Enseignants Les raisons de la colère contre Blanquer

jeudi 2 mai 2019.
 

De la maternelle au lycée, à force de se voir mépriser par leur hiérarchie et d’assister à la dégradation du service public d’éducation, les profs sont en colère et le font savoir. Ils sont en première ligne face à des politiques d’austérité qui alourdissent les effectifs des classes et rognent leur pouvoir d’achat.

Avec les 1415 euros affichés sur leur bulletin de paie, les tout jeunes enseignants peinent à se loger et sont même éligibles à la prime d’activité ! Pour toute réponse à la demande de revalorisation salariale, Jean-Michel Blanquer a décidé d’imposer davantage d’heures supplémentaires aux enseignant.e.s du secondaire. Quant aux professeur.e.s des écoles, ils et elles ne bénéficieront même pas de cette possibilité de travailler trop pour gagner de quoi vivre convenablement. Il serait pourtant grand temps de reconnaître un peu mieux la lourde charge de travail qui est la leur.

La colère s’exprime aussi face à la longue liste des contre-réformes du Ministre Blanquer qui, si elles sont mises en place, renforceront profondément les inégalités sociales et territoriales dès la rentrée prochaine. Par exemple, l’école du socle regroupera petites écoles et collèges et supprimera ainsi certains postes de directeurs ; des étudiant.e.s pourront prendre la place des enseignant.e.s titulaires dans les classes, sans réelle formation préalable ; les lycéen.ne.s de l’enseignement professionnel bénéficieront de beaucoup moins d’heures de français et de maths ; le baccalauréat ne sera plus un diplôme national mais sa valeur dépendra du lycée où il sera passé ; les élèves du lycée général et leurs familles devront savoir s’y reconnaître dans un labyrinthe de spécialités qui ne donneront pas toutes les mêmes opportunités de poursuite d’études, etc.

Face à la mobilisation, le Ministre de l’éducation montre son étrange conception de la « confiance » en accusant ses opposants de mentir, en refusant d’écouter les syndicats et en tentant de faire taire les enseignant.e.s par la répression. Les sanctions disciplinaires et les intimidations se multiplient et laissent augurer du pire si était appliquée la mal-nommée « loi sur l’école de la confiance » et son article 1 limitant la liberté de parole des enseignant.e.s.

Mais les menaces sont vaines. La mobilisation s’intensifie et il y a peu de chances qu’elle ne s’éteigne, d’autant plus que les profs sont rejoints dans leur lutte pour défendre l’École par des parents d’élèves de plus en plus nombreux.

Clarisse Giraud


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