc donc de multiples causes enchevêtrées qui relèvent de domaines différents, sociologie, politique, économie, etc. La productivité au cœur de la croissance Au plan économique, la question de la productivité apparaît centrale. Elle est incontournable pour aborder la question de la croissance. L’historien économique Adam Tooze a récemment tweeté : « Chaque fois que je vois des chiffres sur la baisse du taux de croissance de la productivité économique [des économies avancées], je reste perplexe : comment …

Lire la suite et consulter les graphiques en cliquant sur le lien suivant : https://la-chronique-agora.com/stag...

Troisième article : excès d’épargne ou déficit d’investissement ?

Source : Banque de France https://www.banque-france.fr/interv...

Voici un extrait de la conférence donnée à la Banque de France en novembre 2016.

« Les leviers économiques sont les plus importants mais les leviers financiers jouent dans la zone euro, il n’existe aucun signe de rationnement du crédit et, pourtant, l’investissement des entreprises ne réagit pas pleinement. Par conséquent, qu’est-ce qui ne va pas ? Deux éléments étroitement liés peuvent expliquer cette énigme. Premièrement, l’économie de l’Europe se situant « à la frontière technologique », les entreprises doivent innover davantage, ce qui signifie qu’elles doivent diversifier leurs sources de finanégalement un rôle. Actuellement, le coût du financement par endettement est faible cement : pour pouvoir prendre plus de risques, elles ont besoin de moins d’autofinancement et de financement par endettement et de davantage de financement par fonds propres. Cependant, (diapositive 8) et c’est la seconde caractéristique de notre environnement actuel, le coût des capitaux propres (cost of equity - CoE) est resté élevé en dépit de la forte baisse des taux d’intérêt au cours des vingt dernières années. Selon les calculs de la Banque de France, le coût nominal des capitaux propres demeure supérieur à 9 % pour les grandes entreprises cotées dans la zone euro – alors que le taux sans risque se situe autour de 0 %. En d’autres termes, la prime de risque a augmenté. Le coût élevé des capitaux propres incite les entreprises à donner la priorité aux dividendes et aux rachats d’actions par rapport à l’investissement. De plus, cette situation va souvent de pair avec un taux de rendement minimal à dépasser (« hurdle rate »)vii durablement élevé au sein des entreprises, avec pour résultat une sélection excessivement sévère des projets d’investissement. Les États-Unis en sont un bon exemple (diapositive 9) : depuis le début des années 2010, les rachats d’actions et les dividendes ont fortement augmenté pour représenter plus de 100 % des bénéfices déclarés, tandis que l’investissement productif s’est sensiblement ralenti jusqu’à enregistrer une croissance pratiquement nulle.… »

HD


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